Manoir dit Grand Moulin

Tuile plate conservée sur les tours du logis

Logis datable seconde moitié XVI^e siècle ou première moitié XVII^e siècle. Colombier daté 1561, détruit limite XIX^e siècle XX^e siècle. Les étables et la grange figurent sur le plan cadastral de 1813. Logis couvert en tuile plate jusqu'au XX^e siècle

Source : ministère de la culture.

Le Grand-Moulin, ancien fief de la paroisse de Condette, tenu du Roi à cause de son bailliage du Chocquel. Parmi les sceaux de la collection Schlumberger, figure celui de « Wiog (Wiot ?) du Granmolin », du XIVe siècle ; l'écu est mi-parti de 3 vases et d'une croix ancrée. En 1360, le Grand-Moulin est vendu par Jehan, sire de Colembert, à Jehan de Hesdigneul, écuyer. De la famille de La Rivière, qui le possédait dès 1389, ce fief passa en 1610 aux Lamiable, qui depuis longtemps le louaient à ferme ; il appartient aujourd'hui à leur descendant le comte de Boncourt.

Le manoir, tout en pierres dures, s'élève au milieu d'une vaste cour entourée de bâtiments. On y remarque une grosse tourelle d'angle et une autre, plus petite, en encorbellement sur la façade, surmontée d'un campenard contenant une vieille cloche. Dans l'abreuvoir, on ne voit plus que les substructions d'un beau colombier rond, qu'on a laissé crouler, mais dont il reste d'anciens dessins.

Les enclos du Grand-Moulin touchent à ceux du Manoir, ancien fief de la famille d'Isque, situé sur la paroisse d'Hesdin-l'Abbé. De même que le Château d'Isque, cette propriété a été. vendue par les descendants des d'Isque à la famille Guerlain. Le Manoir est peut être la plus connue des vieilles gentilhommières boulonnaises ; sa situation, tout contre la garé d'Hesdigneul, le fait remarquer des voyageurs qui suivent la ligne de Paris à Boulogne. Il a gardé cinq tourelles à poivrière, plus qu'aucun autre manoir ; les unes sont en briques, les autres en pierre dure. Le corps de logis, bâti en 1688, au lendemain de la paix de Nimègue, est déjà un petit château de genre Louis XIV, à simple rez-de-chaussée, avenant, ouvert à tous, construit avec une recherche visible de la symétrie et sans appareil défensif ; on sent, malgré les tourelles et les fossés, que la sécurité commençait de régner dans les campagnes. La cuisine, dans l'aîle gauche, est beaucoup plus ancienne ; sa porte en plein cintre, avec archivolte en accolade, et ses fenêtres à moulures prismatiques accusent le XVIe siècle.

Source : Bulletin de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais 1889-1981