Château

Après avoir franchi l'Allier près des rochers de Boulade, dont les flancs argileux font sculptés par les eaux pluviales, comme des portiques de cathédrale, la route s'avance jusqu'à Parentignat, au milieu d'une bordure de peupliers d'Italie. Là réside dans un immense château de style Louis XV, qu'entoure un parc superbe, l'illustre famille de Lastic.

Pierre-Annet-Joseph, comte de Lastic, ancien député, ancien officier de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, âgé de 94 ans, au château de Parentignat, près d'Issoire (Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines par André F. Borel d'Hauterive, Albert Révérend 1868.).

Bulletin de la Diana

Le petit Versailles auvergnat, Parentignat

Combien de nos adhérents ont suivi les conseils d'Henri Pourrat : Dans cette cour (de Parentignat), si spacieuse et si noble, fais trois pas, encore trois pas : tu te croiras Louis le Grand.

En 1707, lorsque Jean-Antoine de Lastic, prieur de Bredons, vicomte de Murât, et son neveu François, marquis de Lieujac, ont acquis pour 45000 livres la seigneurie (haute, moyenne et basse justice), Parentignat n'était qu'une maison forte, quadrilatère flanqué aux angles de quatre tours.

Les travaux considérables transformèrent le bâtiment en un château inspiré de Versailles.

En 1779, les travaux reprirent pour terminer la façade sur le parc et remanier l'intérieur.

Le château appartient toujours à la famille de Lastic.

Georges de Lastic-Saint-Jal (1927-1988), conservateur du Musée de la Chasse et de la Nature à Paris et du Musée de la Vénerie à Senlis, était un spécialiste de l'histoire de la peinture (portrait et nature morte essentiellement) sous Louis XIV et la Régence. Il avait entrepris deux importantes monographies, respectivement sur Alexandre-François Desportes et Nicolas de Largillière (1659-1749). C'est Dominique Brême (assistant à l'Université de Lille III) qui a eu la tâche et le privilège de terminer cette dernière étude dont les deux tomes doivent prochainement paraître aux Ed. Faton (Dijon).

Le château de Parentignat présente deux pôles majeurs d'intérêt : son riche mobilier et ses collections de tableaux (fonds ancien des portraits de famille et une partie de la collection constituée par G. de Lastic-Saint-Jal).

Notre intention n'est pas d'énumérer les nombreux meubles admirés par nos confrères.

Un certain nombre d'éléments proviennent du château du XVIIIe siècle comme on peut le constater dans deux inventaires, l'un du 01-09-1772 (après décès de François de Lastic), l'autre de 1791.

Après les nombreuses épreuves subies (vente du 22 Frimaire an IV, abandon, incendie de 1822, partages successoraux) il restait environ 20% du mobilier original du château selon Jean de Lastic en 1907.

La salle à manger actuelle est pavée de dalles de marbre gris de Nonette, marbre qui compose aussi quelques cheminées du château et les marches de l'escalier intérieur. Les boiseries Louis XVI ont été décapées à la fin du XIXe siècle (elles étaient peintes en blanc à l'origine) sous le marquis Jean de Lastic qui remplaça le mobilier Louis XVI par celui de style Henri II que nous y voyons aujourd'hui.

La bibliothèque intéressa particulièrement les visiteurs.

Jean de Lastic, dans les années 1890, fit installer les meubles en acajou dans cette grande salle qui occupe l'emplacement de trois pièces de l'ancien appartement de la comtesse de Lastic. Les ivres proviennent de trois fonds familiaux : Parentignat, château de Challes et M. Gairal.

La collection de tableaux de G. de Lastic-Saint-Jal est en grande partie mise en valeur dans deux salles du premier étage : la salle rouge (ancienne salle de comédie) et la salle verte (anciennement de bal). Les oeuvres exposées sont hautes en couleurs : « le bleu de lapis rivalise ici avec le jaune citron, le rouge vermillon ou la laque de garance, l'harmonie de l'ensemble résultant du choc multiple des couleurs et non de leur mélange » ecrit fort justement Dominique Brème. Il est évident que le temps Passé à la visite est une incitation à revenir pour enfin admirer comme il convient les oeuvres de H. Rigaud, N. de Largillière, aude Gellée, Mignard ou Van Loo. L'on ne peut garder tous ces chefs-d'oeuvre du Grand Siècle en mémoire après une rencontre aussi brève. Seules quelques oeuvres laissent une empreinte, grâce à un détail dominant ou insolite ou à un coup de coeur fort personnel ou encore à un choc éprouvé devant telle ou telle toile. Ainsi cet immense portrait de Louis XV par C. Van Loo et son atelier qui a surpris par sa taille et la richesse inouïe de son cadre doré aux armes de France. L'attention a été attirée par l'insolite perroquet bleu perché au-dessus de deux beagles chassant un lièvre, oeuvre d'Alexandre-François Desportes (1666-1743) grand spécialiste des scènes de chasse ; Louis XIV et Louis XV le firent peintre de leur vénerie. Ses oeuvres sont nombreuses dans les musées de France et quelques musées étrangers. Paysagiste, il annonce l'école de Barbizon.

Quelques oeuvres majeures de Nicolas de Largillière (1656-1746) méritent que l'on s'y attarde : portrait de mademoiselle de La Fayette dont le bleu saturé de la robe et l'orange du lévrier sont mis en relief par un sous bois incertain : portrait d'un jeune gentilhomme anglais dont le vermillon explose associé au bleu lapis lazuli du pourpoint et au jaune franc des frondaisons ; on en viendrait à oublier le soyeux rosé de la chevelure et la finesse de la main gauche. Mais on peut préférer le portrait de madame de Noailles et ses deux filles peint vers 1698, même si cette oeuvre peut paraître un peu touffue, surchargée de détails curieux (singe, sculptures de meubles, etc..) vite oubliés grâce à la lumière qui sort de cette robe à la teinte précieuse et indéfinissable : est-elle amarante ? zinzoline ? violet de Mars ?

Serait-elle aussi fascinante sans le bleu dur profond et l'argent miroir des deux robes des enfants ?

Une flânerie sur la terrasse bordée d'orangers, face au parc et à la pièce d'eau, finissait cette journée sur une note quelque peu romantique. quand un éminent &laquo, dianiste » apporta un peu d'humour en voulant vérifier la longueur de la façade aux 45 fenêtres. mais que mesure un pas d'historien ? est-ce plus ou moins qu'un pas de trésorier ?

Source : Bulletin de la Diana (Montbrison) 1877.

Description

En 1707, le domaine est vendu à Jean Antoine de Lastic, prieur de Bredom, et François de Lastic, seigneur de Sieujac. Le désir d'ériger une demeure dans le goût de l'époque poussa ce dernier à remplacer l'ancienne maison forte par des constructions d'ordonnance plus développée. Il utilisa cependant la gentilhommière d'origine qui forma l'aile nord du château, ainsi qu'une maison à l'allure de maison forte, appelée la maison du roi, alors comprise dans le village, qui forma l'aile sud.

Le château consiste en un vaste corps de logis allongé possédant deux ailes en retour. Le bâtiment possède deux étages, dont l'étage supérieur mansardé au-dessus d'une gênoise.

A la suite de l'incendie de 1822, les mansardes furent remplacées par les toits à deux pentes, hormis la partie des ailes sur cour d'honneur où les mansardes ont été conservées.

Aux angles extérieurs des ailes sur la cour d'honneur sont accolées des tours circulaires, dont celle du nord devait appartenir à l'ancien château, et celle du sud a été élevée pour la symétrie. Une autre tour circulaire ayant appartenu au château d'origine est visible sur la façade nord de l'aile nord. La cour d'honneur, face à la façade ouest, est bordée par deux grandes écuries, seules constructions élevées au début du 18e siècle dont les toits n'ont pas été modifiés.

Sur la façade Est, des fenêtres ont conservé leurs menuiseries. Cette façade s'ouvre sur une longue terrasse bordée, au nord, par une balustrade de pierre. De ce côté se trouve l'église paroissiale de souche romane, dont une partie d'époque plus récente forme la chapelle castrale. Vers 1780, le parc à l'anglaise a été remplacé par un parc à la française, époque à laquelle fut construit la fabrique appelée "Trianon".L'intérieur du château semble ne pas avoir beaucoup changé depuis le 18e siècle, ainsi qu'en témoignent les anciens inventaires.

Source : Ministère de la culture.

photo pour Château

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 103156
  • item : Château
  • Localisation :
    • Auvergne
    • Puy-de-Dôme
    • Parentignat
  • Code INSEE commune : 63270
  • Code postal de la commune : 63500
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 18e siècle
    • 1ère moitié 18e siècle
  • Années :
    • 1707
    • 1724
  • Date de protection : 1972/06/05 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/26

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice : 2 formes de décor sont présentes :
    • ferronnerie
    • menuiserie
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :13 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • escalier
    • basse cour
    • élévation
    • toiture
    • décor intérieur
    • communs
    • cour
    • vestibule
    • ferme
    • bibliothèque
    • salon
    • terrasse
    • écurie
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété privée 1992
  • Photo : f2ea8643449ed71e49645595ebe168b6.jpg
  • Détail :
    • Façades et toitures du château et de l' ensemble des communs (écuries, aile de la basse-cour, fermes et autres dépendances)
    • escalier intérieur du château avec sa rampe en fer forgé et les onze pièces suivantes avec leur décor : rez-de-chaussée, vestibule d' entrée, salon d' assemblée d' été, salon d' assemblée d' hiver, salle à manger, grande bibliothèque
    • premier étage, chambre ornée de tentures de velours de Gênes, chambre bleue, boudoir Louis XVI, chambre rose, salle de bal, salle de Comédie
    • terrasse ouest
    • cour d' honneur, à l' exclusion du portail d' entrée, des deux pavillons et de la balustrade reconstruite au 19e siècle (cad. B 1, 4) : classement par arrêté du 5 juin 1972
  • Référence Mérimée : PA00092234

photo : pierre bastien

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photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

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