photo : Agla
Bon exemple d'architecture romane d'Auvergne, l'église conserve des éléments du Xe siècle dans la travée droite du choeur, du XIIe siècle (nef, collatéraux, choeur), du XIIIe siècle (arcs d'allègement des murs de la travée droite du choeur) et de 1818 (clocher porche). Les colonnes portent des décors sculptés aux corbeilles (végétaux, animaux, personnages). Chapiteaux historiés (Saint-Michel enfonçant sa lance dans la gueule du dragon, le Christ en croix entouré d'une sainte femme et d'un aigle, damnés au milieu des flammes de l'enfer...), illustrant l'imagerie habituelle de la sculpture auvergnate. L'église devait déjà exister en 950. Avant 1789, la localité était le siège d'un prieuré et d'une cure relevant de l'archiprêtré d'Ardes, dont le titulaire était le curé de Saint-Alyre-ès-Montagnes. La cure était de l'élection d'Issoire.
Source : Ministère de la culture.
On ignore absolument l'origine et le lieu de la naissance de saint Austremoine, et tout ce que les légendaires ont rapporté sur cet apôtre de l'Auvergne n'est appuyé d'aucune autorité historique. Suivant eux, saint Austremoine était juif: son père s'appelait Judas, sa mère Anne, et le lieu de sa naissance Emmaùs. Il était le disciple auquel Jésus-Christ répondit lorsqu'il lui demanda la permission d'aller, avant de le suivre, ensevelir son père : Suivez-moi et laisses aux morts le soin d'ensevelir leurs morts. Austremoine aurait ensuite accompagné saint Pierre dans tous ses voyages, et l'aurait puissamment aidé à établir le siége pontifical de Rome. Enfin, le prince des apôtres, après l'avoir fait évêque, l'aurait envoyé dans la Gaule prêcher l’Évangile aux Arvernes, et fonder le siége épiscopal d'Augusto-Nemetum (Clermont). Le silence des Actes des Apôtres et des écrits des saints Pères sur des faits aussi importants, leur ôte toute espèce de vraisemblance ; aussi n'en dirons-nous pas davantage à cet égard.
Source : Histoire de l'église d'Auvergne par le comte de Resie 1855.