photo : pierre bastien
Châteldon, est situé sur le Vauziron, dans une vallée bien cultivée au pied de roches primitives, taillées à pic et qui forment les dernières ondulations des montagnes du Forez. C'est une petite ville triste et sombre, dont les rues, étroites, tortueuses, sont bordées de maisons construites moitié eu bois, moitié en briques, avec des escaliers en saillie, et qui rappellent les XIIIe, XIVe et XVe siècle.
La seigneurie de Châteldon appartint successivement à la maison de Dreux, puis à l'abbé Aycelin, qui devint évêque de Clermont. Au moyen-âge, Châteldon possédait de nombreux ateliers de coutellerie, de quincaillerie et de tannerie. Sa bannière portait alors pour devise : Chatel-Ondon, petite ville à grand renom ; mais la peste et les inondations forcèrent la plupart des habitants à se réfugier à Thiers, où ils portèrent leur commerce et leur industrie. Châteldon s'occupe aujourd'hui d'agriculture ; les collines qui l'entourent sont plantées de vignes qui produisent les meilleurs vins rouges de l'Auvergne.
Châteldon a conservé quelques débris des murs d'enceinte et des grosses tours qui le protégeaient autrefois. L'église paroissiale, attenante aux fortifications, servait primitivement de chapelle à un couvent de Cordeliers, fondé en 1463. Elle est surmontée d'un clocher moderne. A l'intérieur, composé de trois nefs, on remarque surtout les sculptures de la chaire (XVIIe siècle) et des tableaux représentant les Pères de l'Eglise, d'après les maîtres italiens. Près du chevet de l'église, s'élève la tour de l'horloge, tour carrée, à toit aigu terminé par un campanile et qui semble avoir fait partie des anciennes fortifications.
Une pente assez roide conduit au château, que précède un beau parc anglais, et qui domine la ville. Fondé, dit-on, sous le règne de Louis le Gros, cet ancien manoir, dont les murs, d'environ 20 mètres de hauteur, sont couverts de lierre, est formé de deux corps de logis en équerre, à l'angle desquels une tour, aujourd'hui coupée en deux par un plancher, renfermait la chapelle (fresques du XIIe siècle). Les couloirs du rez-de-chaussée et du premier étage sont ornés de meubles du XVe et du XVIe siècle. Un escalier à vis conduit aux combles (belle vue sur la Limagne et les montagnes de l'Auvergne). Dans la cour du château, on montre une citerne qui peut contenir 2000 hectolitres d'eau, et une tour qui sert de cellier. Le château de Châteldon appartient actuellement à M. Tapon-Chollet.
L'établissement thermal, situé à 800 mètres de la ville, en remontant le Vauziron, est très-insuffisant. Il se compose de deux salles de bains devenues inutiles, car on ne se baigne plus à Châteldon, et d'une petite salle au rez-de-chaussée. Deux sources, celle du Puits-Carré, qui alimentait les bains, et celle du Puits-Rond, réservée aux buveurs, sortent de terre près de l'établissement, sur la rive droite du ruisseau. Elles ont été signalées pour la première fois en 1778, par l'aïeul de M. le docteur Desbret ; depuis, on en a découvert trois autres dans le bois de Goutte-Salade (1 kil.de Châteldon), appartenant à M. Tapon-Chollet. Le débit total des sources est de 150 hectolitres en 24 heures. La compagnie fermière de Vichy les a affermées.
Les eaux de Châteldon sont froides (13° environ), carbonatées calcaires, ferrugineuses et gazeuses. Elles déposent dans les bassins et les conduits un sédiment ocracé. Elles s'emploient avec succès dans les maladies des femmes, dans le diabète, la gravelle et les néphrites calculeuses.
Ces eaux, que l'on prend surtout en boisson, s’exportent très-bien et se conservent plusieurs années en bouteilles.
Source : Itinéraire général de la France: de Paris à la Méditerranée par Adolphe Laurent Joanne.
Source : Ministère dela culture.
photo : pierre bastien
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photo : pierre bastien
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photo : pierre bastien
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