Théâtre national de l'Opéra ou opéra Garnier

La construction de l'opéra fut décidée par Napoléon III dans le cadre des travaux menés par le baron Haussmann. Charles Garnier remporte le concours en 1860 ; les travaux durent près de 15 ans et l'opéra n'est inauguré qu'en 1875.

Le nouvel Opéra de Paris

La façade principale de l'oeuvre colossale de M. Charles Garnier, le nouvel Opéra de Paris, bien qu'inachevée encore, a été débarrassée de son enveloppe de planches, à l'occasion de la solennité du 15 août; les côtés latéraux avaient été découverts depuis quelque temps déjà ; mais, aujourd'hui, le somptueux édifice de notre confrère est devenu un but de promenade pour les Parisiens, et même pour les étrangers que l'Exposition universelle attire en ce moment parmi nous. L'opinion est partagée quant à ses mérites; la discussion est ouverte.

Les premiers journaux qui ont parlé de l'oeuvre de M. Garnier, ayant par hasard exprimé quelque étonnement d'y trouver l'or et les marbres aux tons brillants assez libéralement répandus sur la façade, les autres, moutons de Panurge, ont cru généralement devoir aussi s'étonner que l'architecte de l'Opéra ait voulu caractériser par des tons gais et riches, et par une certaine opulence d'aspect, la première scène lyrique de France, le théâtre du plaisir élégant, luxueux et raffiné. Qui sait ? un ton gris uniforme eût été peut-être plus joyeux ; du moins cela eût fait rire quelques-uns, je les connais ; l'absurde n'a-t-il pas aussi son côté comique ? Mais parlons sans raillerie : la littérature dramatique et la musique d'opéra comptent dos critiques sérieux dans la presse quotidienne ; l'architecture scénique, moins heureuse, n'a encore ni un Sarcey, ni un Berlioz, pour parler avec l'autorité que donnent l'étude et la pratique de l'art; à part une ou deux exceptions, le plus souvent ce sont d'aimables fantaisistes qui veulent bien s'arrêter devant les nouveaux monuments et en entretenir le public, suppléant à la science qu'ils n'ont pas, par des étonnements si naïfs, qu'il faut bien reconnaître que toute innocence n'est pas encore perdue en France. On peut discuter assurément sur le parti plus ou moins habile que M. Ch. Garnier a su tirer des ressources de la polychromie naturelle, mais quant au principe môme de son emploi, nous pensions le goût public trop généralement cultivé pour qu'on le mît encore en doute.

Ce n'est pas à la hâte, ni en quatre mots, qu'il convient de juger une oeuvre aussi importante que le nouvel Opéra, car en présence de toute vaste composition, il s'élève inévitablement plus ou moins de mais et de pourquoi, et nous aurions les nôtres à formuler, parmi lesquels il en est même de graves.

Mais encore une fois, ce n'est pas en quelques mots rapides qu'il nous convient de produire des objections devant une oeuvre de cette importance, qui a été l'objet d'études consciencieuses et même intenses.

Nous croyons plus à propos d'utiliser les quelques lignes encore à notre disposition pour combattre deux erreurs que des articles de journaux propagent à tort dans le public ; et nous le ferons d'autant plus volontiers, qu'à notre regret, nous croyons voir, parmi quelques-uns de nos confrères, un sentiment de sévérité pour l'oeuvre de M. Garnier, qui dépasse les limites du juste et du vrai. Il n'est pas ordinaire de voir un jeune architecte chargé d'un monument aussi important que le nouvel Opéra. M. Garnier, en dépit de ses succès d'école et de ses sérieuses études en Italie et en Grèce, était peu connu du public avant le concours qui lui valut l'honneur de construire l'Opéra. Ce grand succès, la subite élévation de M. Garnier, qui passait subitement d'une obscurité relative à la pleine lumière solaire, et la vaste entreprise qui en fut la suite, ne purent manquer d'exciter quelques jalousies et quelques regrets, et il faut bien admettre qu'ils se feront plus ou moins jour dans les appréciations critiques de l'oeuvre du vainqueur. C'est regrettable, mais qu'y faire ? M. Garnier aura là, s'il en veut profiter, et nous le lui conseillons, une bonne occasion de prouver que son caractère vaut son talent. Il aura ainsi deux couronnes pour une : d'abord l'honneur d'avoir vaincu dans un des plus importants concours du siècle, et ensuite le respect mérité de ses adversaires.

Nous bornant, pour aujourd'hui, à constater que, nous-même, nous apportons d'importantes réserves à notre complète approbation des parties achevées de l'Opéra, nous allons passer aux deux critiques qu'on adresse très à tort, suivant nous, à l'oeeuvre de M. Garnier.

Nous n'acceptons ni que M. Garnier ait fait un usage très-exagéré de bronze et de marbres aux vives couleurs, car d'abord c'est de l'Opéra qu'il est question, et ensuite on peut compter que le temps, ce grand harmonisateur, ne tardera pas à calmer ce qui semble vif, en passant sur toutes les surfaces exposées son froid glacis de teinte neutre, ni qu'on puisse attaquer, en principe, l'emploi du bronze et des marbres sous la forme do claustra, fermant les vides qui résultent du système de la construction.

Après les lignes des masses d'un édifice, rien ne contribue autant à caractériser son individualité que la distribution de ses pleins et de ses vides, qui sont la clarté opposée à l'obscurité; marquer nettement ce contraste est essentiel dans toute composition architecturale.

De même, donc, que nous approuvons pour un Opéra, surtout à Paris, la ville de l'élégance et du luxe extérieur, le système noble et souriant de la décoration par les marbres et le bronze, de même nous louons le parti pris, systématique, de clore les vides par une sorte de riche draperie architecturale en marbre, et d'accuser les pleins, — la partie mâle du monument, la partie constructive et scientifique, d'utilité et de nécessité, — par le ton plus grave et plus uniforme de la pierre. Il y a dans cette disposition raison et franchise, luxe et gaîté.

Nous reviendrons sur l'Opéra dans un article spécial et étendu.

Source : Revue générale de l'architecture et des travaux publics publié par César Daly 1867.

photo pour Théâtre national de l'Opéra ou opéra Garnier

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 169658
  • item : Théâtre national de l'Opéra ou opéra Garnier
  • Localisation :
    • Île-de-France
    • paris
    • paris 9eme arrondissement
  • Adresse : 75009 paris 9eme arrondissement
  • Lieu dit : extrémité de l'avenue de l'Opéra
  • Code INSEE commune : 75109
  • Code postal de la commune : 75009
  • Ordre dans la liste : 0
  • Nom commun de la construction :
    • non communiqué
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • non communiqué
  • Photo : 6fc0e06bd0b10fadc916b52ea807b54c.jpg

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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