Hôtel des Invalides

L'hôtel des Invalides, fondé par Louis XIV en 1670. Situé à l'entrée de la plaine de Grenelle, entre le faubourg St-Germain et le Gros-Caillou, il couvre un espace de 32 hectares. Peu distant de la Seine, il domine une grande partie des espaces environnants, et jouit des avantages d'une position salubre et riante. Si l'on y arrive par la rive gauche de la Seine , on est surpris de l'aspect imposant de cet édifice: une immense esplanade, accompagnée de longues allées d'arbres, précède une avant-cour fermée d'une grille et entourée de fossés, au delà de laquelle s'élève une immense façade couronnée d'un dôme jadis éclatant d'or. Des boulevards bien plantés entourent le monument, auquel aboutissent plusieurs avenues.

La façade a 204 m. de longueur : elle est divisée en quatre étages, et percée de cent trente-trois fenêtres, sans compter celles des mansardes; au centre est la porte, surmontée d'une forme cintrée , où l'on voit un bas-relief représentant Louis XIV à cheval. Par cette porte on pénètre dans une cour dont le plan offre un parallélogramme de 130 m. de long sur 65 m. de large. L'architecture de cette cour a le caractère noble, mâle et simple, qui convient à l'institution. — Au centre de la façade opposée à l'entrée, est le portail de l'église, qui se distingue par son autel placé sous une arcade, et communique à une seconde église, dite du Dôme. Cet autel est orné de six colonnes torses, groupées trois à trois, dorées, garnies d'épis de blé, de pampre, de feuillages, portant des faisceaux de palmes, qui, se réunissant, soutiennent un superbe baldaquin, surmonté d'un globe et d'une croix. Les figures d'amortissement et les autres ornements sont les ouvrages de Van-Clève et de Coustou l'aîné. Les victoires de la révolution et de l'empire avaient décoré la nef de neuf cent soixante drapeaux et étendards enlevés à l'ennemi. Ces trophées de notre gloire militaire disparurent eu 1814 ; les invalides les réduisirent eux-mêmes en cendres, la veille de l'entrée des étrangers dans Paris.

Au delà, sur la même ligne, est l'église du dôme: construction vaste et magnifique, où Louis XIV a prodigué la richesse, et où les plus habiles artistes ont à l'envi déployé leurs talents. Le pavé de ce dôme, le pompeux baldaquin de l'autel, les sculptures, les peintures, tout est d'un fini précieux ; tout est exécuté avec un soin et un art admirables. — Ce dôme a 17 m. de diamètre. A travers une ouverture circulaire, pratiquée au milieu de la première coupole, ornée de peintures et de caissons, on voit la seconde coupole, éclairée par des jours que l'observateur ne peut apercevoir, et où le peintre Lafosse, un des meilleurs coloristes de l'école française, a représenté la gloire des bienheureux. La troisième coupole forme la toiture extérieure.

Le dôme a son portail particulier du coté d'une large avenue, bordée de quatre rangées d'arbres, et longue d'environ 1,000 m. Ce portail a 60 m. de largeur sur 32 m. de hauteur : il sert pour ainsi dire de soubassement à l'édifice du dôme. Du pavé jusqu'à l'extrémité de la flèche, ce dôme a 105 m. de hauteur; élévation extraordinaire, qui frappe d’étonnement ou d'admiration l'esprit de l'observateur. Sa forme élégante et pyramidale, ses heureuses proportions ajoutent au premier sentiment un sentiment de plaisir; mais, si l'on examine les parties de cet édifice, on aperçoit des ornements multipliés sans motif. Le dôme proprement dit est orné à l'extérieur de quarante colonnes d'ordre composite. Cette ordonnance, dégradée par des ressauts, est couronnée par une balustrade. Au-dessus est un attique, percé de fenêtres , et chargé de huit piliers butants, couronnés en forme de volutes : la coupole, divisée en cotes, est chargée dans les intervalles de trophées militaires. Ces trophées et les côtes avaient été dorés sous l'empire. Au-dessus de la coupole est une lanterne, surmontée par une flèche très élevée, et terminée par un globe et une croix.

Le 9 février 1800, fut célébrée aux Invalides une cérémonie en l'honneur de Washington. Le général Lannes présenta au ministre de la guerre Berthier quatre-vingt-seize drapeaux pris en Egypte, et prononça une harangue courte et martiale, à laquelle Berthier fit une réponse du même genre. Celui-ci était assis entre deux invalides centenaires, et il avait en face le buste de Washington ombragé de mille drapeaux conquis sur l'Europe par la France républicaine. Non loin de là était une tribune où M. de Fontanes prononça, dans un langage superbe, l'éloge funèbre du héros de l'Amérique.

Le 22 septembre 1800 (Ve jour complémentaire an VIII), le corps de Turenne, qui, lors de la violation des tombeaux de St-Denis, avait été transporté au musée des Petits-Augustins, fut solennellement transféré aux Invalides. Sur un char attelé de quatre chevaux blancs était placé le corps et l'épée du héros de la monarchie. Quatre vieux généraux mutilés au service de la république tenaient les cordons du char. Le cortège traversa Paris au milieu d'une foule immense, et se rendit aux Invalides, où l'attendait le premier consul, entouré des envoyés des départements. Le corps de Turenne fut placé sous le dôme. Carnot, ministre de la guerre, prononça un discours simple et convenable, et pendant qu'une musique d'un genre grave remplissait les voûtes de l'édifice, les restes du héros furent déposés dans le monument où il repose encore aujourd'hui. Le tombeau de Turenne est dans l'une des chapelles du dôme. Dans une autre chapelle, un monument funèbre a été consacré en 1807 à la mémoire de Vauban. Enfin, de nos jours , les restes du plus grand guerrier et du premier tacticien des temps modernes, rapportés en 1840 de Ste Hélène à Paris, ont été déposés le 15 décembre de la même année dans cet asile de la gloire, où on lui érige en ce moment un magnifique tombeau.

Dans l'intérieur des bâtiments, on doit visiter la cuisine et sa fameuse marmite; les quatre réfectoires, ornés de peintures; la pharmacie, la bibliothèque, composée de vingt mille volumes; l'horloge à équation. ouvrage très-estimé de Lepaute; la salle du conseil, etc.

L'hôtel des Invalides est sous la surveillance spéciale du ministre de la guerre. Un maréchal de France en est ordinairement gouverneur; son conseil d'administration est composé de militaires des plus hauts grades, et de personnages les plus éminents de l’État; les plus habiles médecins de l'armée y traitent les malades ; des sœurs de la Charité les soignent ; quatre à cinq mille vieux guerriers reçoivent dans cet honorable asile une nourriture abondante, un traitement et des égards dignes du rang qu'ils occupaient dans l'armée, de leurs services, de leurs infirmités, de leurs blessures. Rien n'y est épargné pour adoucir leurs maux. consoler leur vieillesse et les faire jouir d'un paisible repos. On peut If visiter tous les jours depuis dix heures du matin jusqu'à quatre heures du soir.

Source : Les quarante-huit quartiers de Paris : biographie historique, archéologique par Girault de Saint-Fargeau 1850.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 121535
  • item : Hôtel des Invalides
  • Localisation :
    • Ile-de-France
    • Paris 07
  • Code INSEE commune : 75107
  • Code postal de la commune : 75007
  • Ordre dans la liste : 90
  • Nom commun de la construction : 3 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • hôtel
    • hôpital
    • édifice militaire
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 17e siècle
    • 18e siècle
  • Type d'enregistrement : secteur sauvegardé ; site classé ; site inscrit
  • Dates de protection :
    • 1862 : classé MH
    • 1906/05/23 : classé MH
    • 1914/04/18 : classé MH
    • 1935/04/12 : classé MH
  • Date de versement : 1993/07/08

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Site classé 19 11 1910 (arrêté) et 14 02 1963 (arrêté). Site inscrit 06 08 1975 (arrêté).
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :13 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • escalier
    • élévation
    • clôture
    • grille
    • décor intérieur
    • jardin
    • galerie
    • cour
    • pavillon
    • fossé
    • réfectoire
    • église
    • corps de garde
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de l'etat 1992
  • Détail :
    • Hôtel des Invalides : classement par liste de 1862 et journal officiel du 18 avril 1914 - Eglise Saint-Louis
    • Dôme, cour du Dôme, sa grille et ses pavillons sur la place Vauban
    • façade nord de l' hôtel, y compris les deux pavillons des extrémités, la grille, les deux corps de garde et le fossé entourant l' avant-cour
    • façades intérieures qui encadrent la cour d' honneur (le classement s' applique aussi à l' intérieur, aux locaux et oeuvres d' art ci-après : salle dite anciennement le grand salon, sise au-dessus de la voûte du grand portail
    • salle dite anciennement Apothicairerie, actuellement salle d' honneur sise au rez-de-chaussée, corridor d' Alger
    • anciens réfectoires sur la cour d' honneur, contenant les peintures murales par Van der Meulen et les frères Martin) : classement par décret du 23 mai 1906 - Les galeries entourant la cour d' honneur (rez-de-chaussée et premier étage) , les escaliers monumentaux situés aux angles de cette cour, toutes les façades, toitures, cours et jardins non mentionnés dans le décret du 23 mai 1906 : classement par décret du 12 avril1935
  • Référence Mérimée : PA00088714

photo : webmaster

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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