photo : joel.herbez
(...) La carrière est située à côté de celle de la Société des Ciments français et à 1500 mètres environ de l'usine. Le transport des marnes de la carrière aux délayeurs se fait à l'aide de wagonets remorqués par nee locomotive électrique construite par M. Hillairet; c’est la première application de l'électricité, comme force motrice, dans les usines du Boulonnais.
Le traitement des matières premières s'opère comme à Boulogne; les fours sont a séchoirs, et on emploie, pour la mouture, des concasseurs, des laminoirs et des meules. L'usine occupe 150 ouvriers et produit 25.000 tonnes par an.
Viennent ensuite les usines de MM. Sollier et Cie fondées, en 1869, à Neufchâtel également, où l'on trouve les mêmes procédés de fabrication. Ces usines possèdent 19 fours ordinaires intermittents, dits à dôme,12 fours anglais et 17 paires de meules ; la production est de 30.000 tonnes par an. On trouve encore, à peu de distance de Neufchàtel, l'usine créée par M. Dupré et exploitée actuellement par M. Basquin ; sa production est de 10.000 à 15.000 tonnes par an.
L’usine de la Société des Ciments de Dannes, à Dannes, et celle de MM. Delbende et Cie, à Desvres, ont été construites à peu près à la même époque, vers 1882; ces usines possèdent des fours-sèchoirs et produisent chacune 20.000 tonnes environ annuellement.
La Compagnie Nouvelle des Ciments Portland du Boulonnais à Desvres est une des dernières sociétés établies dans la région de Boulogne ; sa production est la plus importante après celle de le Société des Ciments français. Les fours, au nombre de 25, sont du système Johnson; elle peut fabriquer 40.000 à 50.000 tonnes par an.
Il existe encore quelques petites usines à Samer, à Lumbres, à Lothingen, à Camiers. En dehors de la région du Boulonnais, mais dans le Pas-de-Calais cependant, nous devons citer encore l'usine de MM. E. Cambier et Cie située a Pont-à-Veudin. Les matières premières employées par MM. E. Gambier et Cie sont, comme dans toutes les usines anglaises, la craie pure et l'argile mélangées par voie humide en proportions convenables. Les mélanges se font à l'aide d'appareils semblables à ceux des usines du Boulonnais, les fours sont du système Johnson; la production est de 15.000 tonnes par an.
il existe encore une usine de création plus récente à Perne-en-Artois, dans le Pas-de-Calais. Cette usine emploie la voie sèche et produit annuellement 5.000 a 6.000 tonnes; elle est dirigée par M. Parsy.
Le succès des usines du Pas-de-Calais est dû surtout à leur régularité de fabrication assurée par des procédés très parfaits de dosage des matières premières. Les grands travaux maritimes exécutés en France depuis une quinzaine d'années ont contribué puissamment à développer leur essor, et, si le port de Boulogne permettait d'expédier au loin à des prix avantageux, il n'est pas douteux que ces usines trouveraient dans l'exportation un débouché qui pourrait augmenter encore dans des proportions importantes leur production. Les ciments français sont, en effet, justement appréciés à l'étranger, et leur prix élevé en restreint seul la vente dans plusieurs pays où on les préférerait certainement aux ciments anglais ou belges.
Source : Revue générale des sciences pures et appliquée, Doin (Paris) 1890-1947.
Henri Cuvelier fonde la société en 1881. L'usine est créée en 1883. La production porte la marque Portland Couronne. Agrandissement en 1896