Beffroi

Nommée autrefois Besse-en-Chandesse, cette petite ville porte le nom de Besse et saunt-Anastaise depuis que la commune de Saint-Anastaise lui a été adjointe.

Besse-en-Chandesse, est bâti en amphithéâtre, à 1036 mètres d'altitude, sur le penchant d'une colline basaltique dont la base est baignée par la Couze de Besse. La vallée que cette ville occupe, et que dominent à l'Ouest le puy de Chambourguet, à l'Est la montagne de Saint-Pierre, serait charmante si les montagnes n'étaient pas trop nues et s'il n'y régnait pas un trop long hiver. Quant à la ville elle-même, elle est assombrie par l'étroitesse des rues et la couleur noire de ses maisons du moyen âge, construites en basalte. Bon nombre de maisons ont conservé leurs façades du XIV^e et du XV^e siècle. Presque toutes les portes de la ville sont encore debout. Les édifices qui méritent d'être visités sont : la tour de l'Horloge, dans laquelle est pratiquée une porte par laquelle on débouche sur la route du lac Pavin ; la maison de la reine Marguerite et l'église.

Besse a été visité par Marguerite de Valois, la première femme d'Henri IV. On sait que la reine Margot avait reçu en apanage le duché d'Auvergne, dont elle fit hommage au prince qui fut plus tard Louis XIII. La maison qu'elle a habitée à Besse existe encore. Ce que cette maison présente de plus curieux est un large escalier tournant, en lave grise, à inclinaison fort douce, et dont la voûte est ornée de moulures entre-croisées, de médaillons sculptés par un véritable artiste.

Du côté opposé de la ville se trouve l'église, attenant à une halle moderne et non loin de l'hôtel de ville. Elle se compose d'une nef et de bas-côtés très-étroits, avec huit chapelles latérales. Les colonnes (style roman), qui soutiennent la voûte sont couvertes de sculptures d'une rare naïveté ; entre le choeur et la nef se dessine une coupole sur laquelle s'élève un clocher octogonal.

Source : Le Mont-Dore et les eaux minérales d'Auvergne par P. Joanne 1893.

La porte du beffroi est la seule qui subsiste des trois portes qui donnaient accès à la ville. Cette porte est bâtie sur plan carré et se compose, au rez-de-chaussée, de deux arcades parallèles avec rainures ayant logé une herse, et reliées latéralement par des murs pleins, d'équerre sur les deux façades.

Les corbeaux des mâchicoulis sont à leur place, mais les parapets du chemin de ronde qui l'entouraient ont été, sur trois faces, reculés. Au sud, ce parapet est demeuré à son aplomb primitif.

Au XVI^e siècle, le dispositif a été partiellement modifié. L'escalier qui monte dans l'épaisseur de la muraille de cette façade sud, a conservé ses fenêtres et sa porte d'entrée primitives. A la partie haute de la courtine est visible le passage qui donnait, de l'intérieur de la porte, sur le chemin de ronde.

A la fin du XVI^e siècle, la porte a été surélevée par une tourelle à huit pans surmontée d'un campanile. La barbacane, percée de quatre embrasures pour bouches à feu, semble dater de la même époque.

Source : Ministère de la culture.