Pont Alexandre-III

Inauguré pour l'Exposition universelle de Paris en 1900, le pont était destiné à symboliser l'amitié franco-russe, instaurée par la signature de l'alliance conclue en 1891 entre l’empereur Alexandre III (1845-1894) et le président de la République française Sadi Carnot. La première pierre fut posée par le tsar Nicolas II de Russie, l'impératrice Alexandra Fedorovna et le président Félix Faure le 7 octobre 1896.La construction de cet ouvrage d'art fut confiée aux ingénieurs Jean Résal et Amédée Alby, ainsi qu'aux architectes Cassien-Bernard et Gaston Cousin.

Construit dans l'axe de l'esplanade des Invalides, il conduit de celle-ci aux Petit et Grand Palais également construits pour l'exposition universelle.

Sur la colonne, rive droite en aval, fut gravée cette inscription : « Le 14 avril 1900, Émile Loubet président de la République Française a ouvert l'exposition universelle et inauguré le pont Alexandre III ».

Source : wikipédia.

Historique de l'ouvrage

Il y a longtemps déjà qu'on avait eu l'idée de relier, par un pont jeté sur la Seine, les Champs-Elysées à l'esplanade des Invalides ; un pont suspendu fut édifié sous la Restauration dans le prolongement de l'axe de l'avenue centrale des Invalides ; cet ouvrage, construit sur les plans de Navier, fut démoli en 1828 sans avoir été mis en service, et remplacé par le pont suspendu de l'allée d'Antin ; celui-ci, transformé en 1854 en pont en maçonnerie, est devenu le pont des Invalides.

La démolition du pont suspendu de Navier fut décidée à la suite d'un accident qui avait compromis la solidité des contreforts de la rive droite, et sur les vives réclamations du Conseil municipal de Paris contre l'emplacement adopté pour le pont, dont les colonnes d'appui des chaînes masquaient la façade de l'Hôtel des Invalides, et surtout contre l'exécution d'une portion de route au travers du grand carré des Champs-Elysées.

Lorsque l'on est revenu, à propos de l'établissement de l'Exposition de 1900, à l'idée du pont reliant les deux rives de la Seine au droit de l'esplanade des Invalides, on s'est trouvé aux prises avec des difficultés d'ordre esthétique et d'ordre technique résultant des conditions suivantes auxquelles l'ouvrage doit satisfaire :

  1. Ne pas gêner la perspective des Invalides vue des Champs-Elysées ;
  2. Ne pas nuire à l'aspect de la Seine vue du pont de la Concorde;
  3. Présenter une largeur en proportion avec celle de l'avenue de 100 m conduisant des Champs-Elysées à l'esplanade des Invalides et des dispositions symétriques dans le lit du fleuve, transformé lui-même en une sorte de bassin de l'Exposition.

D'autre part, ce pont se trouvera placé à l'aval d'un coude dont l'effet est de porter le courant sur la rive droite, et à l'amont du pont des Invalides, et à si faible distance de ce dernier que les convois de bateaux se trouveront engagés simultanément sous les deux ponts.

Cette situation est fâcheuse, et la marine a fait remarquer qu'il était nécessaire, en raison de la dislocation qui se produit dans les convois au passage des ponts à arches multiples, et de l'impossibilité de les redresser dans l'intervalle compris entre le pont des Invalides et le pont Alexandre III, que ce dernier fût établi sans aucune pile en rivière ; de plus, à cause de la déviation vers la rive droite des convois descendants produite par le courant, la largeur de la passe praticable doit être assez grande pour ne pas gêner leur redressement à l'entrée du pont des Invalides.

Ces conditions sont inconciliables avec les premières, et les ingénieurs, en adoptant un ouvrage à arche unique très surbaissée aussi élevé au-dessus de l'eau que les conditions de perspective le permettaient, n'ont pas laissé ignorer les conséquences que son adoption pourrait entraîner au point de vue de la navigation ; mais cette solution était la seule qui permît de satisfaire aux conditions d'ordre esthétique, les plus importantes dans ce cas.

Les projets ont été approuvés à la date du 20 janvier 1897 pour les fondations, et à celle du 13 juillet 1897 pour la partie métallique : des projets complémentaires ont été approuvés à des dates ultérieures, pour les maçonneries en élévation, et pour la couverture métallique des parties accessoires des bas-ports. La partie décorative a été spécialement étudiée par MM. Cassien, Bernard et Cousin, architectes désignés par la direction des services d'architecture de l'Exposition, et l'ensemble n'en a été approuvé que le 3 janvier 1898. Tous les projets ont été étudiés sous la haute direction de M. l'ingénieur en chef Résal, secondé par M. l'ingénieur Alhy.

Dispositions générales de l'ouvrage

L'ouvrage est un arc à trois articulations avec viaducs de raccordement sur les bas-ports ; les dispositions principales sont les suivantes :

L'axe longitudinal du pont coïncide avec celui de la nouvelle avenue coupant l'axe de la voie navigable sous un angle de 83°38', peu différent d'un angle droit ;

La distance des parapets des quais actuels de la Seine, qui est de 155 m., est divisée en trois parties : le lit de la Seine occupe la partie centrale entre deux bas-ports de 22,50 m chacun de largeur;

les culées du pont font une légère saillie sur les murs des bas-ports de sorte que le débouché linéaire du pont est de 109 m entre les nus des culées.

Comme les coussinets qui portent les rotules font saillie de 0,75 m sur les nus des culées, les articulations des naissances sont distantes de 107,50 m d'axe en axe.

Le viaduc sur bas-port comporte sur chaque rive une première travée donnant passage à une voie de service qui relie les parties de quai situées en amont et en aval du pont ; les deux autres travées sont engagées dans un ensemble de maçonneries décoratives formant saillie sur la ligne des quais.

En arrière de l'alignement des quais, une tranchée couverte contourne la culée du pont pour donner passage aux déviations provisoires des voies publiques pendant la durée de l'Exposition.

La largeur du pont mesurée normalement à l'axe est de 40 m entre garde-corps ; elle se partage entre une chaussée centrale de 20 m et deux trottoirs de 10 m chacun ; ces trottoirs sont élargis à l'entrée du pont au droit des parties décoratives formant terrasses, et ils reçoivent les escaliers d'accès aux bas-ports.

Le profil en long de la chaussée se compose, au-dessus de l'arc, de deux déclivités en sens contraire de 0,02 m par mètre, raccordées au sommet par un arc de cercle de 32 m de corde et de 800 m de rayon ; ces déclivités s'adoucissent au-dessus des viaducs et se raccordent avec le profil de l'avenue.

Il a été établi de telle sorte que le regard de l'observateur placé dans l'axe de l'avenue des Champs-Elysées et rasant le sommet de la chaussée, vînt passer au pied des Invalides.

Le bombement de la chaussée du pont est de 0,20 m, représentant seulement de la largeur ; le profil en est parabolique, de sorte que la déclivité est de 4 p. 100 près des caniveaux ; la pente transversale des trottoirs ne dépasse pas 0,035 par mètre.

L'ossature métallique du pont comprend quinze fermes également espacées ; les arcs sont en acier moulé, la superstructure en acier laminé, et les parties décoratives, en fonte.

Le niveau du pont étant défini rigoureusement, ainsi qu'il a été dit plus haut, les retombées des arcs sont placées à une faible hauteur au-dessus du plan d'eau : les axes des articulations sont à la cote (29,25), soit 2,25 m au-dessus de la retenue normale de 27 m. et celui de l'articulation de la clé, à la cote (35,53), soit à 8,53 m au-dessus de la même retenue normale, et à 6,83 m au-dessus des plus hautes eaux navigables ; le surbaissement de l'arc mesuré entre articulations est de 1/17,12.

Le pont Mirabeau est le seul qui, dans la traversée de Paris offre une arche comparable à celle du pont Alexandre III.

Stabilité générale de l'ouvrage

Nature du sous-sol

Comme l'arc du pont Alexandre III est très surbaissé, il exerce sur les culées des poussées considérables ; pour les atténuer, on a cherché à donner à l'ossature le maximum de légèreté compatible avec la bonne tenue de l'ouvrage, en réduisant au minimum le poids mort du tablier, et en employant un métal à résistance élevée ; on a réduit ainsi la poussée à 288 t: cette réduction de la poussée a été la constante préoccupation des auteurs du projet en raison de l'inquiétude qui régnait dans les esprits sur la qualité du sol de fondation, inquiétude justifiée par les accidents survenus au pont de Navier, au pont de l'Aima lors de son décintrement, et à différentes reprises au pont des Invalides.

On s'est donc préoccupé d'abord de reconnaître, au moyen de sondages forés dans les conditions habituelles, la nature du sous-sol au droit du pont Alexandre III ; trois sondages ont été faits sur la rive droite et les échantillons en ont été classés par M. Munier-Chalmas, professeur de géologie à la Sorbonne. Ils ont accusé au-dessous des alluvions récentes argilo-sableuses, une couche de gravier, puis le calcaire grossier inférieur.

Celui-ci commençait vers la cote (21) du nivellement général de la France et descendait jusqu'à la cote (17) à l'amont, et jusqu'à la cote (17,40) à l'aval ; au-dessous s'est rencontrée une couche épaisse de sables coquilles avec débris végétaux, verdâtre à la partie supérieure, puis passant au noir ; cette couche, qui doit être rattachée à l'étage lutécien surmontait les argiles à lignites du sparnacien, qui commençait à la cote (9 m) environ. L'un des sondages a été poussé jusqu'à la craie afin de bien établir la succession des couches ; on a ainsi atteint l'argile panachée à la cote (6 m), puis les marnes de Meudon à la cote (— 16,50) et enfin la craie à la cote (27).

Sur la rive gauche, on a exécuté quatre sondages ; sous les alluvions supérieures formées de sable graveleux et de cailloux roulés on a retrouvé le calcaire grossier, mais sous une faible épaisseur ; il n'était à l'état de roche que jusqu'à la cote (20 m) environ, soit 2,60 m plus haut que sur la rive droite ; de même les argiles à lignites ont été trouvées avec un relèvement encore plus accentué, et une dénivellation de près de 2 m de l'amont à l'aval ; les argiles panachées sont aussi relevées d'une rive à l'autre de la même quantité que les argiles à lignite, soit de près de 6 m.

A l'aide de ces sondages et des renseignements que possédait déjà le service de la navigation, on a dressé un profil en long longeant la rive gauche de la Seine et sur lequel on peut se rendre compte de l'affleurement successif des différentes couches géologiques. Comme le pont Alexandre III se trouve à l'extrémité de l'affleurement de l'étage lutécien, les couches de l'étage sparnacien s'y rencontrent à une profondeur plus grande qu'au pont des Invalides, et on est par suite en droit d'y compter sur une résistance du sous-sol au moins égale.

Pour rétablissement de la culée, on s'est imposé de conserver entre la fondation et les couches d'argile une épaisseur de sable suffisante pour prévenir le tassement vertical ; d'autre part, on a donné à la culée un poids suffisant pour qu'elle résiste à la poussée par le seul effet du frottement, sans qu'il fût nécessaire de faire intervenir la butée des terres ; enfin la pression sur la base a été limitée à un taux voisin de celui qui est atteint au pont de l'Alma, soit environ 3 kg par centimètre carré.

Pour satisfaire à ces diverses conditions, on a été amené à reculer l'arête de renversement à plus de 30 m du parement, à donner à la culée un empattement dépassant 20 m, et à évider la partie du massif touchant aux terres ; le massif de la culée se trouvait ainsi en arrière et bien détaché des murs des bas-ports qu'il a fallu fonder d'une manière indépendante ; on a simplifié la construction en réunissant le mur de quai au corps de la culée et en fondant le tout sur un massif unique.

Source : Le pont Alexandre III à Paris / Schneider et Cie

photo pour Pont Alexandre-III

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 169914
  • item : Pont Alexandre-III
  • Localisation :
    • Île-de-France
    • paris
    • paris 7eme arrondissement
  • Adresse : 75007 paris 7eme arrondissement
  • Lieu dit : pont franchissant la Seine entre le 7e et le 8e arrondissement de Paris
  • Code INSEE commune : 75107
  • Code postal de la commune : 75007
  • Ordre dans la liste : 0
  • Nom commun de la construction :
    • non communiqué
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • non communiqué
  • Photo : 75d4aee02de66e726ba5f16f30eecf31.jpg

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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