calais

Calais, chef-lieu de canton (Pas-de-Calais), porte:

D'azur, à une fleur de lis couronnée d'or, accompagnée en pointe d'un croissant d'argent.

Lorsque les Anglais étaient maîtres de Calais, ils lui avaient donné pour armes une grille, ce qui signifiait, dit Expilly, qu'ils tenaient la France comme barrée. En substituant à cet outrageant blason celui que nous reproduisons, Henri II ajouta de chaque coté et en dehors de l'écu, une croix de Lorraine, pour rappeler que c'était un prince de cette maison qui avait rendu Calais à la France.

Le Portus Itius des Commentaires de César, que quelques auteurs ont cru reconnaitre dans Calais (Calesium), est placé par d'autres beaucoup plus au sud. On a attribué la fondation de cette ville aux Careti du pays cauchois, qui étaient venus aider les Morini des côtes de l'Artois à se défendre contre les Romains. Le port fut amélioré en 997 par ordre de Baudouin, comte de Flandre; mais Calais, malgré l'existence d'une tour, qu'on dit avoir été bâtie par Caligula, n'était encore qu'un village au temps de Philippe Auguste. Sa première enceinte fortifiée fut construite en 1224 par Philippe Hurepel, comte de Mortain et de Clermont en Beauvoisis. Le siège de Calais, en 1347, est fameux par le courage des six bourgeois qui se dévouèrent pour leurs concitoyens, lorsque la famine força la ville à capituler après onze mois de blocus. L'histoire ne nous a malheureusement conservé les noms que de quatre : ce sont ceux d'Eustache de Saint-Pierre, qui s'offrit le premier, de Jean d'Aire, de Jacques et de Pierre de Winant. Irrité de la longue résistance des assiégés, Edouard III allait livrer au bourreau ces généreux citoyens, quand les larmes de la reine parvinrent à le fléchir. Le vainqueur chassa les habitants de la ville; mais Philippe de Valois, pour les indemniser des pertes qu'ils avaient éprouvées, donna, en date du 8 septembre 1347, une ordonnance portant que toutes forfaitures, tous biens, meubles et héritages, qui lui écherraient dans son royaume, par quelque cause que ce fut, leur seraient distribués, disposition qui fut renouvelée par une ordonnance de Charles VI du 11 octobre 1385. Après être resté plus de deux siècles entre les mains des Anglais, Calais leur fut enlevé, en 1558, par le duc François de Guise. En 1560, une citadelle remplaça l'ancien château bâti en 1227. La ville tomba au pouvoir des Espagnols en 1596, mais fut rendue à la France deux ans après. Les alliés, en 1694, et plus récemment les Anglais, en 1804, la bombardèrent sans effet.

Source : Armorial national de France par Léon Vaisse, Traversier 1842/1860.