Eglise

En 1358, le château d'Esquerdes était en mauvais état, pouvait facilement être pris par les Anglais et leur servir de refuge momentané. Afin d'éviter ce malheur, le connétable de Fiennes, qui se trouvait alors à Béthune, en ordonna la démolition : « Si vous mandons et à che faire commettons et à cascun de vous, que tantost et sans délai, ces lettres veuez, sur la foy et loyauté que vous avez au Roy notre sire, et à la couronne de France, vous, accompaigniez de gens d'armes, arbalestriers et ouvriers ad che appartenant, pour ce senrement faire et exécuter, alez abattre et faire abattre et mettre jus le chastel ou maison d'Esquerdes en telle manière que damage ne s'en puist ensiévir » (M. Al. Hermand).

Jehan, sire de Vey et d'Esquerdes, prétendait que les bourgeois de St-Omer étaient tenus de comparaître à ses plaids généraux et franches vérités et de payer des amendes en cas de défaut. Les bourgeois produisirent leurs chartes qui les affranchissaient de cette charge, et par un acte du 28 octobre 1374, reposant aux archives de là ville, le sire d'Esquerdes renonça à ses prétentions. Deux sceaux sont attachés à cette pièce intéressante à plus d'un titre, que la longueur de notre note nous force à supprimer ; l'un celui de la ville est connu, l'autre, celui du sire d'Esquerdes, porte neuf merlettes en orle, un quintefeuille en abîme.

Ce n'est qu'à partir de la lin du XIVe siècle qu'on trouve la suite, sans interruption, des seigneurs d'Esquerdes, nous la donnons d'après Charpentier, le père Anselme et les autres généalogistes. Suivant les auteurs, cette terre serait entrée alors dans la maison de Fiennes, branche des seigneurs d'Heuchin, par le mariage de Robert Ier avec N. du Bois. Ce Robert Ier mourut à la fin du XIIIe siècle.

Henri Ier, second fils du précédent, quitta le nom de sa maison pour prendre celui de du Bois et le titre de seigneur d'Esquerdes ; il épousa Marie de St-Venant dont il eut deux fils, Henry et Tristan. Ce dernier fut gouverneur des villes de Lille, Douai et Orchies en 1369, et peut-être bailli d'Oisy en 1355.

Henry, IIe seigneur du Bois et d'Esquerdes, épousa Jacqueline de Bauffremont et en eut deux fils, Sohieret Colard.

Sohier du Bois dit de Fiennes, seigneur du Bois et d'Esquerdes, dit Morclet, épousa Marie d'Azincourt, et en eut Jean, seigneur du Bois, d'Esquerdes, de Vermeilles, baron d'Elnes, qui épousa Jeanne de Lens, fille de Baudouin, lequel vivait en 1362.

Jean II, fils du précédent, épousa Catherine de Poix, dame de Bientque; de ce mariage sont nés trois enfants, un fils et deux filles. Jean II portait écartelé au 1er et 4e d'argent au lion de sable, brisé d'une bordure de gueules, et au 2e et 3e échiqueté d'or et de sable, qui est de Lens.

Philippe, seigneur du Bois, d'Annequin, d'Esquerdes, etc., fils de Jean II, épousa Marguerite de La Trémouille, et mourut laissant un fils nommé Jean du Bois, IIIe du nom. Sa femme épousa en secondes noces Jacques de Crèvecœur, et fut la mère du maréchal d'Esquerdes.

Nous remarquons ici que la terre d'Esquerdes qui aurait du suivre la ligne directe et passer à Jean III, devint la propriété de la veuve, à titre de douaire peut-être, et tomba ensuite, mais pour peu de temps, dans la famille de Crèvecœur.

On sait que le maréchal épousa Isabeau d'Auxi, et mourut sans postérité en 1494.

Jean IV, seigneur du Bois, fils de Jean III ci-dessus et de Catherine de Caumesnil, dame de Tenques, hérita de son oncle le maréchal, et fut seigneur de Tenques, Béthencourt, Caumesnil, Esquerdes. Après la surprise de St-Omer par les Français en 1487, on lui conféra le titre de grand bailli, mais on s'empressa de le destituer aussitôt que la ville rentra au pouvoir de Maximilien en 1489. Il épousa en premières noces Louise de Crevecœur, et en secondes noces Guyotte de Brimeux ; il n'eut de ses deux mariages qu'une fille, morte célibataire en 1516. Ce seigneur est cité comme l'un des bienfaiteurs de la table des pauvres de la paroisse de Ste-Aldegonde.

Une partie de la succession du maréchal échut à Antoine de Fiennes, frère de Jean IV, qui devint évêque de Béziers en 1490, et abbé commandataire de St-Lucien en 1499.

Charles du Bois, second fils de Jean III et de Jeanne du Bois, hérita de son frère aîné et fut seigneur d'Esquerdes, etc. On connaît de lui un testament daté du 3 avril 1548. De son mariage avec Claude de Lannoy, dame de Noyelles-lez-Annequin, sont nés six enfants, entre autres Eustache de Fiennes qui, de même que ses frères et sœurs, quitta le surnom de du Bois pour reprendre celui de de Fiennes. Il épousa en premières noces Gillotte de Renel, et en secondes noces, le 8 juin 1555, Jeanne de St-Aldegonde, fille de Jean, seigneur de Noircarmes, dont il eut trois fils:

  1. Charles-Guillaume, mort à seize ans;
  2. Philippe, mort sans enfants;
  3. Guislain, comte de Chaumont, vicomte de Fruges, baron d'Elne, seigneur d'Esquerdes, de Heuchin, créé chevalier par lettres-patentes datées de Madrid, du 31 décembre 1593 (Leroux);

Il épousa, le 15 décembre 1587, Jeanne de Longueval, dont il eut plusieurs enfants, et entre autres Marc de Fiennes ; vicomte de Fruges, baron d'Elnes, seigneur d'Esquerdes, de Heuchin, de Lumbres, qui épousa, le 29 janvier 1624, Madelaine d'Oignies. Trois enfants sont nés de ce mariage, deux fils et une fille.

Maximilien, second fils du précédent, est mort maréchal de camp des armées du roi eu 1714 ; il avait épousé en 1662, Catherine Cécile de Guernonval, dame de Bléquin, de la Motte et de Coulomby. On trouve encore dans les généalogistes plusieurs membres de la famille de Fiennes portant le titre de seigneur d'Esquerdes et de comtes de Fruges. Le dernier que nous connaissons est messire Pierre Sandelin, chevalier, comte de Fruges, qui, lors de la révision des coutumes de St-Omer en 1739, comparut pour les terres et seigneuries d'Elues, Wavrans, Remilly, Esquerdes, Pihem, Lumbres, Acquin, Westhécourt, Delettes, Upen d'Amont, Radometz et autres fiefs dépendant du bailliage de St-Omer.

L'église

Dans la pensée de trouver quelques anciens vestiges, nous nous sommes rendu à Esquerdes, et voici ce que nous avons remarqué : A peu de distance de l'église, on voit encore une grosse tour ronde construite en pierres blanches, contre laquelle sont adossées des constructions modernes. C'est sans doute tout ce qui reste du château. D'après la configuration du terrain, il devait être entouré de larges fossés remplis d'eau, alimentés par la rivière. Ces fossés sont aujourd'hui comblés et convertis en jardins. Nous pensons que du château, un chemin ou sentier conduisait directement à l'église, aboutissait à une entrée particulière et probablement à une chapelle fermée au public, destinée à l'usage des seigneurs et de leurs gens et détruite depuis longues années déjà.

La construction de la haute église et du clocher remonte au XIIe siècle. A l'intérieur, sous une petite voûte, nous avons admiré les restes d'un magnifique tombeau du XVe siècle surmonté d'une statue colossale représentant Marguerite de La Trémouille. Ce tombeau a subi bien des mutilations et la statue est cachée en partie par un mur auquel elle sert de base et qui ferme l'ancienne arcade donnant autrefois accès, suivant nous, à la chapelle seigneuriale. La basse église, ses sculptures et la chaire à prêcher, sont des XVe et XVIe siècles, à l'exception toutefois d'une colonnette très antique, au chapiteau chargé de personnages, placée dans la muraille à peu de distance du portail d'entrée. Espérons que ce curieux débris sera débarrassé avec tout le soin désirable, de l'épaisse couche de badigeon qui le recouvre et qu'un de nos collègues nous en donnera bientôt une description satisfaisante.

Source : Bulletin historique trimestriel par Société des antiquaires de la Morinie

photo pour Eglise

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 101578
  • item : Eglise
  • Localisation :
    • Nord-Pas-de-Calais
    • Pas-de-Calais
    • Esquerdes
  • Code INSEE commune : 62309
  • Code postal de la commune : 62380
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1914/04/17 : classé MH
  • Date de versement : 1993/11/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : 05bed2f506a17bcb398e09725dc63169.jpg
  • Détails : Eglise : classement par décret du 17 avril 1914
  • Référence Mérimée : PA00108270

photo : pierre bastien

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