longvillers

  • XIIe et XIIIe siècles. Longum Villare, Titres de l'Abbaye.
  • 1311 Lonviliers, Aveu Maintenay.
    Lonvilers, ibid.
  • 1475 Nonvillers, Cueilloir Hôtel-Dieu, f° 145.
  • 1632 Nonviller, Th. géographique.
  • 1650 Longviller, Jansson, loc. cit.

Quatre forteresses principales concouraient à la défense du Boulonnais : Belle, Fienne, Longvilliers, Tingry. Les gouverneurs de ces châteaux, primitivement nommés par le comte, dont ils relevaient, rendaient la justice en son nom et devaient entretenir, un certain nombre de gens de guerre ; les principaux de la noblesse recherchaient ces fonctions, et s'en tenaient honorés. Dans la suite, les gouverneurs usurpèrent la propriété de leurs châtellenies.

Le premier châtelain de Longvilliers, connu dans l'histoire, est Hugues, cité par la chronique d'André, en l'an 1100. Dom Grenier dit que messire Jean, fils puîné d'un comte de Boulogne, fut sei­gneur de Longvilliers, et qu'il laissa une fille, Jeanne, mariée à Enguerran de Cayeu.

On voit en effet, paraître, à la fin du XIIe siècle, Arnould de Cayeu, fils d'Anseau, sire de Longvilliers, (dominus de Longo-villari) bienfaiteur des abbayes de Saint-Josse-sur-Mer et de Valloires.

Il appartenait à la maison de Cayeu, l'une, des plus nobles et des plus puissantes du Ponthieu, par son origine non moins que par son alliance avec la grande famille des Lascaris, princes de Nicée et empereurs de Constantinople. Ses descendants portaient : parti d'or et d'azur, à la croix ancrée de gueules, sur le tout. Ils substituèrent le nom de la châtellenie de Longvilliers à celui de leurs ancêtres. Le plus célèbre est Jean, surnommé Lancelot, gouverneur et sénéchal du Boulonnais, en 1376. Selon Sandérus, Jacqueline, dame et héritière de Longvilliers, aurait épousé, vers cette époque, Philippe de Joigny, dit Blondel ; Jacques Blondel, leur fils, prisonnier à la bataille d'Azincourt, obligé d'acquitter une rançon très considérable, vendit à son frère Jean, les do­maines de Longvilliers, Recques, Marquise et Cormont. (Dé­cembre 1419)

Marguerite, fille unique de Jean Blondel, épousa en premières noces messire de Bailleul de Saint-Pol « qui se tua en sortant à cheval du logis de Longvilliers à Montreuil » et en secondes noces messire François de Créqui, seigneur de Douriez. L'histoire de la maison de Créqui est trop connue, pour que nous pensions devoir lui consacrer un éloge inscrit à chaque page de nos annales. Le nouveau châtelain ajouta encore à tant d'illustrations :

Il fut gouverneur et sénéchal du Boulonnais, ambassadeur en Angleterre, conseiller et chambellan du roi, etc., etc.. Mais il est surtout célèbre par le généreux emploi que Marguerite et lui fai­saient de leur immense fortune. Ils restaurèrent de leurs deniers les églises de Longvilliers et de Recques, où se voit encore l'écusson de Créqui, écartelé de la Tour de Bouillon, en mémoire de l'aïeule de François, Louise de la Tour, issue des anciens comtes de Boulogne et d'Auvergne. Les guerres de la ligue donnèrent une grande importance au château de Longvilliers. Il appartenait, en 1589, à un gentilhomme de la chambre du roi, Charles de Soulhouette du Halde. Son père l'avait reçu de Henri III, en récompense de services signalés et la reconnaissance l'attachait au parti royaliste que des défections nombreuses avaient presque anéanti dans la Picardie. Deux des lieutenants du duc d'Aumale, Rambures et Maiguoulx, le gouverneur de Montreuil, vinrent l'investir avec une armée imposante ; du Halde, informé de leur approche, avait eu le temps d'envoyer à Boulogne sa femme et sa fille, tout récem­ment veuve de Robert de Halluin, victime de son dévouement au roi.

Cette précaution prise, il disposa tout pour la défense et résista huit jours ; il mit 95 assiégeants hors de combat ; mais ces derniers avaient des forces supérieures. Leur artillerie fit trois brèches aux murs du château, qui fut obligé de se rendre, car les secours amenés par les gouverneurs de Boulogne et de Calais arrivèrent trop tard. Cependant, le prestige des ligueurs, un moment irrésistible, ne tarda pas à s'amoindrir. Le duc d'Epernon chargé de ramener le Boulonnais naguère si hostile, le trouva disposé à acclamer l'au­torité du roi, 1591. Les ligueurs s'enfuirent à son approche, aban­donnant les châteaux d'Etaples, de Courteville, de Longvilliers ; soixante arquebusiers, commandés par Montlezun occupèrent le dernier. Ce poste de confiance revenait de droit au brave du Halde, mais il avait péri dans une des nombreuses rencontres qui ensanglantaient alors le pays, car la terre de Longvilliers appartenait dès 1590 à dame Diane de Soulhouette du Halde, qui épousa plus tard Jacques de la Meschaussée, seigneur de la Coste et de Pompadour ; leur fille et héritière, Diane de la Meschaussée de Pompadour, femme de Charles le Quien, Marquis de Montaignac, la vendit, le 21 mars 1669, en présence de Jean le Noir, vicomte et mayeur de Montreuil, moyennant 180,000 livres tour­nois, à Antoine de Lumbres, seigneur d'Herbinghem, ancien ambassadeur en Pologne.

La dame de Lumbrès, née Marthe de Leurien, la laissa, par tes­tament de 1679, à son neveu Bertrand de Montbeton, dont la sœur, Marthe de Montbeton, recueillit la succession ; Marthe, dame de Longvilliers, épousa François de Bernes de la Comté, chevalier, dont les descendants possèdent encore la tour et une grande partie de la forêt de Longvilliers.

Le village de Longvilliers était traversé par la voie romaine d'Amiens à Boulogne. L'abbaye de Saint-Bertin, y possédait au XIe siècle des terres labourables et même des vignes.

L'abbaye de Longvilliers fut fondée en 1135 par le comte de Boulogne, Etienne, et par Mathilde, son épouse, en faveur des disciples de Saint-Bernard. Les archives n'ayant pas échappé à la ruine complète qui a fait disparaître les constructions du monastère, on sait peu de choses des abbés qui l'ont administrée depuis Falbert jusqu'à Jacques de Buymont, le premier des commandataires. René de Mailly, le plus célèbre de ses successeurs, la gouverna l'espace de 52 ans (1566-1618) et releva l'église et les cloîtres démolis pendant les guerres.

Longueroye. Ancienne dépendance de l'ab­baye. Luto raconte que la grange de cette ferme, incendiée au XVIe siècle, avait un écho qui répétait 17 fois la voix.

Tatevïlle. Fief noble à Charles de Poilly, père de Joseph, père de Claude, dame de Tateville, mariée en 1693 à Denis Liégeart, écuyer, d'où provint Florent Liégeart, seigneur de Tate­ ville en 1751, père de Suzanne, mariée à Louis-Marc de Guizelin, écuyer, seigneur de Saint-Maur.

Archeologie : Le château présentait une enceinte carrée flanquée de 4 grosses tours rondes dont une seule subsiste.

L'église, bâtie en forme de croix latine, date du XIVe siècle. Le clocher, tour pentagonale en pierre, s'élève à l'intersection des bras de la croix ; l'une des chapelles absidales est dédiée à la sainte Vierge, l'autre à saint Antoine ; celle-ci a été construite par messire François de Créqui, dont le blason se voit à la voûte.

Source : Dictionnaire historique et archéologique du pas de calais 1875.

Ferme de la Longueroye

La Longue Roye, ferme des cisterciens (XIIIe siècle) est située sur un plateau à 90 mètres au dessus du niveau de la mer, à 10 kilomètres de Montreuil sur Mer, 10 kilomètres d’Etaples et à 14 kilomètres de la station balnéaire du Touquet.

Eglise

La seigneurie et châtellenie de Longvilliers appartenait, en 1589, à Charles de Sourhouette du Halde, gentilhomme de la chambre du Roi et très attaché au parti de Henri III. Il arma donc son château pour la cause royale, et François des Essarts de Maigneulx, gouverneur de Montreuil pour la Ligue, vint l'y assiéger; Longvilliers était l'une des quatre clefs du Boulonnais.