Fontaine Saint-Michel

Origine

première fontaine saint michella première Fontaine de la place Saint-michel

Lorsque Paris n'occupait encore que l'île de la Cité, on cultivait des vignes dans tout le quartier au centre duquel se trouve située cette fontaine. Comme la mieux exposée, la côte que forme la montagne Sainte-Geneviève, une partie de la rue Saint-Jacques, de la rue de la Harpe, et qui s'appelait le mont Leucotitius, devait être aussi la plus renommée pour ses vins. Un fameux vignoble, le Clos-Gilbert, ou Gibart, donna longtemps son nom à la porte Saint-Michel. Quantum mutatus ab illo ! Combien le même sol est dégénéré ! On rencontrerait à peine aujourd'hui, dans tous les jardins du quartier, quelques ceps de vigne dont on n'a nulle envie de faire du vin.

Ce côté de la campagne, le premier cultivé, fut aussi le premier où l'on construisit un palais, et peut-être où l'on éleva un temple. Du moins, tout porte à croire que, dès les premiers temps qui suivirent l'envahissement des Gaules par les Romains, il existait un temple, en l'honneur de Mercure, vers l'endroit où depuis l'on bâtit le couvent des Carmélites de la rue Saint-Jacques.

Quant au palais, il n'y a aucun doute sur sa situation. Le fragment qui en reste, rue de la Harpe, un peu plus bas que la fontaine de la place Saint-Michel, suffit de reste pour déterminer sa position. Mais était-ce un palais ou un de ces vastes édifices, connus sous le nom de Thermes, dont on retrouve des vestiges dans presque toutes les villes que les Romains ont habitées ? C'est ce qui n'est pas encore bien décidé. Ce qui ferait croire que des thermes ont existé dans ce lieu, c'est que l'on ne peut méconnaître les restes des aqueducs antiques qui portaient sur la colline les eaux de plusieurs sources des environs.

Sous les rois des deux premières races, Paris ne reçut, comme on sait, aucun ou presque aucun accroissement. Il ne s'étendit guère sur les deux rives opposées de la Seine que pendant le règne de Philippe-Auguste, qui fit entourer la ville de murs et de fossés. Cette première enceinte, qui laissait en dehors le palais dit des Thermes, était reculée, au temps de Charles VI, jusqu'au haut de la rue de la Harpe, où se trouvait une porte flanquée de tourelles, à l'endroit même qu'occupe aujourd'hui la fontaine. On prétend que ce fut ce prince qui changea le nom de cette porte, d'abord appelée porte d'Enfer, en celui de Porte Saint-Michel, soit à cause de la naissance d'une princesse de sa famille, à laquelle on donna le nom de Michelle, soit à cause (et ceci paraît plus probable) de la grande dévotion qu'il avait en l'archange saint Michel, que ses prédécesseurs regardaient comme le protecteur du royaume.

« Enfin, Louis XIV régna, dit Saint-Foix, et Paris n'eut plus d'enceinte ; ses portes furent changées en arcs de triomphe ; et ses fossés comblés et plantés d'arbres, devinrent des promenades. » On abattit les murailles qui entouraient la capitale et une partie des fortifications qui servaient à leur défense. En 1684, la porte Saint-Michel fut démolie, et sur ses décombres s'éleva une fontaine. La ville avait acquis les eaux de Cachant, et les avait fait réunir par l'aqueduc d'Arcueil à celles de Rungis. Le roi ordonna alors, par un arrêt du 22 avril 1671, que quinze nouvelles fontaines seraient construites dans différents quartiers. Toutes ne furent point exécutées dans le même temps, ni aux endroits indiqués pour leur emplacement. De ce nombre fut la fontaine de la place Saint-Michel, que l'on ne construisit qu'en 1687, sur les dessins de Bullet, élève de Blondel, et architecte de la porte Saint-Martin.

Cette fontaine se composait d'une espèce de petit péristyle composé de quatre colonnes d'ordre dorique, surmonté d'un fronton ; au-dessus, et un peu en avant, est une grande arcade supportée par des pieds-droits avec imposte, et au-dessous l'on a pratiqué une niche semi-circulaire, au bas de laquelle est un mince robinet qui laisse échapper l'eau. C'est dans la simplicité, dans la justesse des proportions, et dans la pureté des profiles qu'il faut chercher le mérite de ce monument. Car, au défaut de ne point offrir au premier coup-d'oeil l'aspect d'une fontaine, il joint celui de présenter une forme carrée et angulaire, interposée entre deux arcades.

Pour bien apprécier combien les inscriptions ajoutent de prix à un monument, il faudrait être témoin du sentiment qu'éprouve le voyageur errant sur les ruines d'Athènes ou de Rome, et trouvant sur le marbre, au milieu des décombres, l'empreinte de quelques lettres que le temps n'a pu effacer. Pourquoi donc n'a-t-on pas respecté les inscriptions de nos fontaines ? La plupart, faites par Santeuil, ont déjà pour nous un caractère d'antiquité qui nous charme. Souhaitons qu'on les rétablisse ou même qu'on les remplace par d'autres moins ingénieuses, mais plus simples.

Voici, celle qui ornait la fontaine de la place Saint-Michel. Elle est du chanoine de Saint-Victor.

HOC IN MONTE SUOS RESERAT SAPIENTIA FONTES ; NE TAMEN HANC PURI RESPUE FONTIS AQUAM.

On pourrait la traduire ainsi:

« Sur cette montagne on peut puiser aux sources de la sagesse ; ne dédaignez pas cependant l'eau pure de cette fontaine. »

Dans cette inscription, Santeuil s'était proposé de faire allusion à l'Université, dont la plupart des collèges étaient situés dans ce quartier. Le jeu de mots qu'elle contient est bien puéril. Aussi ne la citons-nous pas comme un modèle : et toutes celles du chanoine de Saint-Victor ne sont pas de ce genre.

La fontaine de la place Saint-Michel s'alimente des eaux qu'amène à Paris l'aqueduc d'Arcueil. Versées d'abord dans le château-d'eau situé près de l'Observatoire, elles s'y divisent, et par des canaux souterrains se rendent dans un très-grand nombre de fontaines, en différents quartiers.

Source : Les Fontaines de Paris, anciennes et nouvelles par Amaury Pineu Duval 1828.

fontaine et place saint michel paris

La fontaine St-Michel en 1867

La fontaine St-Michel en 1867La place du Pont-Saint-Michel, ménagée à l'entrée du boulevard de Sébastopol (rive gauche), est ornée d'une fontaine monumentale, inaugurée à la fête du 15 août 1860. Cette fontaine, dont la situation, le sujet, les bigarrures choquantes à l'oeil, le manque de relief, la maigreur ridicule, qu'on nous permette cette expression, etc., etc., ont soulevé de si nombreuses et de si justes critiques, représente un arc triomphal adossé, de 26 metres de hauteur sur 15 mètres de largeur. Le soubassement de 6 mètres 40 centimètres d'élévation est en pierre de Saint Ylie (Jura), ainsi que les quatre vasques et le bassin inférieur. Le reste du monument est en pierre de Méry. A chaque extrémité de la dernière vasque s'élèvent deux piédestaux supportant des chimères dont la bouche laisse échapper un puissant jet d'eau.

Au-dessus de cette façade d'architecture se trouvent quatre statues en bronze représentant les quatre vertus cardinales. Ces statues, de près de 3 mètres de hauteur, sont posées sur des consoles supportées elles-mêmes par les chapiteaux en marbre blanc qui surmontent les quatre colonnes de marbre incarnat du Languedoc, élevées deux par deux à droite et à gauche de la niche centrale renfermant le groupe de saint Michel terrassant le dragon. Ce groupe, coulé en bronze et qui naturellement est le morceau capital, a 5 mètres 50 centimètres, de hauteur. Il est supporté par un rocher en pierre de Soignies (Belgique). Des chimères décorent les tympans de la niche. dont la clef porte les armes et la devise de la ville de Paris : Fluctuât nec mergitur.

Les colonnes de marbre incarnat ont 6 mètres 20 centimètres, de hauteur. Dans le panneau d'intervalle est une sorte de bouclier en bronze avec sceptre, palme, lauriers et l'initiale impériale. Le cartouche au-dessous est orné d'une tête d'ange et d'une plaque de marbre de lapis-lazzuli.

Des têtes d'anges, des écussons des dessins en marbre de différentes couleurs complètent la décoration. Sur une table en marbre vert demer que prote le fronton on lit : Fontaine de Saint-Michel sous le règne de Napoléon III, empereur des Français, ce monument a été élevé par la ville de Paris l'an MDCCLX.

De chaque côté de la table se trouve un pilastre avec la médaille de saint-Michel et le cordon de l'ordre de ce nom. Deux grandes volutes avec cornes d'abondance terminent les deux côtés du fronton. un écusson aux armes de l'Empire, qu’accompagnent des figures allégoriques de la Puissance et de la Modération surmontent le tout. un aigle en plomb repoussé marque chaque angle du sommet.

Les quatre statues de haut sont dues au talent de MM. Barre, Guilaume ; Jussery et Robert. Elles ont été fondues par MM Eck et Durand. Le saint-Michel est l'oeuvre de M. Duret et a été fondu par M. Tbiébaut.

Source : Paris illustré nouveau guide de l'étranger et du Parisien par Adolphe Laurent Joanne.

Description contemporaine

La fontaine Saint-Michel fait partie du plan d'aération de la ville prévu par Haussmann sous Napoléon III. Le percement du boulevard Saint-Michel dans l'axe de la Sainte-Chapelle entraînait la création d'une place au débouché du pont Saint-Michel, Haussmann a ordonné la mise en place de cette fontaine afin de combler l'angle entre la boulevard Saint-Michel et la place Saint-André-des-Arts et donner un débouché visuel à la perspective du boulevard du Palais.

La première idée était d'ériger une énorme statue de Napoléon Ier mais elle fut abandonnée, et devant l'insistance de la commission municipale qui voulait rappeler le souvenir de la vieille « chapelle Saint-Michel en la Cité », ce fut finalement la lutte du Bien contre le Mal qui fut retenue comme programme : l'archange Michel terrassant le Diable dans un arc de triomphe entouré de chimères (ou dragons) ailées. 

Elle a été conçue par l'architecte Gabriel Davioud, aidé de Flament, Simonet et Halo. Elle est haute de 26 mètres et large de 15 mètres. Elle est composée à la manière d'un arc de triomphe antique, d'une travée rythmique marquée par des colonnes corinthiennes en marbre rouge du Languedoc amortie par quatre statues de bronze représentant les vertus cardinales.  L'emplacement de la fontaine Saint-Michel était ingrat : en contrebas du pont Saint-Michel, contre un pignon très haut et mal éclairé plein nord. La composition avec une niche centrale encadrée de quatre colonnes et d'un fronton est une référence à la fontaine Médicis du jardin du Luxembourg. La polychromie a pour but d'équilibrer le manque d'éclairement. Cette fontaine, dont le chantier a commencé en juin 1858 fut inaugurée le 15 août 18603. Elle fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 16 mars 19261.

Source : wikipédia.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 169636
  • item : Fontaine Saint-Michel
  • Localisation :
    • Île-de-France
    • paris
    • paris 6eme arrondissement
  • Adresse : place saint michel 75006 paris 6eme arrondissement
  • Code INSEE commune : 75106
  • Code postal de la commune : 75006
  • Ordre dans la liste : 0
  • Nom commun de la construction :
    • non communiqué
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • non communiqué

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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