Eglise Notre-Dame-de-Lorette

Un concours fut ouvert en 1822 pour l'érection d'une église dédiée à Notre-Dame-de-Lorette devant desservir le quartier nouveau de Saint-Georges. L'architecture proposée par Hippolyte Lebas, élève de Percier, s'inspire des basiliques chrétiennes de Rome. Le riche programme iconographique a nécessité la collaboration de nombreux artistes. C'est un des édifices les plus caractéristiques de l'époque de la Restauration, consacré en 1836.

Source : Ministère de la culture.

Cette église n'est pas, à proprement parler, située dans l'ancienne circonscription de Saint-Roch. Elle dépendait plutôt de Saint-Eustache, et même de Montmartre. C'est du moins dans les limites de cette dernière paroisse que la première chapelle de Notre-Dame-de-Lorette, autrement dite Notre-Dame-des-Porcherons, avait été construite. Mais comme Lebeuf n'a fait que la citer, et qu'elle est aujourd'hui regardée comme une succursale de la paroisse Saint-Roch, j'ai pensé que ce que j'avais à dire sur cette église serait mieux placé ici qu'en tout autre endroit de ce livre.

La chapelle des Porcherons, construite et dédiée sous l'invocation de Notre-Dame-de-Lorette, a, selon les historiens de Paris, une origine fort obscure quoique moderne. Si ces historiens avaient consulté les textes originaux, ils auraient su que cette chapelle avait été élevée en 1645, et que l'autorisation de bâtir fut accordée par sentence du 5 août de cette même année. Le 13 juillet 1646, l'archevêque de Paris, de Gondi, autorisa les habitants des Porcherons, des paroisses de Saint-Eustache et de Montmartre, d'y établir une confrérie en l'honneur de Notre-Dame-de-Lorette. Le 13 octobre 1678,on permit de construire deux chapelles dans cette église, qui était reconnue alors comme succursale de la cure de Montmartre.

En 1791, Notre-Dame-de-Lorette fut comprise dans le nombre des nouvelles paroisses de Paris, et le décret du 4 février de cette année lui donna la circonscription suivante :

Le boulevard à gauche, jusqu'à la rue Poissonnière ; ladite et celle de Sainte-Anne à gauche, jusqu'aux murs de clôture ; lesdits, jusqu'à la barrière de la Rochefoucault ; ladite à gauche ; celle des Porcherons à gauche, jusqu'à celle de la Chaussée-d'Antin ; ladite à gauche, jusqu'au boulevard.

Fermée comme toutes les autres églises de Paris, les commissaires s'y rendirent les 27 mai et 26 juin 1793 pour enlever les archives, et on la vendit comme propriété nationale le 3 messidor an IV. Lors du rétablissement du culte, on affecta à la paroisse Notre-Dame-de-Lorette une petite chapelle du titre de Saint-Jean-Porte-Latine, située rue du Faubourg-Montmartre. Cette chapelle étant beaucoup trop petite pour servir de paroisse, on résolut de construire un édifice plus vaste dans le carrefour formé par les rues du Faubourg-Montmartre, Goguenard, des Martyrs et Saint-Lazare. Une ordonnance du 3 janvier 1822 en décida la construction, et l'année suivante M. H. Lebas fut nommé au concours architecte de la nouvelle église. Le 25 août 1823, le préfet posa la première pierre du monument, qui fut consacré par l'archevêque de Paris le 15 décembre 1836. Les dépenses sont élevées à 2 050 000 fr.

Le clergé de cette paroisse, dont les revenus dépassent 80 000 fr., est composé : d'un curé,de huit vicaires, d'un diacre d'office et de deux prêtres habitués. Sa circonscription a été réglée ainsi qu'il suit par décret du 22 janvier 1856 :

De la barrière Montmartre à la barrière Rochechouart ; rue Rochechouart, côté impair ; rue Cadet, côté impair ; rue de Provence, côté pair ; rue Saint-Georges, côté pair ; rue de la Victoire, côté pair ; rue de la Chaussée-d'Antin, côté pair ; rue Saint-Lazare, côté impair ; rue de la Rochefoucauld, côté pair ; rue Pigale, côté pair, jusqu'à la barrière Montmartre, point de départ.

Source : Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris par Jean Lebeuf Cocheris 1863.