L'hôpital Beaujon, situé rue du Faubourg du Roule, N° 54. Il a été fondé en 1784 par le receveur général des finances de ce nom, pour vingt-quatre orphelins de la paroisse St-Philippe du Roule : douze garçons et douze filles, et six places étaient destinées aux enfants qui annonçaient d'heureuses dispositions pour le dessin. La fondation de l'hospice Beaujon est un des plus beaux souvenirs qu'ait laissés cet opulent financier; il acheta le terrain et fit construire la maison à ses frais, et la dota ensuite de 20,000 livres de rentes sur l'Etat.
L'hospice Beaujon a été bâti sur les dessins de Girardin ; l'exécution et les détails en ont été très-soignés; il est distribué avec intelligence, construit avec solidité et décoré avec goût. Le bâtiment a 32 m. de face sur 48 m. de profondeur, sans y comprendre le jardin ; il est élevé d'un rez-de-chaussée, de deux étages au-dessus et d'un troisième dans le comble. Une grande arcade entourée de bossages forme l'entrée de cet édifice, et lui donne un certain caractère. — Un décret de la convention nationale, du 17 janvier 1795, changea la destination de cet hospice, qui fut nommé hôpital du Roule, et devint un hôpital pour les malades et les blessés ; il a conservé depuis lors cette destination et repris le nom d’hôpital Beaujon.
Depuis 1813 cet hôpital est desservi par les sœurs de Ste-Marthe ; il est pourvu de quatre cents lits pour les blessés des deux sexes et pour les autres malades. Cinq médecins ou chirurgiens en chef y sont attachés.
En juillet 1830, on y reçut quatre-vingt-neuf citoyens, dont trente et un y moururent de leurs blessures.