Café Procope

C’est en 1686 que Francesco Procopio dei Coltelli, gentilhomme de Palerme, installa rue des Fossés Saint-Germain (aujourd’hui rue de l’Ancienne Comédie) son débit de café. L’excellence des boissons et des sorbets qu’il y offrait à consommer, le cadre agréable et le voisinage de l’Ancienne Comédie Française firent que son établissement devint très rapidement le lieu de réunion des beaux esprits.

Histoire familiale

Pendant près d'un siècle, le café Procope fut une sorte d'institution politique et littéraire. Rendez-vous des auteurs dramatiques, des poêtes connus ou qui cherchaient à se faire connaître, des comédiens, des beaux esprits, des critiques, des nouvellistes et d'un certain nombre d'hommes du monde qui aimaient la société des artistes et des gens de lettres, ce lieu fut comme une Académie où se discutait le mérite des oeuvres produites devant le public, où se montaient les cabales pour ou contre les ouvrages représentés à la comédie française, où se dictaient des arrêts, souvent acceptés par la cour et la ville.

Les fondateurs de cet établissement ne sont donc pas indignes de la biographie. Je leur dois bien autant qu'aux Boussingault, à Mignot et à Crenet ; d'ailleurs leur nom se rattache, par un de ceux qui l'ont porté, à la science médicale et à la littérature, et pour cette raison encore les Procope doivent trouver ici un souvenir qu'on me permettra bien de leur donner.

La Biographie-Michaud s'est occupée d'un des Procope (t. XXXVI, p. 137; 1823). M. Weiss, mon savant ami de Besançon, s'est exprimé ainsi : « Procope Couteau (sic) (Michel Coltelli), médecin, né à Paris, en 1684, était fils de François Procope, noble palermitain qui, le premier, établit en France un café. »

Disons tout de suite, et en passant, que le médecin Michel-Procope Couteaux est celui que Lesage désigne sous le nom de Cuchillo (en espagnol : Couteau) et dont Gil Blas dit : « J'y trouvai » (chez un marchand épicier qui avait un fils hydropique) a un petit médecin brun qu'on nommait le docteur Cuchillo ... La figure du petit médecin me fit mépriser sa colère ». Michel était chétif, laid, noir et un peu bossu. Que son père fût Palermitain et noble, c'est ce que les documents recueillis pour la composition de cette notice n'ont pu me confirmer. Italien, il vint apparemment fort jeune à Paris, où il apprit à écrire, car neuf signatures de lui qui sont sous mes yeux ont le caractère français, fort différent du caractère italien de l'époque.

Contant d'Orville, dans ses Mélanges tirés d'une grande bibliothèque, ouvrage fait sous les yeux et avec les livres du marquis de Paulmy, raconte ceci, à propos de l'introduction du café en France : « En 1672, quelques Arméniens établirent un café public à la foire Saint-Germain, et, hors le temps de la foire, dans la rue de Bussy qui en était proche. Quelque temps après, deux garçons de ces Arméniens, Grégoire et Procope, passèrent dans la rue des Fossés St-Germain , vis-à-vis de la Comédie Françoise. Cinquante ans après, on voyait les boutiques des enfants de ceux-ci très fréquentées. » Comment et par quel revers de fortune, le gentilhomme de Palerme, ou d'ailleurs, fut-il contraint de servir comme compagnon liquoriste chez les Arméniens de la foire St-Germain ? Hélas ! comment d'évêque devient-on meunier ? A quelles familles, même royales, la fortune est-elle toujours demeurée fidèle ? Quoiqu'il en soit des causes de l'abaissement de Francesco-Procopio dei Coltelli, il tomba et eut le courage de se relever philosophe.

Philosophe à vingt-deux ans, c'est beau et rare. Le besoin parla plus haut que le préjugé de caste ; le besoin, c'était la raison sous la figure la plus hideuse ; François écouta sa voix, se mit en service et s'en trouva bien. Mais voici qui me semble contredire un peu le roman de la tradition.

Fr.-Procope Coltelli se maria en 1675, c'est-à-dire trois ans à peine après l'établissement supposé des Arméniens au quartier de Saint-Sulpice. Avait-il conservé quelque chose de sa petite fortune ? alors, pourquoi s'humilia-t-il jusqu'à devenir le très-humble serviteur de tout le monde ? Son intelligence, excitée par le désir de sortir de sa position, trop indigne d'un homme de condition, l'éleva-t-elle tout de suite au rang des distillateurs habiles ? Plut-il à ce point, par son esprit, sa gaieté, son entrain italien, par ses chansons placées à propos, que les visiteurs de la boutique arménienne furent généreux outre mesure et lui firent une dot ? Inspira-t-il une de ces passions qui affolent une jeune et riche et franchit tous les obstacles ? Voilà ce qu'il est impossible de décider. Quoi qu'il en soit, notre ultramontain plut, obtint l'aveu : sa maîtresse avec celui de la famille de la belle, et, le 24 février 1675, courut à l'archevêché acheter les dispenses qui pouvaient hâter la conclusion de son mariage.

Je lis sur le livre du secrétaire de Monseigneur Harlay de Chanvallon la mention que voici : « Procopio Coutau (sic) et Margareta Crouin, e paro Sxi Sulpitii. » Muni de ce certificat, Couteaux mena sa future chez un notaire, puis à Saint-Sulpice, le 26 février : « Le dit jour a esté faict et solemnisé le mariage de Procope Couteau (sic), marchand, agé de vingt-cinq ans, fils de feu Onofre (Onofrio) Couteau et de Dominique (Domenica) Sémarque, demt rue de Tournon, chez le Sr Petit Me patissier, avec Marguerite Crouin, agée de vingt ans, fille de Louis Croüin et de Marguerite Feray, présents aud. mariage, demt rue de Condé, chez M. Picard ; lesdictes parties de cette, paroisse, un ban publié. En présence, etc. »

Je crois que le mariage de Procope Ier fut heureux ; en tout cas, il ne fut pas stérile. Je vois qu'il en naquit au moins huit enfants :

  • 1° 6 avril 1676, Elisabeth, tenue par Angelo-Maria Riva, gentilhomme italien.
  • 2° 4 août 1677, Isabelle-Marguerite. Procope est dit, dans le baptistaire de cet enfant, « distillateur » . Il est dit « me distillateur » dans celui de son troisième enfant, Marie-Marguerite, tenue, le 23 juin 1678, par dom Jean-Baptiste Romano, gentilhomme messinois.
  • 4° 27 septembre 1679, Louise-Marguerite. L'acte qualifie Procope « marchand de licoeurs (sic) » .
  • 5° 30 octobre 1680, Marie.
  • 6° 7 juillet 1684, Michel-Procope.
  • 7° 21 octobre 1686, Alexandre.
  • 8° 10 mai 1688, Marie-Anne, dont fut parrain « D. Cristofolo Papi, duca di Pratoamene » .

François-Procope Couteaux ne garda pas la mère de ces huit enfants, la pauvre Marguerite Crouin mourut vers 1696, et François convola à de nouvelles noces. Le 15 juillet 1697, il épousa, à Saint-Sulpice, « Anne-Françoise Garnier de Vaulier, âgée de vingt-quatre ans, fille de noble homme Claude Garnier, Sr de Vaulier ». L'acte que j'ai sous les yeux donne quarante-cinq ans à Procope Couteaux ; s'il en avait vingt-cinq au moment de son premier mariage, en 1675, il devait en avoir quarante-sept en 1697.

Le 9 novembre 1698, Françoise Garnier accoucha d'un garçon qui reçut le nom de Thomas ; le 14 décembre 1700, d'une fille que, le 17, on nomma Françoise-Catherine, le 18 juin 1702, d'un garçon qui eut les noms de Jean-Antoine Procope, à lui donnés par « Jn Antoine de Mesmes, président à mortier », et par « Marie Anne Voisin, veuve de Denis Feydeau de Brou ».

Le quatrième et dernier enfant de Fr. Procope et d'Anne-Françoise Garnier fut baptisé sous le nom de Claude, le 27 août 1704. L'acte du 18 juin 1702 nous apprend que la boutique de Procope, son Café, comme on a dit plus tard, était située « rue Neuve des Fossés : au Saint Suaire de Turin ». C'était là une singulière enseigne pour une maison comme celle de Procope ! François Couteaux perdit Claude, le dernier de ses douze enfants, le 17 septembre 1716. L'acte de décès, enregistré à Saint-Sulpice, dit que le defunt décéda « rue du Cherche-Midi, chez M. son père près la Vallée-Tessard ». On voit que François-Procope Couteaux était retiré du commerce en 1716. Un de ses fils lui avait succédé, Alexandre Procope, que l'acte d'inhumation de Claude qualifie « marchand épicier ». Le 6 avril 1717, « Alexandre-Procope Couteaux, marchand épicier, âgé de trente ans », épousa, à Saint-Sulpice « Julie Parmentier, âgée de dix huit-ans, fille de Pierre Parmentier, contrôleur des rentes de la ville » . Les témoins de ce mariage furent le père du marié qui signa : « F. Procope Couteaux », le père et la mère de la mariée, « Françoise-Catherine Procope Couteaux soeur de l'époux, Marie Tarillon, femme de Jean-Baptiste-Marie, médecin du vice-roi du Mexique, belle-soeur de l'époux, demeurant rue St-Martin, Madeleine Crouin, veuve de Pierre Petit, maître d'hôtel de M. le comte de Fiesque, demeurant grande rue du Bac ... » Le marié signa : « A Procope Couteaux ».

Julie Parmentier mit au monde, le 2 février 1718, un garçon qui, le même jour, fut nommé « Claude-François » par son grand-père, l'ex-marchand de liqueurs. Alexandre devint bientôt veuf ; le 20 novembre 1718 mourut Mademoiselle Parmentier « femme d'Alexandre-Procope, marchand limonadier-épicier et bourgeois de Paris, demeurant rue des Fossés St Germain » . L'inhumation eut lieu, en présence de Fr.-Procope Couteaux, beau-père, et de Jean-Baptiste Parmentier, frère « de la pauvre jeune femme » . Le limonadier ne pouvait rester veuf ; il fallait à son comptoir une femme spirituelle ou jolie : il épousa « Philippe Soulet, âgée de vingt-six ans » , qui était peut-être l'une et l'autre. Le mariage fut béni à Saint-Sulpice, le 9 octobre 1724, en présence de « François-Procope Couteaux, demeurant rue de Sèvres (il avait quitté la rue du Cherche-Midi), et de Michel Procope Couteaux, docteur régent en la faculté de médecine, frère du marié, demeurant rue Jacob ». Dans l'acte que j'analyse, l'époux est nommé Alexandre-Laurent ; il est dit « âgé de trente-six ans » , bien que, né le 21 octobre 1686, il en eût justement trente-huit. Il signa : « Alexandre L. Procope » ; ni son père , ni son frère n'ajouta au nom de Procope celui de Couteaux. Je vois qu'Alexandre-Laurent Couteaux eut un fils de son second mariage, Alexandre-Julien, né le 4 novembre 1725.

Le 6 septembre 1736, il gagna un procès contre « Maurin Durand de Chalas, seigneur de Maronges », qui prétendait lui faire boucher les « vues de sa maison située rue des Fossés St-Germain des Prés, qu'il avait fait ouvrir sur les jeux de boules appartenant au Sr Du Rey de Moinville et consorts, établis dans la maison voisine qui avait pour enseigne « la Roue d'or » .. Ces jours avaient été ouverts en 1733. (Arch. de l'Emp. X. 10523). Alexandre Procope Couteaux, limonadier, successeur de son père, le fondateur du café Procope, reçut chez lui tous les hommes célèbres dans les lettres et les arts pendant la première moitié du dix-huitième siècle. Il mourut dans sa maison, vis-à-vis la Comédie française, « le 22 décembre 1753, âgé de 68 ans » , dit l'acte d'inhumation (non, âgé de 67 ans et deux mois). Les témoins de son enterrement furent « Alexandre-Julien-Procope Couteaux, écuyer, conseiller du Roi, son procureur au siège général de la connétablie et maréchaussée de France à la table de marbre du palais, fils de défunt Me Michel Procope Couteaux, docteur régent de la faculté de médecine, frère du défunt et Louis Castel Boyer, huissier au parlement, beau frère ».

Ce L. Castel Boyer avait été d'abord commissaire de l'artillerie, et il exerçait cette charge lorsque, le 24 mai 1719, âgé de trente ans alors, il épousa « Françoise-Catherine-Procope Couteaux, âgée de 19 ans, qui demeurait chez son père « rue des Vieilles Tuileries ». Le père de Louis Castel Boyer, Jean Castel, qui avait eu la charge de commissaire de l'artillerie, dont hérita son fils, était « homme de chambre de M. le duc de la Feuillade », comme on le voit par le baptistaire de Louis Castel, enregistré à Saint-Sulpice le 26 septembre 1699, époque à laquelle Jean Boyer demeurait « rue de Grenelle, chez M. de La Feuillade ». Françoise Catherine Procope mourut le 31 mars 1771 et fut enterrée à Saint-Sulpice en présence de son neveu Alexandre-Julien-Procope Couteaux.

Venons au docteur Michel-Procope Couteaux, le petit homme laid, contrefait, mais spirituel et gai, auteur de quelques pièces de théâtre et d'ouvrages sur la médecine. Ce drôle de corps que railla Lesage et dont la présence au café de son père et de son frère ne fut peut-être pas inutile au succès de cet établissement, soit qu'on y allât pour se moquer de lui, soit qu'on fût curieux d'assister aux luttes plaisantes dont il était toujours un des athlètes les plus hardis, les plus heureux aussi, parce que sa verve bouffonne et satirique lui assurait ordinairement l'avantage. Michel Procope naquit, on l'a vu lus haut, le 7 juillet 1684. L'auteur d'un poême publié, en 1754, sous ce titre : « La Pr...ade ou l'apothéose du docteur P....pe (Londres, in-12. Bibl. Imp. V. 5492. B. h.), Claude Marie Giraud, médecin, né à Salins, dit-on, qui avait recueilli sur Michel-Procope Couteaux des renseignements beaucoup moins exacts que ne l'a cru M. Weiss, fait dire à Rabelais, où se passe la scène :

« Roi des tisons, cette ombre fut bigame...
Les deux moitiés dont son incontinence
Par sortilège a séduit l'innocence,
L'ont devancé dans cette région ;
L'une est Française et l'autre d'Albion. »

Le poëte prétend que Michel-Procope avait été enrichi par son second mariage, et que le grand train qu'il avait du vivant de sa femme disparut à la mort de celle-ci. Sur tout cela, voici ce que j'ai pu savoir : Michel-Procope épousa d'abord j'ignore à quelle église une nommée Charlotte Beaune. Ce fut au moins en 1718. Il ne paraît pas que ce fut à Paris, car Michel Couteaux qui est porté, pour la première fois, dans l'Almanach royal sur la liste des médecins, en 1709, et qui y est dit : demeurant sur le quai de la Vieille-Vallée, puis rue Sainte-Marguerite, en 1711 et 1712, puis, jeune rue de Tournon en 1713, est marqué absent de Paris pendant les années 1714-23 ; il reparaît sur la liste de 1725, où il est dit habiter la rue des Fossés Saint-Germain, devant la Comédie (chez son frère Alexandre-Laurent). En 1726, sa demeure était de nouveau rue Jacob, mais il était absent de Paris. Où était-il ? Je ne sais. Ce que je vois, c'est que son frère Jean-Baptiste et lui furent, des médecins de la Faculté, ceux qui furent le moins résidant en France. Les Almanachs royaux témoignent de leurs absences fréquentes et souvent longues. Le 7 mars 1726, Françoise, : de sept ans, fille de M. Procope, médecin, et de défunte Charlotte Beaune, sa femme, morte cette nuit rue Jacob, Au tambour, « fut enterrée le même jour à St-Sulpice ».

A l'époque Michel Procope se remaria-t-il ? vant 1730. Absent de Paris en 1726, je vois qu'il n'y revint qu'en 1734 ; alors il s'établit rue Tiquetonne. La femme qu'avait épousée Michel, en province, je crois, et je pense dans une paroisse voisine de la ville du Mans, était à Paris, le 26 novembre 1730, quand elle mit au monde un garçon dont l'acte de baptême est inscrit en ces termes au registre de Sainte-Opportune : « 1730, 26 novembre, est né et fut baptisé un garçon qui nous a été présenté par Madame Verdier, sage-femme, demeurant grand cloître Ste Opportune ; il a été nommé Michel André, fils de Michel-Procope Couteau (sic), docteur régent en la Faculté de médecine de Paris et de damoiselle Madeleine-Henriette de Brisseau de Montfort, son épouse. La dite dame est accouchée chez la dame Verdier. Le père absent. »

Le petit Michel André décéda, rue Tiquetonne, le 14 mars 1733 et fut enterré à Saint Eustache le même jour en présence de son oncle, Alexandre-Procope Couteaux. Michel-Procope eut, de Madeleine-Henriette de Brisseau, un autre enfant, « Charles-Michel » , qui mourut, âgé de deux ans ou environ, rue Tiquetonne, le 18 octobre 1735. Cet enfant avait été : au tombeau par sa mère. Dame Madeleine-Henriette de Brisseau de Montfort, âgée de trente-cinq ans ou environ, demeurant ordinairement en son château de Monfort, près de la ville du Mans, épouse de M. Michel Procope Coutault (sic), docteur régent de la faculté de médecine de Paris, demeurant à présent rue Tiquetonne » , décéda le 27 août 1735 et fut inhumée dans l'église de Saint-Eustache le lendemain, 28, « en présence d'Alexandre-Laurent Procope Couteaux, m° épicier, beaufrère, et de Me Louis Castel Boyer, audiencier au Châtelet de Paris, beau-frère du côté du mari » .

On vient de le voir, Michel-Procope eut deux femmes. Les eut-il à la fois ? Charlotte Beaune et mademoiselle de Brisseau de Montfort, toutes deux Françaises ; la dernière riche probablement puisqu'elle avait un château dans le pays manceau. Ou donc est l'Anglaise dont il est question dans la Procopiade ? Que le noir docteur, qui avait de quoi séduire ait eu une intrigue avec une dame anglaise, ce n'est pas impossible. Que cette fille fût une enfant trouvée, qu'elle eut le nom d'Emile, comme le dit un portrait à l'eau forte de Damon, qui la présente comme la femme d'un Procope, c'est ce que j'ignore. Je n'ai pu trouver aucune trace de cette personne, qui ne fut certainement point épouse de Michel Couteaux. Le docteur Procope qui, en 1735, demeurait encore rue Tiquetonne, demeurait rue des Mauvais Garçons en 1736, rue de Seine, près de la rue de l'Echaudé, en 1738, 1739, 1740, etc., à Chaillot en 1752. Ce fut là qu'il mourut en 1753. Le 23 septembre, il avait assisté à l'enterrement de son frère, Alexandre-Laurent ; le 31 décembre, son corps fut enterré, à Chaillot, par les soins de son neveu Alexandre-Julien-Procope Couteaux. L'acte de son inhumation dit qu'il avait soixante-neuf ans ou environ. Il avait, en effet, soixante-neuf ans et cinq mois passés. Michel Procope, qui s'occupa, dit on, assez peu de médecine, était, cependant, selon l'Almanach royal, professeur de pathologie en 1741, professeur de physiologie en 1742, professeur de chirurgie française (sic) en 1747. Il fut bibliothécaire de la Faculté en 1752, puis régent.

Jean Baptiste-Procope Couteaux, médecin ordre de Sa Majesté Catholique, avait épousé Marie Tarillon. De son mariage, il eut deux filles : l'une « Jeanne Camille », qui, le 11 oct. 1725, épousa, à St-André des Arcs, François Lorenzo de Noboa, négociant. Par une singularité inexplicable, l'acte que j'ai sous les yeux est signé : « Jean Baptiste Marie Procope Couto, Jeane (sic) Camille Couto, Feliciane Couto » (c'est la soeur de Jeanne). Que les deux petites filles aient ignoré l'orthographe de leur nom patronymique, passe ; mais le docteur Jean-Baptiste ! Alexandre-Julien-Procope Couteaux, fils d'Alexandre-Laurent, épousa « Claudine Parent » , qui lui donna une fille nommée : Alexandrine-Sophie, laquelle épousa, à Saint-André des arcs le mardi, 7 février 1792, « Jacques Béville de Vicques, baron du St-Empire romain, décoré de l'ordre de Cincinnatus, lieutenant colonel et adjudt général de la 19e division de l'armée françoise, fils de Pierre-François de Béville, baron du St-Empire, décoré de la croix militaire de Cincinnatus, maréchal des camps et armées du Roi » .

A. J. Procope demeurait rue des Fossés-Saint-Germain. Alexandre-Julien-Procope mourut en 1797. « 19 germinal an v (8 avril 1797), Alexandre-Julien-Procepe Couteaux, ancien magistrat, âgé de soixante et douze ans, natif de Paris, domicilié rue des Fossés St-Germain des Prés no 12, marié à Claudine Parent, décédé cejourd'hui à 6 h. 14 du matin. Sur la réquisition à nous faite par Alexandre Claude Procope Couteaux, âgé de 23 ans, fils du défunt. » Signé : « Procope Couteaux » . Voilà tout ce que mes recherches ont pu me fournir de détails sur une famille dont le nom appartient de deux façons à l'histoire littéraire de France.

J'ai le regret de n'avoir pu trouver l'acte de décès de François Procope, et de n'avoir pu apprendre qui fut le successeur d'Alexandre Couteaux dans le café de la rue de la Comédie. Ce ne fut pas un Procope, c'est ce qui me paraît démontré. On a dit quelque part (Musée des Familles, 1843) que Michel Couteaux vendit le café de son père ; cette assertion manque d'un fondement raisonnable. Alexandre Procope, successeur de François, avait des héritiers directs qui seuls purent disposer de ses biens après le 28 décembre 1753.

Source : Dictionnaire critique de biographie et d'histoire par Augustin Jal 1867.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 169851
  • item : Café Procope
  • Localisation :
    • Île-de-France
    • paris
    • paris 6eme arrondissement
  • Adresse : 13 rue de l ancienne comedie 75006 paris 6eme arrondissement
  • Code INSEE commune : 75106
  • Code postal de la commune : 75006
  • Ordre dans la liste : 0
  • Nom commun de la construction :
    • non communiqué
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • non communiqué

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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