photo : joel.herbez
Flèche octogonale à égout retroussé de plan carré. Edifice reconstruit selon les plans de l'architecte boulonnais Philippe Sannier de 1851 à 1852 par l'entrepreneur de Pernes M. Sagnier ; le clocher porte la date de 1850.
Pernœ, Perniacum, oppidum pernense, sur la Clarence. Existant dès le VIIe siècle, selon Malbrancq, cette bourgade dépendait en 823 de l'abbaye de St.-Riquier, qui l'échangea ensuite contre un autre domaine. Détruite par les Normands en 881, nous perdons toute trace de son histoire jusqu'en 1065, que Baudouin-le-Barbu, comte de Flandre, et Adèle, son épouse, accordèrent au chapitre de Thérouanne, à la prière de l'évêque Druon, l'église de Pernes et ses dépendances, un bonnier de terre dans la ville et la propriété allodiale d'une demi-charrue (Bunarium invilli et allodium dimidiae caruccae).
Pernes devient, dans le siècle suivant, une des sept châtellenies du comté de St.-Pol. Le château, situé à l'occident,était entouré de fossés pleins d'eau. La ville eut alors une enceinte de murailles. De 1145 à 1240, la seigneurie est dans la famille de Bailleul ; c'est de là que les chartes surnomment cette localité Ballcolanus pagus.
Les comtes de St.-Pol fondèrent un hôpital vers la fin du XIII.» siècle. En 1328, Jean dé Châtillon établit un couvent de Récollets extrapomœrium, hors des murs, près de la porte de Lillers.
En 1369, la ville est prise et brûlée par les Anglais. Les chartes municipales ayant péri dans cet incendie, les habitants obtiennent en 1390, du comte Walerand de Luxembourg, une nouvelle charte de commune conférant aux bourgeois le droit d'élire leur maïeur et six échevins. Ce privilège fut confirmé en 1422. Une partie de la ville fut encore brûlée par accident en 1429. Plusieurs fois prise et reprise dans les guerres du XVIe siècle, la petite ville fut assiégée en 1638 par le maréchal de Gassion, qui s'en empara le 24 mai. Les fortifications, ruinées dans ces différentes attaques, ne furent pas rétablies et disparurent bientôt. De ses deux portes, il ne reste que celle de Lillers. Elle est surmontée d'un beffroi.
En 1724, un incendie consuma un faubourg et une partie de la place.
La baronie de Pernes appartenait dans les XIIe et XIIIe siècles à la maison de Bailleul, dans le XIVe aux comtes de Fauquembergue. En 1371, elle revient par mariage à Guy de Châtillon, comte de St.-Pol. Maximilien de Vignacourt la possédait en 1695.
La ville de Pernes envoyait un député aux États d'Artois.
Elle fut chef-lieu de canton en 1795.
Source : Mémorial historique et archéologique du département du Pas-de-Calais par Louis Joseph Harbaville 1842.