Ancien séminaire

Fondé en 1733, le séminaire fut agrandi et embelli au long des XVIIIe et XIXe siècles. Les bâtiments, d'architecture néo-classique, furent édifiés jusqu'en 1865 et s'articulent autour de deux cours. Le décor d'inspiration baroque de la chapelle, a été réalisé par l'atelier Virebent de Toulouse pour les sculptures et la maison Didron de Paris pour les vitraux. Les peintures du choeur sont l'oeuvre de Louis Decrept et de Degrand.

Source : Ministère de la culture.

Jean Daguerre fondateur

Daguerre Jean, né à Larressore, au pied des Pyrénées, en 1703, fut le restaurateur de la discipline ecclésiastique dans un des diocèses de la France, et l'auteur d'un ouvrage estimé parmi les théologiens pour son exactitude, sa clarté et sa méthode. Cet ouvrage cependant ne lui a jamais été attribué par ceux-là même qui s'appuient souvent de son autorité. Les parents de Daguerre étaient pauvres et vivaient du travail de leurs mains ; mais frappés de la piété et des dispositions de leur enfant, ils s'imposèrent les sacrifices les plus rigoureux pour lui assurer les moyens de cultiver et de développer ses goûts naissants. Il étudia la théologie à Bordeaux, sous le P. Chourio, jésuite, frère du pieux curé de Saint-Jean-de-Lus, à qui les Basques sont redevables d'une traduction en leur langue de l'Imitation de J.-C., où l'on admire la simplicité et l'onction du texte original. Après avoir reçu les ordres sacrés, il fut nommé vicaire du bourg d'Anglet, près de Bayonne.

Ce fut dans l'exercice de ce ministère, en voyant de près les misères et la profonde ignorance du peuple de la campagne qu'il conçut le projet de faire jouir ses compatriotes du bienfait d'une éducation chrétienne, et qu'il préluda a cette oeuvre, en réunissant dans sa maison natale quelques jeunes gens, qu'il formait lui-même aux vertus et aux connaissances de leur état. Ses débuts furent très heureux ; mais son zèle demandait pour se déployer un plus vaste champ. Les missions s'offrirent à lui comme un puissant moyen d'exercer toute son active charité ; il s'associa un petit nombre d'ecclésiastiques vertueux, et il donna sa première mission a Urrugue, où Mell d'Etcheverry, d'une famille distinguée, touchée par ses exhortations, renonça au monde, et commença sous sa direction à pratiquer les devoirs de la vie religieuse. L'évêque de Bayonne l'invita à prêcher dans sa cathédrale ; toute la ville voulut l'entendre, et il opéra des conversions dans tous les rangs. Ou cite notamment deux échevins, dont l'un entra dans l'ordre de saint François, et l'autre embrassa l'état ecclésiastique. Cependant il ne perdait pas de vue une oeuvre importante, dont il attendait les plus heureux résultats.

Jusqu'à lui, le diocèse de Bayonne était sans petit séminaire : il voulut fonder une maison où l'on enseignât à la fois la théologie, la philosophie et les humanités. Le défaut absolu de moyens pécuniaires ne l'arrêta point ; il fit un appel à la charité de ses compatriotes, et tous s'empressèrent de le seconder. Différents voyages en France et en Espagne, entrepris dans le même but, lui procurèrent des dons considérables.

A Paris, il s'adressa au duc d'Orléans, fils du régent ; il fut accueilli par ce prince, qui vivait dans la retraite a l'abbaye Sainte Geneviève, et qui consacrait la plus grande partie de ses revenus à des actes de bienfaisance. II lui donna douze mille francs pour sa maison. Le séminaire de Larressore fut achevé en 1733, et il prospéra toujours sous la direction prudente et ferme de l'abbé Daguerre, qui en fut supérieur pendant cinquante deux ans. Une prévoyance active, une sage économie, un grand désintéressement qu'il sut inspirer à tous les directeurs, a tous les missionnaires, multiplièrent les ressources ; et, à sa mort, la maison avait dix-huit mille francs de renies. Son zèle ne se borna pas a l'étroite enceinte de cet établissement : il fonda à Hasparren un couvent de filles, dont il nomma supérieure Mell d'Etcheverry. Il y fit adopter les constitutions du saint François de Sales avec quelques modifications. La correspondance de cette demoiselle a été imprimée, et l'on regrette de ne pas y trouver les réponses du saint prêtre.

Daguerre entretenait au dehors une correspondance très-étendue ; plusieurs évêques le consultaient sur des points de morale ou d'administration. Il suivait surtout avec intérêt, dans l'exercice de leurs fonctions, les sujets qu'il avait formés, et il leur donnait les conseils les plus sages. Il mourut le 23 février 1785. Son établissement a subi dans la révolution le sort de toutes les maisons ecclésiastiques. Un décret du 27 mai 1790 le déclara bien national ; et, par un autre décret du 24 août 1792, tous les directeurs et les prêtres qui s'y trouvaient furent déportés. La maison resta dans un état de délabrement complet jusqu'en 1819, où M. Sabarotz, alors curé de Larressore, conçut le dessein de relever de ses ruines une si utile fondation ; il s'adressa au sénateur Garât, qui en était lui-même un élève ; et ce ne fut pas sans étonnement que l'on vit un des partisans les plus prononcés des idées philosophiques vouloir contribuer aux frais d'un établissement religieux. L'évêque de Bayonne, Loison, jugea ensuite que c'était a lui qu'il appartenait de procurer à son diocèse un tel bienfait. M. d'Astros, successeur de Loison, ouvrit cette maison en 1820, et quelque temps après il en nomma supérieur Monsieur Claverie, aujourd'hui vicaire général de Montpellier. Nul choix ne pouvait être plus heureux ; le nonveau supérieur augmenta et embellit la maison ; il fit construire une chapelle, dressa les plus sages règlements, inspira à tous ses élèves la plus noble émulation et s'attacha constamment a faire fleurir les bonnes mœurs et les bonnes éludes.

On a de Daguerre un Abrégé des principes de morale et des règles de conduite qu'un prêtre doit suivre pour bien administrer les sacrements, Poitiers, 1773. Les rapports de l'auteur avec la Sorbonne sont assez indiqués dans plusieurs endroits de cet excellent ouvrage, dont le manuscrit mérita les éloges de l'évêque de Dax. Ce livre a été considérablement augmenté en 1819 et en 1823 par M. Lambert, vicaire-général de Poitiers, et plusieurs évêques l'ont adopté dans leurs séminaires.

Source : Biographie universelle, ancienne et moderne par Louis Gabriel Michaud.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 104725
  • item : Ancien séminaire
  • Localisation :
    • Aquitaine
    • Pyrénées-Atlantiques
    • Larressore
  • Code INSEE commune : 64317
  • Code postal de la commune : 64480
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : séminaire
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : désaffecté (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 18e siècle
    • 19e siècle
  • Année : 1733
  • Dates de protection :
    • 2005/03/01 : inscrit MH
    • 2005/12/30 : classé MH
  • Date de versement : 2006/04/27

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice : 3 formes de décor sont présentes :
    • peinture
    • sculpture
    • vitrail
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Objets mobiliers protégés : tableaux classés OM 07 12 1998 ; décor et vitraux, tableau inscrits OM 31 03 1988.
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :5 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • escalier
    • chapelle
    • décor intérieur
    • terrasse
    • pont
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 2005
  • Détails : L' ancien séminaire en totalité (à l' exclusion de la chapelle classée) et le pont réalisé par Hiriart, les terrasses et leurs escaliers (cad. AD 67, 58, 64) : inscription par arrêté du 1er mars 2005 - La chapelle de l' ancien séminaire, en totalité (cad. AD 67) : classement par arrêté du 30 décembre 2005
  • Référence Mérimée : PA64000055

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien