photo : pierre bastien
Uhart-Cize, qui est en réalité un simple faubourg de Saint-Jean-Pied-de-Port, situé sur la rive gauche de la Nive de Béhérobie, offre une église curieuse qui possède un choeur ogival de belles proportions, qui date du XIIIe siècle.
L'église est de plan allongé à vaisseau unique. Les murs sont en moyen appareil de grès. Elle se termine à l'est par un chevet à pans coupés orné de modillons sous le toit à croupe polygonale. Des cinq pans d'origine et des six contreforts, n'en subsistent respectivement que quatre et cinq. En effet, une sacristie sous appentis est venue s'appuyer contre l'élévation latérale nord, masquant une partie du dispositif. Chaque pan de mur du chevet est percé d'une baie géminée trilobée surmontée d'un oculus. De même chaque contrefort est équipé d'un culot historié, qui devait soutenir une statue de saint. A l'ouest, la chambre des cloches pratiquée à l'arrière du mur clocher percé de deux baies campanaires, est surmontée d'un toit en pavillon. Le porche abrite un portail à quatre voussures en arc brisé.
Les voussures ont la forme de boudins reposant sur des colonnettes. Au sud, un escalier en équerre mène aux tribunes. Il est construit à l'emplacement d'une ancienne ouverture en arc brisé semble-t-il, murée. Les murs contiennent des stèles discoïdales en remploi du cimetière alentour. A l'intérieur, la nef est équipée de fausses voûtes d'ogives quadripartites, le choeur de voûtes d'ogives sexpartites. La clé de voûte porte le monogramme du Christ semble-t-il. Un enfeu est aménagé dans le mur sud. On lit sur la plaque: "IDI IOANTORENA". A côté se trouve une niche en arc brisé. Au nord, une niche également en arc brisé est équipée de culots historiés sur lesquels reposent les quatre boudins formant l'arc. La nef est équipée de deux niveaux de tribunes.
Le style gothique très homogène de l'édifice, bien conservé notamment au niveau du chevet, date sa construction du 15e siècle. Une campagne de restauration a lieu au cours du 17e siècle. La sacristie porte une inscription "ANNO 1650" sur une pierre faisant office d'appui de fenêtre. Une seconde date, 1767, est gravée sur le linteau de la porte de cette même sacristie. De nouvelles restaurations ont lieu au cours des 19e et 20e siècles. S'appuyant contre un pan de mur du chevet et prenant place entre deux contreforts, une chapelle funéraire en grès de style néo-gothique a été construite dans le 4e quart du 19e siècle. Elle accueille le caveau des familles Reculusa et Apesteguy.
Source : Ministère de la culture.