photo : pierre bastien
La construction est en bel appareil de grès de couleur lie-de-vin, très homogène. De plan rectangulaire, elle est couverte d'un toit à longs pans à pignon couvert en tuiles creuses. La façade antérieure sur rue est percée d'une porte en plein-cintre chanfreinée à gros claveaux de grès, d'une fenêtre rectangulaire en grès au rez-de-chaussée et à l'étage d'une fenêtre à meneau à appui saillant. Au rez-de-chaussée, l'entrée s'ouvre sur un corps de garde suivi de cellules disciplinaires. Un escalier droit en maçonnerie conduit à la salle rectangulaire voûtée située au sous-sol. Quelques chaînes équipées de colliers de cou subsistent sur les murs.
La construction date probablement de la limite 13e siècle 14e siècle. Il est restauré au cours du 16e siècle ou du 17e siècle. La fonction d'origine de cet édifice est inconnue. En raison de sa salle souterraine voûtée, certains auteurs y ont vu soit l'ancien hôtel de ville, soit plus probablement une bourse de marchands avec entrepôt au sous-sol, soit également une chapelle.
Le bâtiment a abrité une prison, mais sur une durée très courte qui ne justifie pas l'appellation actuelle. Son nom « Prison des Evêques » est récent, il date du milieu du 20e siècle et apparaît pour beaucoup comme une « hérésie historique » . Il fait référence à la période du grand schisme d'Occident (1383-1418) durant laquelle Saint-Jean-Pied-de-Port fut à trois reprises résidence épiscopale.
Le bâtiment est actuellement converti en musée et ouvert au public. Un rapport de relevé architectural réalisé en 1997 par Benoît Duvivier montre que la partie ouest de l'édifice, la plus ancienne, s'est appuyée au sud sur un autre bâtiment remontant à la fin du 13e siècle, dont seuls subsistaient les vestiges d'un mur montrant un arrachement du côté ouest et comprenant au 1er niveau, trois baies étroites et une porte. Un jardin occupe l'emplacement de cet édifice depuis au moins le 17e siècle.
Source : Ministère de la culture.