arras

Arras, capitale de l'Artois, et aujourd'hui chef-lieu du Pas-de-calais, département formé de la presque-totalité de cette province, et des petits pays du Boulonnais, du Calaisis et de l'Ardresis, qui dépendaient de la Picardie, porte:

D'azur, à la fasce d'argent, chargée de trois rats de sable, accompagnée, en chef, d'une mitre d'or, et, en pointe, de deux crosses de même, passées en sautoir.

C'est par allusion à leurs armoiries que les habitants à d'arras, lors du siége de 1640, avaient placé sur une des portes de la ville cette inscription, qui ne fut rien moins que prophétique : Quand les Français prendront Arras, les rats mangeront les chats.

Cette ville, ancienne capitale des Atrebates, porta tantôt le nom de ces peuples, tantôt ceux d'Origiacum ou de Nemetocenna, et était, du temps des Romains, célèbre par ses manufactures d'étoffes de pourpre. Après avoir été, en 407, dévastée par les Vandales, et, sous Clodion, prise par les Francs, elle resta à la Neustrie. Les Normands la pillèrent en 880. C'est dans ses murs que se tinrent, en 1435, les conférences qui amenèrent la réconciliation du duc de Bourgogne avec le roi Charles VII, et, par suite, la retraite des Anglais du nord de la France. La ville d'Arras vint, avec le comté d'Artois, au pouvoir de Louis XI en 1477. Deux ans plus tard, les habitants ayant averti ceux de Douay de l'expédition qui se préparait contre eux, le roi, pour se venger de cette trahison, les chassa de leur ville, les y remplaçant par une colonie d'habitants de Paris, de Rouen, de Tours et de Lyon, à laquelle il donna le nom de Civitas libertinensis, à cause des grands privilèges qu'il lui accordait. Cependant, une charte de Charles VIII, du 13 janvier 1484, rendit aux légitimes propriétaires leurs anciennes demeures, et à la ville son premier non. Prise en 1493, par l'empereur Maximilien, reprise eu 1640 par Louis XIII, elle fut définitivement cédée à la France par le traité des Pyrénées. Saint Diogène, qui vivait au quatrième siècle, et saint Waast, en furent les premiers évêques.

Source : Armorial national de France par Léon Vaisse, Traversier 1842/1860.