boulogne sur mer

La ville de Boulogne, appelée Gessoriacum par les anciens Gaulois, reçut, au IVe siècle, on ne sait pour quel motif, le nom de Bononia. C'était, le port le plus important de toute la côte de la Manche, et plusieurs savants prétendent que c'est le Porlus Itius où César s'embarqua lors de ses deux expéditions contre la Grande-Bretagne. L'antique castrum de Bononia occupait, suivant toute apparence, le plateau et même l'enceinte actuelle de la haute ville, dont les portes sont encore disposées comme celles d'un camp romain. A cette époque, la mer devait baigner de toutes parts le pied de ce plateau, situé comme une presqu'île au milieu du plus vaste bassin maritime qui existe dans ces parages. Les falaises de Châtillon et de la Tour-d'Ordre, s'avançant alors considérablement dans la mer, rejetaient en plein détroit du Pas-de-Calais la direction des courants, de manière à empêcher l'ensablement de l'estuaire de la Liane. Grâce à son admirable position et aux avantages sans nombre dont le malheur des temps n'a jamais pu le déposséder, le port de Boulogne fut bientôt le plus renommé de la Gaule occidentale et le point d'embarquement des Romains pour la Bretagne. L'an 40 après Jésus-Christ, Caligula y fit élever un phare (la tour d'Ordre), qui subsista jusqu'au XVIIe siècle. Claude s'embarqua à Boulogne en 46 et y érigea un arc de triomphe; Adrien y construisit plusieurs monuments. Carausius en fit la capitale de son empire, en 287. Elle fut reprise par Constance Chlore, en 292. Constantin y séjourna, en 307 et en 311.

Dès le règne de Valentinien, Boulogne eut ses comtes, gouverneurs particuliers, dont le premier, à ce que l'on assure, fut le père de Théodose le Grand. Comprise, à la fin du IVe siècle, dans la deuxième Belgique, elle résista à Attila en 449, mais fut conquise par les Francs sous Clovis. Le Boulonnais et le Ponthieu formèrent, sous la première et la deuxième race, la France Maritime, gouvernée par des comtes ou des ducs amovibles. Charlemagne fit exécuter de grands travaux de défense autour de Boulogne, mais les Normands réussirent malgré tout à s'en emparer et la gardèrent jusqu'au traité de Saint-Clair-sur-Epte (912).

Le christianisme avait été prêché dans le Boulonnais dès la fin du IIe siècle, et c'est au vue que les historiens de Boulogne rapportent l'arrivée dans cette ville de l'image de Notre-Dame, qui a donné lieu au célèbre pèlerinage encore en honneur de nos jours.

Après avoir appartenu successivement aux maisons de Champagne, d'Alsace, de Dammartin et d'Auvergne, le Boulonnais était tombé au pouvoir des ducs de Bourgogne, lorsque Louis XI s'en saisit en 1477. Après l'avoir restitué à Bertrand de la Tour, comte d'Auvergne, le roi de France le reprit aussitôt, en échange du duché de Lauraguais. Dès lors, le Boulonnais ne cessa de faire partie de la couronne; Louis XI et ses successeurs, jusqu'à Louis XV, se reconnaissant néanmoins vassaux de Notre-Dame de Boulogne. Quant à la ville de Boulogne, elle possédait une charte communale et avait pour administrateurs un maïeur, douze échevins et vingt et un élus, nommés par les bourgeois.

En 1339, les Anglais, ayant surpris la basse ville, brûlèrent dans le port 47 bâtiments de guerre ; mais ils échouèrent contre la haute ville. Après la prise de Calais, ils renouvelèrent plusieurs fois des tentatives également infructueuses. En 1544, Henri VIII vint en personne mettre le siège devant Boulogne avec une armée de 30000 hommes. La ville, défendue seulement par 3000 hommes, résista pendant six semaines et elle capitula qu'à la dernière extrémité. Les soldats anglais la dévastèrent avec une sorte de rage; ils renversèrent de fond en comble le sanctuaire de Notre-Dame, dont l'image vénérée fut emportée en Angleterre, ainsi que l'horloge de l'église et les orgues à tuyaux d'argent, qui ont été longtemps conservées, dit-on, dans la cathédrale de Cantorbéry. Le gouverneur, Jacques de Caucy, qui avait capitulé malgré l'opposition des bourgeois et des magistrats, fut accusé de trahison et périt sur l'échafaud.

Cependant l'ancienne population de Boulogne, ayant déserté la ville, avait été bientôt remplacée par une colonie anglaise. Mais, chose remarquable, une contagion sans précédent sévit pendant six années de suite au milieu de ces Boulonnais improvisés. La mortalité fut telle, que 10 000 hommes périrent en cinq semaines. Il fallut enchaîner comme des malfaiteurs les soldats envoyés en garnison dans cette malheureuse ville. Enfin, l'Angleterre lassée consentit à restituer Boulogne à la France, au prix de 400 000 écus, le 24 avril 1550, et, le 15 mai suivant, Henri II y fit solennellement son entrée. Durant les guerres du XVIIe et du XVIIIe siècle, les habitants de Boulogne défendirent vaillamment les côtes et les villes voisines contre toutes les entreprises des Anglais. Pendant la Révolution, la Terreur, représentée par Joseph Lebon, fit à Boulogne un certain nombre de victimes. De l'an IV à l'an IX de la République, les corsaires boulonnais firent sur l'ennemi 2000 prisonniers et réalisèrent pour 13 millions de prises. En 1801, Bonaparte, voulant tenter une descente en Angleterre, fit commencer à Boulogne des armements considérables. Après la rupture de la paix d'Amiens, il reprit ce projet et réunit sur la côte, d'Etaples a Ambleteuse, une armée nombreuse, sous les ordres du maréchal Soult. En même temps, le vice-amiral Bruix prenait le commandement d'une flottille de débarquement; d'immenses travaux mettaient le port de Boulogne à même de recevoir plus de 2000 bâtiments de diverses espèces; un bassin à flot était créé; des batteries et des forts étaient construits pour protéger la ville et les établissements militaires. Napoléon vint trois fois visiter le camp de Boulogne et y fit, le 16 août 1804, la seconde distribution des décorations de la Légion d'honneur. La défaite de Trafalgar et une nouvelle coalition de l'Autriche et de la Russie obligèrent l'empereur à lever le camp de Boulogne, en 1805. Le 6 août 1840, le prince Louis-Napoléon, débarqué à Wimereux, fit à Boulogne, contre le gouvernement de juillet, une tentative qui eut pour résultat la condamnation de son auteur à la prison perpétuelle. En 1854, le camp de Boulogne fut provisoirement rétabli, comme camp de manœuvre ou d'observation.

Boulogne possédait, avant la Révolution, un évêché dont le titre est aujourd'hui réuni à l'évêché d'Arras, ainsi que celui de Saint-Omer. Cette ville est le chef-lieu d'un arrondissement du département du Pas-de-Calais et le siège d'un tribunal civil; elle est classée parmi les places fortes de troisième ordre. Ses armes sont : de gueule au cygne d'argent becqueté et membre de sable.

Boulogne a vu naître: Godefroi de Bouillon et son frère Baudouin; le P. Le Quien, dominicain fort érudit; le littérateur Leuillette ; Daunou, successivement oratorien, député à la Convention, président du conseil des Cinq-Cents et du Tribunat, organisateur de l'Institut et garde général des archives; M. Sainte-Beuve, de l'Académie française; les trois peintres, Aug. Delacroix, Edmond Hédouin et Jeanron.

Source : De Paris à Boulogne, à Saint-Valery, au Tréport, à Calais, ... par Eugène Pénel 1866.

Eglise Notre-Dame de Boulogne

L'église Notre-Dame de Boulogne (rue Lille, haute ville) est un édifice du style gréco-romain, récemment élevé, sous la direction et d'après les plans de Mgr Haffreingue, chef d'institution, sur l'emplacement qu'occupaient, avant la Révolution, l'ancienne cathédrale de Boulogne, et, précédemment encore, une église fondée, dit-on, au VIIe siècle par le roi Clotaire II.

bibliothèque et établissement de bienfaisance dit British Sailors' Institute, puis Holy Trinity Church Parsonage

Institution créée dans la commune depuis 1868. Edifice inauguré le 20 août 1872, édifié grâce aux dons de Mme F.W. Hope, du révérend Auriol, du marquis de Cholmondeley. Détruit durant la guerre 1939-1945. Sur sa parcelle cadastrale, construction vers 1960 d'un hôpital dit clinique reconverti en immeuble de bureaux.

Hôtel 111 boulevard Daunou

Le ministère de la culture écrit que cet Hôtel est construit entre 1889 et 1900. Comme beaucoup d’édifices de cette époque il est difficile de trouver des informations bien documentées, c'est pourquoi je vais m’intéresser au nom de la rue qui nous livre une belle page d'histoire.

église paroissiale Saint-Nicolas

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'église paroissiale Saint-Nicolas' à boulogne sur mer (pas de calais 62200). Saint-Nicolas (place Dalton, basse ville) présente une façade fort triste (XVIIIe siècle), en pierre, d'un style douteux, surmontée d'un fronton renfermant l'horloge et s'appuyant sur deux volutes.

Pont numéro 3 de la ligne Paris-Calais

Ce pont est construit pendant les années 1864-1865 pour le compte des Chemins de fer du Nord, a propos du tronçon Boulogne-Calais de la ligne Paris-Calais. La ministère de la culture précise que l'ingénieur Petiet était présent lors du premier parcours Boulogne-Marquise qui eu lieu le 19 octobre 1865. le pont à été refait au début du XXe siècle.

église paroissiale Saint-Michel

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'église paroissiale Saint-Michel' à boulogne sur mer (pas de calais 62200). En 1863 l'abbé Auguste Cazin a l'idée de construire l'église Saint-Michel sur un terrain acheté par lui. La première pierre est donc posée en août 1867, l'église correspond aux plans de l'architecte Bouloch exerçant a Boulogne.

Maison 1 rue du Château

La haute-ville contenait les anciens édifices légués par les ancêtres : l'antique cathédrale Notre-Dame, l'abbaye Saint-Wulmer transformé en collège de l'Oratoire, le monastère des Ursulines qui couvrait le pâté de terrain sur lequel on a continué la rue de l'Oratoire jusqu'à la rue du Château, l'antique manoir des comtes sur le rempart, le Beffroi, l'Hôtel-de-Ville et la Sénéchaussée.

Prison de l'Oratoire

Cette prison fut bâtie, en 1826, sur l'emplacement de la maison des Pères de la Congrégation de l'Oratoire, qui, en 1629, vinrent ouvrir des classes à Boulogne. L'école avait été élevée sur le site même de l'ancienne abbaye de Saint-Wilmer, dont on fait remonter la fondation à l'année 632. Les Pères oratoriens ne cessèrent leurs honorables fonctions qu'en 1793.