Eglise de la Trinité

Paroisse de la Trinité

Cette paroisse, qui n'était que provisoire, a été érigée par décret du 2 septembre 1851. Elle est située rue de Clichy, près du collège Chaptal. Ses revenus dépassent 50000 fr.

Le clergé se composait : d'un curé, de six vicaires, d'un diacre d'office et de quatre prêtres habitués. La circonscription de cette paroisse a été réglée ainsi qu'il suit par décret du 22 janvier 1850 :

Rue de Tivoli, côté pair; rue de Clichy, côté pair; rue Saint-Lazare, côté pair; rue de la Rochefoucauld, côté impair ; rue Pigale, côté impair ; place de la barrière Montmartre, côté ouest ; le mur d'enceinte, depuis la barrière Montmartre jusqu'à la rue de Naples, point de départ.

Par un décret du 25 décembre 1860, l'érection d'une nouvelle église de la Trinité a été décidée. Elle remplacera celle qui existe et qui était construite légèrement sur un terrain loué par la ville.

Le périmètre de cette nouvelle église, est située entre les rues Blanche et de Clichy, dans l'axe de la rue de la Chaussée-d'Antin. Du côté du nord, l'édifice est séparé des propriétés voisines par une rue de 11 mètres de largeur, au droit du chevet de l'église, et qui s'élargira à 19 mètres sur chacune de ses faces. Au devant de la façade, et en regard de la rue de la Chaussée-d'Antin, un square, orné d'une fontaine monumentale, dissimulera l'exhaussement du sol de l'église, à laquelle on arrive par deux rampes douces.

Ce monument, dû à M. Ballu, est construit dans le style de la Renaissance.

Source : Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris par Jean Lebeuf Cocheris 1863.

Eglise de la Trinité à Paris 9eme arrondissement Paris

Monogarphie de la Sainte Trinité

On ne doit pas s'attendre à trouver ici une description complète du monument. Nos planches en reproduisent tous les aspects, en indiquent les dispositions principales, et font mieux comprendre que la plume ne saurait le faire l'esprit qui a dirigé la construction et la pensée artistique d'où sont sorties l'architecture et la décoration de l'Église De La Sainte-trinité. Disons de suite que les grands travaux de terrassement et de maçonnerie confiés à M. Léon Guêrin ont été commencés le Ier septembre 1861. L'examen du plan général de l'église et de ses abords amène de suite à constater les immenses changements que l'administration a apportés à l'ancien quartier Saint-Lazare et à l'emplacement où s'élève actuellement le monument.

Nous mentionnerons la création de la nouvelle place de la Sainte-Trinité et toutes les rues qui avoisinent l'édifice.

La place comprend un vaste square elliptique, planté en jardin anglais et clos d une balustrade en pierre de l'Échaillon, qui fait pour ainsi dire partie de la base de l'édifice, comme effet perspectif. Cette balustrade suit les deux rampes inclinées formées par la place elle-même, contournant le square pour accéder au porche, ouvert à ses deux extrémités afin de laisser le libre passage des voitures, lesquelles peuvent déposer ceux qu'elles amènent au pied des degrés qui conduisent à l'intérieur de l'église.

En façade, le porche offre trois larges baies dans les axes desquelles se trouvent des fontaines à triple vasque, d'où l'eau s'échappe par des mascarons en bronze.

Celle du milieu est surmontée d'un groupe, la Charité, et les autres de deux statues, la Foi et l'Espérance, dus à M. Duret et exécutés après sa mort par M. Lequesne.

Ce sont les seuls emplois du marbre dans la statuaire décorative de l'extérieur du monument.

Les autres statues placées dans les niches de la façade et en retour sont en pierre ; elles sont la représentation de Pères et de Docteurs de l'Église.

Les quatre groupes allégoriques à la hauteur de la balustrade supérieure du porche, la Justice, la Force, la Prudence et la Tempérance, sont dus au ciseau de MM. Cavelier, Maillet, Crauck et Carpeaux.

Et enfin les quatre Évangélistes, saint Luc, saint Mathieu, saint Marc, saint Jean, à la base des angles du campanile, ont été exécutés par MM. Cugnot, Gauthier, Gilbert et Fesquet.

Eglise de la Trinité à Paris 9eme arrondissement Paris

La tour unique de la façade, destinée à faire perspective à la rue de la Chaussée-d'Antin, nous a semblé demander une planche spéciale pour la connaissance de sa construction ; les plans sur les points a b c d e f de la coupe verticale renseignent parfaitement, croyons nous, à cet égard.

La coupole qui termine la tour, ainsi que celles qui surmontent les clochetons latéraux, sont en pierre, avec des parties dorées accusant les écailles de la couverture. Au reste, sauf le cadran en émail, peint de tons très-sobres, et quelques rares plaques de marbre, l'ornementation de la façade ne tire ses effets que des sculptures ou du jeu des lignes architecturales.

Les trois grandes portes du porche sont en chêne foncé, sans ornements sculptés ; les chambranles ont été revêtus d'ornements émaillés ; les tympans contiennent de grandes faïences peintes par M. Paul Balzk, et représentant des sujets relatifs au mystère de la Sainte-Trinité.

Avant de pénétrer dans l'intérieur du monument, nous ferons remarquer que le plan à rez-de-chaussée offre au public et au clergé onze issues différentes, assurant ainsi la plus grande liberté à tous les services que le christianisme demande à ses temples.

Mariages, cérémonies funèbres, baptêmes, peuvent avoir lieu simultanément, sans gêne pour la joie des uns ou la douleur des autres.

La nef est précédée d'une sorte de vestibule parallèle au porche ; cinq portes établissent la communication ; de chaque côté de celle du milieu se trouvent placés, dans des niches ornées de panneaux en stuc imitant le marbre, les bénitiers en pierre de Chauvigny, surmontés de deux statues en marbre blanc de M. Gumery.

Cette planche montre aussi les tribunes à arcades surbaissées et les corniches qui supportent la balustrade derrière laquelle est placé le grand orgue, exécuté par M Cavailhé-coll.

Le buffet est en bois sculpté ; il s'élève sous un grand arc portant le pignon ; au-dessus, M. Jobbé-duval a peint une grande composition, le Livre des Sept Sceaux et l'Agneau de l'Apocalypse, et deux figures isolées, saint Pierre et saint Paul.

Nous dirons dès à présent que toute la peinture d'ornement, dont nous espérons donner ultérieurement quelques spécimens dans une publication complémentaire, a été exécutée par M. Denuelle.

Eglise de la Trinité à Paris 9eme arrondissement Paris

La coupe longitudinale fait voir que la nef est divisée en quatre parties par de larges arcs-doubleaux formant les principales nervures de la voûte, et retombant sur d'épais piliers, dont nous donnons un ensemble complet; ces piliers sont en pierre ; les niches et les saints qu'elles contiennent sont également en pierre.

Chaque travée est divisée en deux parties égales par deux arcs plein cintre au rez-de-chaussée et au premier étage ; la retombée de ces arcs repose sur des colonnes monolithes en pierre du Jura. La même disposition se remarque pour les fenêtres doubles, par travée et par étage ; les vitraux, peints en grisaille de tons clairs, laissent abondamment pénétrer la lumière jusque sous la voûte de la nef, dont les tympans et les pénétrations sont ornés de peintures, personnages religieux et allégories, que M. Barrias a été chargé d'exécuter du côté droit, et M. Jobbé-duval du côté gauche. La voûte est ornée de peintures décoratives. Les rinceaux qui encadrent les compartiments déterminés par les nervures sont dorés ; la nervure médiane se relie à un cul-de-lampe sculpté et enrichi de peintures.

La fig. 2 donne l'aspect perspectif des tribunes du premier étage placées au-dessus du passage qui court entre la nef et les chapelles latérales au rez-de-chaussée.

C'est dans ces chapelles que sont disposés les confessionnaux.

La nef est parquetée sur bitume.

Élevé de dix marches au-dessus du sol, le choeur se présente avec deux tribunes sous lesquelles le public peut circuler sans troubler les cérémonies religieuses ; le plan à rez-de-chaussée fait d'ailleurs comprendre qu'on peut accéder à la chapelle de la Sainte Vierge en passant derrière le choeur, où se trouve le maître-autel. Les tribunes sont supportées chacune latéralement par cinq colonnes en stuc imitant le marbre ; le stylobate est assez élevé pour recevoir l'adossement des stalles.

Sur les plates-formes, éclairées comme les autres travées de l'édifice par une double fenêtre à vitraux peints en grisaille, les chantres et les choeurs prennent place dans les solennités du culte ; l'orgue d'accompagnement se trouve sur la tribune de droite.

Le fond du choeur est formé dans la partie supérieure par un arc parallèle à celui que M. Jobbé-duval a décoré au-dessus des grandes orgues, et orné par M. Barrias d'une autre composition, la Sainte-Trinité, le Baptême et l'Extrême-Onction.

Les grandes fenêtres élancées de l'étage correspondant à celui des tribunes ont toutes des verrières illustrées par M. Oudinot de sujets tirés de la vie de la Sainte Vierge ; les autres sont des grisailles. Les baies qui les avoisinent sur les côtés sont revêtues de peintures de MM. Lévy et Delaunay : l'Assomption et la Présentation au Temple, et les Quatre grands Prophètes.

Au-dessous de la chapelle de la Sainte Vierge et du choeur, la crypte, destinée aux catéchismes, complète l'édifice, avec l'intérieur duquel elle communique par des escaliers établis à l'extrémité des bas-côtés.

La décoration de cette partie du monument est simple : des caissons à moulures accentuées, en pierre, ornent la voûte, à l'exception de celle de la chapelle du milieu, soutenue par des arcs déterminant des nervures. La pierre est partout apparente.

La crypte est éclairée par des petites baies grillagées, à hauteur du sol, qui se retrouvent d'ailleurs sur les façades latérales, dans les axes de chaque travée, pour ajourer les magasins de débarras ménagés dans les soubassements, au-dessous des chapelles latérales.

L'église est chauffée par un calorifère, auquel communique l'escalier, indiqué entre la crypte et le terre-plein.

Le système de chauffage, à circulation d'air chaud, est de M. Geneste ; des bouches de chaleur nombreuses, alimentées par des conduits, permettent de donner à l'intérieur de l'édifice une température d'autant plus facile à maintenir convenable qu'aucune porte ne communique directement avec l'air extérieur.

Les inscriptions sculptées ou gravées sur les murs de l'édifice sont de M. l'abbé Wattemare, un des vicaires de ['Église De La Sainte-trinité.

Eglise de la Trinité à Paris 9eme arrondissement Paris

Topographie

Lutèce, à l'époque où César soumit les Gaules, c'est-à-dire cinquante-cinq ans avant notre ère, n'occupait que l'île de la Cité, tandis que les deux rives de la Seine étaient couvertes de bois et de marais. Voici du reste comment l'auteur des Commentaires décrit cette ville, en racontant l'attaque que Labiénus, l'un de ses lieutenants, dirigea contre elle :

« Il part pour Lutèce, la principale ville des Parisiens, située dans une île de la « Seine. »

Voilà la position de Paris bien établie ; voyons comment il parle peu après de ses environs: « Il s'aperçut qu'un marais sans fin (perpetuam) aboutissant à la Seine la défendait parfaitement « de tous côtés. » Ce qu'il termine ainsi :

« De cette manière, mêlés avec leurs fuyards, ceux qui ne purent se mettre à couvert dans les « bois et sur les montagnes furent tous tués. »

Il n'existe point de meilleurs renseignements dans l'histoire ; mais primitivement, et en remontant les périodes géognosiques, tout l'espace que borne notre horizon de coteaux et de collines, du mont Valérien à Montmartre et de Montrouge jusqu'à Meudon, tout cet espace, et au delà, couvert des eaux de la Seine et de la Marne, ne se creusa que peu à peu, sous le mouvement des courants qui, enlevant insensiblement ce qu'il y avait de plus vaseux et de plus meuble dans les terrains, se formèrent dans les plaines et les vallons les lits que nous leur connaissons ; toutefois en y laissant des marais plus ou moins étendus et entretenus par des débordements et des crues, jadis plus fréquents et plus considérables qu'ils ne le sont de nos jours, non moins que par les nombreuses sources qui courent encore sous Montmartre.

Après avoir satisfait à ces curiosités des temps celtiques et de l'âge cosmique, rentrons dans les limites de notre propre histoire et suivons la topographie particulière de l'emplacement où s'élève l'église de la Sainte-Trinité, que cet ouvrage est destiné à faire connaître.

Les premiers plans de Paris n'offrent ce quartier de la capitale, appelé Chaussée-d'Antin, que comme des terrains vagues où se distinguent, avec un marais qui en occupe la presque totalité, la Grange-Batelière et plus haut un couvent de filles, le tout appartenant à la Culture-l'Évêque, bornée à l'ouest par la ville de ce nom, ville qui n'est qu'un groupe peu considérable de maisons.

De Charles VII (1412) à la fin du règne de Henri III (1589), même physionomie, ou à peu près, qui en 164З est modifiée par le chemin de Montmartre, situé vis-à-vis de la porte de ce nom, du chemin des Porcherons et de la Nouvelle-Pologne, sur laquelle s'ouvre une porte Gaillon, construite sur le marché aux chevaux de cette époque.

Plus tard, en 1694, un château des Porcherons apparaît à gauche du marais dont nous avons parlé, lequel, en 1697, est traversé d'un égout. Enfin, en 1699, l'on voit en face de la porte Gaillon une route des Porcherons, à peu près à l'endroit où se trouve en ce moment la rue de la Chaussée-d'Antin.

C'est quelque temps après, en 1717, que le plan de Paris offre un hôtel d'Antin bâti près de l'enceinte de la Ville, sur une rue Louis-le-Grand aboutissant alors à la porte Gaillon.

Mais le quartier se transforme peu à peu ; en 1728 une ruelle des Porcherons est nommée rue des Mathurins, le château des Porcherons, château le Coq, et en 17З0, au milieu des jardins potagers, paraît la Ferme-des-Mathurins : l'un des plans que nous avons consultés nous a permis de compter dès lors quatorze maisons entre l'égout, Notre-Dame de Lorette, le château le Coq et la ferme des Mathurins.

Voici en outre une légende du plan de 17З8 qui se rapporte indirectement à la Trinité: « La Trinité est un hôpital pour les pauvres enfants qui ont père et mère qui ne les peuvent entretenir ; ils sont vêtus de drap bleu ; on leur fait apprendre métier par des compagnons de toute sorte de métiers qui sont logés et qui gagnent les franchises et sont reçus à la ville de Paris : François Ier et Henri II l'ont accru. »

C'est alors que l'égout que nous avons signalé à travers le marais de la Chaussée-d'Antin devient, en 1740, le grand égout découvert qui, du faubourg du Temple, se rendait à la Seine vers Chaillot : il est dit que cette année-là « les eaux ont remonté l'égout depuis sa sortie vers Chaillot jusques à sa tête, où elles se sont élevées à 4 pieds 3 /4 au-dessus du fond et à la hauteur du petit aqueduc qui communique au réservoir destiné au nétoyement de l'égout. »

A cette même époque la rue de la Chaussé-d'Antin est représentée sous le nom de rue de l'Hôtel-Dieu, la tour des Dames au nord ; en 1760 elle change ce nom pour celui de Chaussée-Gaillon, et enfin pour celui de Chaussée-d'Antin en 1768.

Tel est l'historique de cette voie, et nous ne pensons pas que nos lecteurs nous reprochent de l'avoir établi un peu longuement comme nous l'avons fait : nous continuerons donc la description de ce quartier.

Eglise de la Trinité à Paris 9eme arrondissement Paris

Les barrières que nous venons de voir abattre ayant été en 1788 portées où nous les avons connues, les Porcherons se trouvèrent dans Paris, ainsi que le château le Coq, la Ferme-des-Mathurins et l'Hôtel-Dieu, situé au coin de la rue de Clichy, laquelle suit, en 1798, la Chaussée-d'Antin, comme on le voit encore.

Cependant la Révolution et l'Empire ayant donné le nom de quelques-unes de leurs victoires à des rues nouvellement percées, on nomma aussi jusqu'à la Restauration rue du Mont-Blanc la Chaussée-d'Antin, au bout de laquelle on voit encore en 1812 les jardins et le pavillon de Richelieu, entre la rue Blanche, celle de Clichy et celle de Saint-Lazare ; c'est-à-dire à l'endroit même où se trouve aujourd'hui l'église de la Sainte-Trinité. Enfin, en 184З, on ouvre la rue de Moncey dans des jardins, dernières traces de l'état primitif de ce quartier, et dès lors les maisons couvrent le bas de la rue de Clichy.

D'après la topographie que nous venons de dresser, on a pu se faire une idée exacte des divers changements d'aspect qu'ont subis successivement le quartier de la Chaussée-d'Antin et cette rue elle-même.

On a vu qu'au XVIIe siècle cette voie n'était encore qu'un chemin tortueux et marécageux aboutissant aux Porcherons, à travers des jardins, des terrains vagues et des prés qui étaient, sous la Régence ce que le Pré-aux-Clercs avait été bien avant, c'est-à-dire un lieu de rendez-vous pour les viveurs et les duellistes.

Ce ne fut qu'en 1720 que l'on s'occupa de cette partie de notre Paris actuel, en ordonnant que l'on redresserait d'abord le chemin des Porcherons jusqu'à la barrière de ce nom, située rue Saint-Lazare, comme on l'a compris ; secondement, en changeant cette ordonnance et arrêtant qu'on ouvrirait tout d'un coup une voie de 8 toises de large, l'égout ayant été revêtu d'un mur et recouvert.

La rue ainsi établie, Bailly fit en 1791, dans le langage enflé de l'époque, une proposition que nous allons rapporter, et qui nous conduira à la fin de ce chapitre :

« Messieurs, l'Assemblée nationale et la ville de Paris ont rendu à Mirabeau les honneurs funèbres. Sa cendre sera déposée dans la basilique destinée aux grands hommes, et elle y sera placée la première. Cette reconnaissance publique est un devoir de la patrie, elle est en même temps la politique d'un pays où l'on veut former des hommes. Une des distinctions durables et publiques que l'on peut rendre à l'homme qui a si bien servi la Constitution française serait de donner son nom à la rue où il a habité et où nous l'avons perdu. On se rappellera toujours qu'il y a vécu ; la tradition y perpétuera son nom : il me paraît honorable pour la municipalité de l'y fixer.

« J'ai, en conséquence, l'honneur de proposer au Conseil général d'arrêter que la rue de la Chaussée-d'Antin sera désormais appelée la rue Mirabeau, et qu'une inscription conforme y sera sur-le-champ apposée.

« Le Conseil général, délibérant sur la proposition de M. le maire, y a généralement applaudi, et d'une voix unanime a arrêté que : la rue de la Chaussée-d'Antin sera désormais appelée rue de Mirabeau et qu'il y sera sur-le-champ apposé une inscription conforme. Charge le corps municipal de tenir la main à l'exécution du présent arrêté, qui sera imprimé, affiché et envoyé aux quarante-huit comités des sections. »

On vit donc bientôt au-dessus de l'entrée de la maison n° 42, ancien hôtel reconstruit en 1826, une table de marbre noir sur laquelle on grava en lettres d'or ces deux vers de Chénier :

L'âme de Mirabeau s'exhala de ces lieux.
Hommes libres, pleurez; tyrans, baissez les yeux.

Cette inscription, aussi déclamatoire que ridicule, ayant été enlevée en 1793, la rue reçut, comme nous l'avons dit, le nom de Mont-Blanc.

Mais, outre le nom de Mirabeau, la rue de la Chaussée-d'Antin rappelle encore celui de Necker et celui de sa fille, Mme de Staël, dont l'hôtel, qui était situé au n° 7, fut possédé après eux par Mme Récamier.

Après ceux-ci l'on peut citer encore la danseuse Guimard, qui occupa la maison n° 9 ;

Joséphine de Beauharnais, qui, avant son mariage avec Bonaparte, posséda un petit hôtel que remplaça, en 1826, la maison n° 62 ;

Enfin le général Foy, qui mourut dans ce dernier hôtel que nous venons de citer.

N'oublions pas de rappeler ici que le nom d'Antin donné à ce quartier et à la rue qui le précède en deçà du boulevard, à cause de l'hôtel de ce nom que l'on y voyait, est le nom du duc d'Antin, Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, né du mariage de Mme de Montespan, Athénaïs de la Rochechouart, homme aimable entre tous, et qui fut lieutenant général, gouverneur de l'Alsace et surintendant des bâtiments de la couronne. Tout le monde sait ce qu'en a dit l'envieux Saint-Simon.

La construction du nouvel Opéra a nécessité de nombreuses modifications dans la partie de la Chaussée-d'Antin où étaient situées ces demeures historiques, et elles ont disparu dans ces derniers temps.

La création des nouveaux quartiers situés à l'extrémité opposée de la voie dont nous venons de parler demandait impérieusement l'édification d'une église pour les fidèles de jour en jour plus nombreux dans des régions que nous avons vues antérieurement désertes. Un modeste édifice fut élevé à cet effet rue de Calais ; reconnu insuffisant peu de temps après, on construisit dans le bas de la rue de Clichy une église de dimensions plus larges, et, la population croissant toujours, la richesse du quartier s'augmentant sans cesse, on décida l'érection de l'église actuelle De La Sainte-trinité, qui répond par ses proportions à la quantité des fidèles qui viennent y remplir leurs devoirs, comme aussi à l'élégance des riches habitations au milieu desquelles elle s'élève.

Une délibération du Conseil municipal, en date du 22 février 1861, a voté les fonds nécessaires à la construction du monument, dont M. Le Préfet De La Seine, baron HAUSSMANN, par un arrêté du 12 mars, avait approuvé le projet présenté par M. Th. Ballu.

Les travaux furent autorisés le 9 juillet de la même année, et, le Jeudi 7 novembre 1867, eut lieu l'inauguration solennelle de l'Église De La Sainte-trinité, dont la remise fut faite en ce jour par M. Haussmann entre les mains de Monseigneur Darboy, archevêque de Paris, M. l'abbé Modelonde étant curé de la paroisse.

Source : Monographie de l'église de la Sainte-Trinité par Théodore Ballu

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 121653
  • item : Eglise de la Trinité
  • Localisation :
    • Ile-de-France
    • Paris 09
  • Adresse :
    • rue Morlot
    • rue de la Trinité
    • rue de Cheverus
  • Code INSEE commune : 75109
  • Code postal de la commune : 75009
  • Ordre dans la liste : 19
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 19e siècle
    • 3e quart 19e siècle
  • Années :
    • 1862
    • 1867
  • Date de protection : 1977/12/29 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/07/08

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Site inscrit 06 08 1975 (arrêté)
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise de la Trinité (cad. 09 : 01 AK 32) : inscription par arrêté du 29 décembre 1977
  • Référence Mérimée : PA00088906

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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