Eglise Notre-Dame de Ronzières

L'édifice de Notre-Dame de Ronzière appartient tout entier à l'architecture romane. On en fait remonter l'origine au onzième siècle. Le portail qui est au fond du porche, se compose de légères colonnettes reliées ensemble par une courbure assez gracieuse. L'église se compose de trois nefs, dont les voûtes cintrées sont lourdes et massives. Les travées sont au nombre de trois et engagées par des arcades qui reposent sur des colonnes-piliers.

Au fond de l'église sont trois autels : l'autel à gauche est celui où se trouve la statue miraculeuse. Cette statue, de deux pieds et demi, représente une Vierge à la chaise, tenant sur ses genoux l'enfant Jésus. Elle est dans une niche, derrière le tabernacle. Cette madone fort ancienne, est en bois dur un peu vermoulu, et se trouve recouverte d'une toile peinte mastiquée, et fortement collée au bois. Sa tête, de couleur noire, est couverte d'une espèce de calotte. Les formes et les traits du visage sont gracieux, modestes et pleins de douceur et de dignité. Le corps est revêtu d'un manteau bleu et très-simple. Le divin Enfant, couvert d'une robe verte, est assis sur les genoux de sa Mère, et tient sa main droite élevée, comme pour bénir. La tradition populaire rapporte ainsi la manière dont cette statue fut découverte par un habitant du pays. Celui-ci remarqua qu'en allant abreuver ses boeufs, l'un deux avait coutume de s'arrêter dans un certain endroit couvert de ronces et d'y beugler. Cette singularité ayant fixé son attention, il voulut savoir quelle en était la cause, et il se transporta au lieu où le boeuf poussait des beuglements. Quelle ne fut pas sa surprise, quand il aperçut dans un creux de rocher une statue de la très-sainte-Vierge, celle-là même que l'on conserve aujourd'hui, et qui est en vénération.

Il fit bientôt part de la découverte de ce précieux trésor, et les habitants de Ronzière, jaloux de lui rendre les plus grands honneurs, la firent transporter dans leur église, où elle reçut depuis des hommages solennels. On voit encore aujourd'hui, sur le plateau de Notre-Dame de Ronzière, l'empreinte d'un pied de boeuf, creusée dans le basalte, en mémoire de cette précieuse découverte, et les nombreux pèlerins ne manquent jamais d'aller la visiter.

Nous venons de décrire l'église de Ronzière et ce qui en fait le principal ornement. Ah ! elle était plus vive que la nôtre, cette foi de nos pères qui élevait, ou dans le creux des vallons, ou sur le granit des montagnes, ces pieux sanctuaires où la prière va se recueillir, pour monter plus sûrement au ciel, et en faire descendre des torrents de grâces

Source : Trésor du pieux pèlerin aux pieds de N.-D. de Ronzière par Churches and Institutions (MARY, the Blessed Virgin) 1864.

Attention deux églises représentées dans cette fiche.

Le premier oratoire élevé sur le plateau de Ronzières fut dédié à Saint-Beaudime qui, selon la légende, débarassa la contrée d'un monstre qui la désolait. Il avait consacré à la Vierge une fontaine qui devint un lieu de pélerinage. L'emplacement de la fontaine étant peu propice à l'installation d'un sanctuaire, un baptistère fut construit au pied de la butte, qui devint par la suite l'église paroissiale avant d'être délaissée pour l'église Notre-Dame au 18e siècle.

Cette église fut édifiée à l'époque romane sur l'emplacement de la chapelle dédiée à Saint-Beaudine, et conserve des parties romanes au milieu des adjonctions gothiques. L'édifice possédait un clocher pyramidal détruit vers 1813 ou 1814 et remplacé à cette période par le clocher actuel.

Source : Ministère de la culture.