photo : joel.herbez
L'église de Dannes est une construction du XVIe siècle dans un assez bel état de conservation. On y remarque cette particularité, que la basse église, ou la nef, a été voûtée en pierres blanches comme le choeur, ce qui est une exception peut-être unique dans nos églises rurales. On y a conservé les vieux saints du temps passé, notamment un Saint-Christophe en bois sculpté, qui regarde les passants au sortir de la messe, pour les garantir, ce jour-là, de mort subite, suivant les croyances du moyen âge; mais ce que j'y ai vu de plus beau, c'étaient les deux compartiments d'une haute grille à jour, composés chacun de six arcades, en chêne sculpté, du XVe siècle, que j'ai trouvés placés provisoirement aux deux côtés du maître-autel. Ils doivent provenir de la clôture du choeur, établie autrefois sous le crucifix de l'arc triomphal, à l'instar de ce qu'on appelle un Roodscreen dans l'ecclésiologie anglaise.
La balustrade du sanctuaire est aussi une grille en bois, sculptée dans le style Louis XIII.
Les fonts baptismaux sont une large cuve, supportée par un fût central entouré de quatre colonnettes, ayant tous les caractères d'un monument du XIIe siècle.
Cette église, sous le vocable de Saint-Martin, était une dépendance de la Maladrerie de la Madeleine à Boulogne, dont les administrateurs, c'est-à-dire d'abord les maire et échevins de la ville, puis les membres du corps de l'Hôpital Saint-Louis, en levèrent la dîme et en exercèrent le patronage jusqu'en 1790. Deux de ses curés, Boulonnais de naissance, furent honorés du titre de doyens du district de Samer, savoir, Jacques Sénéca, installé curé de Dannes le 12 novembre 1702, commissionné le 22 septembre 1717, et son successeur dans la paroisse, François-Marie Lemaire, nommé à la cure le 17 décembre 1721, commissionné par Pierre de Langle, le 1er avril 1722, révoqué comme janséniste par Jean-Marie Henriau en 1724. Les curés de Dannes, avant la Révolution française, avaient pour annexe l'église de Widehem.