Eglise Saint-Séverin


Manesson-Mallet, Allain (1630-1706)

Comme il n'y a aucune preuve solide qu'il ait existé primitivement dans le lieu où est aujourd'hui l'église de Saint Séverin, un oratoire de St Clément, et qu'on doit voir ci-après que le culte distingué dont on y honore ce saint Pape est nouveau, je suis plutôt porté à croire que l'oratoire qui fut bâti sur la sépulture de Saint Séverin solitaire en ce lieu au sixième siècle, a été une simple dépendance de la Basilique de Saint Julien Martyr, laquelle dès le même siècle était ancienne et grande, au rapport de Saint Grégoire de Tours, témoin oculaire ; et que cet oratoire porta le nom de ce saint solitaire dès le siècle suivant, à cause des miracles qui furent opérés à son tombeau : Rien même n'empêche de penser que Saint Cloud qui avait été son disciple, et qui lui survécut de treize ans, n'eût pris le soin de la construction de cet oratoire, vu les facultés que sa naissance Royale lui avait procurées. Ainsi je suis bien éloigné de croire avec l'Abbé Chastelain, que Saint Séverin de Paris avait mis son oratoire sous la protection de Saint Séverin Abbé d'Agaune.

Les élévations des corps des Saints de leur Tombeau ne commencèrent à être communes que dans le IXe siècle. Les unes furent faites avec grande solennité, comme lorsqu'il s'agissait de placer les corps dans un lieu éminent ou dans une châsse : d'autres, avec moins de cérémonie, lorsqu'on tira les reliques des saints de leur sépulcre, de crainte que les Normands ne les profanassent, et qu'on les porta dans des lieux de refuge pour les mettre à couvert. C'est de cette dernière manière qu'il me paraît que les ossements du corps de Saint Séverin, solitaire au faubourg de Paris, ont été transférés dans l'église Cathédrale de la même Ville, où ils sont toujours restés depuis. L'oratoire d'où ils furent tirés était bâti depuis trois cent ans, ou environ, à moins qu'on n'en eût réédifié un autre plus grand. Il est fait mention dans un titre de l'an 847 d'un bien qui appartenait à cette église de Saint Séverin du côté de Montlhery au territoire de Paris, lequel confinait à une Terre de l'abbaye de Saint Denis. Les Normands étant venus à Paris plusieurs fois depuis, durant le reste du siècle, cette église fut comprise dans le nombre de celles qu'ils brûlèrent ; de sorte qu'elle fut ensevelie sous les ruines jusques vers l'an 1030, auquel temps Imbert, évêque de Paris, l'obtint du Roi Henri, comme ayant appartenu autrefois aux Rois ses prédécesseurs ; et il faut observer que dans le Diplôme de ce Roi elle est appelée Ecclesia Sancti Séverini solitarii.

Ainsi ce fut vers la fin du XIe siècle que cette église fut rebâtie. Le nombre des maisons de ce quartier là ayant aussi été augmenté, on la destina pour servir de Paroisse aux habitants, dont les prédécesseurs avaient primitivement été de la Paroisse de la Cathédrale, puis avaient été desservis par le Clergé de la Basilique de Saint Julien. Quelque-temps après elle fut érigée en église Archipresbytérale. Elle avait été presque l'unique Paroisse de tout le canton méridional hors de Paris, s'étendant bien avant dans la campagne du côté du midi, et assez du côté de l'occident, puisque les Paroisses de Saint André, Saint Côme, Saint Etienne, Saint Sulpice et Saint Jacques n'existaient pas, et sont d'une érection postérieure.

Dans les commencements de cette église Paroissiale, on y rétablit l'oratoire de Saint Jean Baptiste qui avait servi au Clergé de la Basilique de Saint Julien pour l'administration du Baptême aux enfants du quartier, depuis qu'on eut cessé de les porter à la Cathédrale : et c'est ce qui a fait passer ce Saint Précurseur de J. C. pour l'un des Patrons de l'église de Saint Séverin.

On peut voir dans Sauvai et ailleurs les bornes qui furent convenues pour l'étendue de cette Paroisse l'an 1210, par trois arbitres, du côté qui confinait au Bourg Saint Germain des Prez, et que Guillaume Archiprêtre de Saint Séverin agréa. On y trouve aussi le règlement qui fut fait au même siècle à la requête de Jacques, Guillaume de Montmorency et Pierre de Nonancourt, successivement Archiprêtres de Saint Séverin, entre eux et les Chartreux nouvellement établis à Paris, pour le dédommagement du terrain qu'ils occupaient sur la Paroisse, et pour d'autres droits. Ce dernier acte marque que cet Archiprêtre avait aussi des dîmes de bled et de vin à Lorcines faubourg Saint Marceau ou aux environs, et d'autres dîmes à Issy, qu'il céda aux mêmes Chartreux, moyennant une redevance pécuniaire.

Le titre désigne Lorcines par ces mots apud Lorcinos : mais dans un manuscrit de Sainte Geneviève d'environ l'an 1245, l'archiprêtre de Saint Séverin est marqué comme redevable de douze deniers par an à cette abbaye, pro terra de Loco cinerum ; ce qui est une autre dénomination de ce lieu qui est le même que celui de Lorcines, fondée sur ce que dans ce quartier là on avait découvert ou transporté des terres sablonneuses propres à faire de la Poterie ; ce qui se prouve en ce que la rue solitaire qui a son entrée dans la rue dite des Postes par altération, était autrefois appelée Vicus Saint Séverini, et a depuis été nommée rue Poterie Saint Séverin.

Nous ne connaissons qu'un seul fait remarquable concernant l'ancienne église de Saint Séverin : et nous le tenons de Jacques de Vitry écrivain du XIIIe siècle. Il dit que Pierre Chantre de Paris, voulant faire connaître les talents extraordinaires de Foulques son disciple, le fit prêcher en sa présence et devant plusieurs habiles gens dans l'église de Saint Séverin : et que Dieu donna une telle bénédiction à ses sermons, quoiqu'ils fussent d'un style fort simple, que même tous les savants de Paris s'excitaient les uns les autres à venir entendre le Prêtre Foulques, qui prêchait disaient-ils, comme un second Saint Paul. Ces faits sont d'environ l'an 1180. Foulques décéda en 1201, étant Curé de Neuilly sur Marne.


Saint-Séverin, rue St Jacques
1862 Martial Potémont.

Ce qu'il y a de plus ancien dans le bâtiment de l'église de Saint Séverin, tel qu'il est aujourd'hui, est la tour, la nef et le chœur jusqu'au Sanctuaire exclusivement : et tout cela n'est que du XVIe siècle, c'est un gothique assez délicat et assez bien entendu, proportionné et symétrisé, et où le double rang de vitrage l'un sur l'autre fait un bon effet. Ces vitrages supérieurs du chœur et du Sanctuaire peuvent passer pour les plus anciens de Paris, où l'on aperçoive des armoiries de famille.

Dès l'an 1347, le Pape Clément VI étant à Avignon avait accordé des indulgences pour cette église. Elles furent vérifiées en 1458. pour l'agrandissement de l'édifice. Ce n'a été que sous le règne d'Henri IV qu'on fit représenter au dessus des arcades des piliers du chœur et de la nef, les figures des Prophètes des Sibylles et des Apôtres. Je ne parle point des décorations de marbre faites au grand Autel en 1684, en partie d'une somme de six mille livres, donnée par un Ecclésiastique de la Paroisse nommé Fournier. Je rappellerai ici touchant l'accroissement de cette église ce qu'en a dit Sauvai ; que le fond où est la seconde aile et les Chapelles derrière le Sanctuaire, a été construit sur la place où était l'Hôtel de l'Abbé des Echallis Diocèse de Sens, que les Marguilliers avaient acheté dès l'an 1443 ou 1448. Voici encore ce que j'ai trouvé dans les anciens papiers du trésor de cette église.

Le lundi IV jour de May 1489 on commença à faire les vidanges pour faire les fondements de l'accroissement fait à l'église : et le XII jour d'icelui fust assise la première pierre du dit fondement.

Le 14 Juillet de l'an 1491, fut assise la première pierre de la Chapelle de Saint Sébastien.

L'an 1495, le pénultième Mars devant Pasques fut beni l'accroissement de cette église avec le grand Autel, l'Autel de derrière où est N. D. de Pitié, l'Autel de la Chapelle M. Poignant, fondée de Saint Pierre et de Saint Pol ; l'Autel de Saint Marner et de Saint Sebastien, l'Autel de N. D. et de Sainte Brigide , par Rev. Père en Dieu Jean Simon, Evesque de Paris.

L'an 1498, le 11 Février on commença la besogne de mettre les Chapelles dehors du costé du Cimetière par Micheaul le Gros.

Adam des Champs Clerc des Comptes avait donné l'accroissement de l'allée du cimetière en la rue de la Parcheminerie. Il vivait en 1440, et demeurait rue de la Parcheminerie.

On lit au second pilier du premier bas côté ou aile méridionale de la nef, sur une petite plaque de cuivre rouge, en caractères de petit gothique, ces mots : Les exécuteurs de feux Antoine de Compaigne enlumineur de pincel, et de Oudete sa femme, ont fait faire ce pilier du résidu des biens des dits défunts l'an M. CCCC. XIIII. Priez Dieu pour l'âme deulx. Amen. Cette date peut servir à connaître le temps de la structure des piliers qui sont ressemblants dans la même ligne de ce collatéral.

Du Breul a écrit que la Dédicace de cette église a été faite le 6 Juillet, sans en spécifier l'année. Il faut que c'ait été au XVIe siècle, parce que parmi les charges des Fossoyeurs qui sont gravées en capitales gothiques, sur le pied de la Tour du côté de l'entrée, on y lit qu'ils devaient nettoyer les voûtes et toute l'église à la Saint Martin d'été, qui était la surveille. Présentement on en célèbre l'anniversaire le premier Dimanche d'après la Saint Martin d'été.

Le Trésor et la Sacristie qui sont sur la rue, n'ont été rebâtis qu'après l'an 1540. Les Marguilliers en obtinrent le 26 Août la permission du Parlement, en promettant de faire suivre l'alignement de la rue. L'édifice des Chapelles du même côté, au moins de quelques-unes, doit être plus ancien, parce qu'en une de ces chapelles on voit la tombe d'un Jean de Portis Secrétaire du Roy, Vicomte d'Ambrieres, et de Jeanne de Mallyeres sa femme, qui sont de 1481 et 1493. La femme avait fait des fondations. Lorsqu'on abattit le jubé au siècle dernier, on y transporta le Crucifix qui lui donna son nom. Il a depuis été placé dans le Cimetière.

Au mois d'Octobre 1753 en creusant pour faire un caveau dans la chapelle contigue à l'escalier du Trésor, on y a trouvé à quatre ou cinq pieds en terre des cercueils de pierre dont les pieds s'étendaient vers l'orient de l'équinoxe. On peut en conclure qu'une partie de la rue adjacente couvre de pareilles sépultures faites il y a 800 ou 900 ans au moins, avant la formation ou la disposition fixe des rues.

La liaison qu'il y a entre les Chapelles et les Confréries m'engage à parler en même temps des unes et des autres, mais seulement de celles qui ont été les plus célèbres à Saint Séverin.

Dès le règne de Saint Louis il y avait en cette église une Confrérie, laquelle était peut-être sous le nom même de Saint Séverin. Elle jouissait alors d'une maison dans la rue de Laas (dite depuis de Saint André) dont-elle devait un petit droit de cens à Sainte Geneviève, suivant ces deux lignes d'un manuscrit de cette abbaye d'environ l'an 1245. In vico de Laas Confratria Saint Séverini tria den. pro domo contigua. Ce pouvait être aussi la Confrérie de la Trinité dont il est fait mention dans un testament de l'an 1361.


La palmeraie, de la chapelle Saint-Charles
Seconde nef à gauche

La Chapelle qui était à côté de l'entrée du chœur vers le septentrion avant l'élargissement de l'église portait le nom de la Vierge, et elle y était honorée sous le titre de la Conception depuis l'an 1311, selon quelques-uns, ou 1395 selon d'autres. Il est plus constant que ce fut en 1311, d'autant qu'il existe un testament fait l'an 1361 par un bourgeois de Paris, qui légua cinq sols à cette Confrérie. Comme on fut obligé d'abattre cette Chapelle vers l'an 1490, lorsqu'on voulut agrandir les ailes, on la rebâtit au fond du nouvel accroissement, et c'est où l'on en solennise la Fête. On a dressé seulement en 1724 contre le pilier où était l'ancienne Chapelle, un mémorial qui représente la Sainte Vierge dans une chaire de Prédicateur, accompagné d'une inscription qui marque les années susdites.

On lit dans le Pouillé Parisien du XIIIe siècle, deux additions faites vers l'an 1300, à l'article de Saint Séverin, ainsi conçu. In Archipresbyteratu Saint Séverini de Donatione Episcopi Ecclesia Saint Séverini. Addition. Item Capella seu Vicaria quant fundavit in eadem Ecclesia Susanna de Gallandia. Item Vicaria quam fundavit dictus Friso et ejus uxor in eadem Ecclesia. Le manuscrit ne marque point le nom des Saints Titulaires de ces deux Vicairies : mais on apprend par un titre du même temps que la dernière était sous l'invocation de Saint Jean l'Evangeliste à l'Autel de Saint Nicolas. Cet acte appelle la fondatrice Petronelle la Frisone, veuve de Thierri Frison : Elle la dota entre autres d'une rente de 17 sols sur une maison qui avait appartenu à Maître Henri de Vezelay Chapelain du Roi Saint Louis, située dans la rue Serpente, et qui vers 1300 était à l'abbé de Fécan.

Saint Martin, sous l'invocation duquel il y a une Chapelle dans l'aile méridionale de cette église, y est regardé comme l'un des Patrons, pour y avoir peut-être eu anciennement quelque autre oratoire de son nom plus considérable, qu'il aura été besoin de détruire lorsqu'on rebâtit l'église au XVIe siècle. Le culte de ce Saint évêque de Tours commença à y être célèbre dans le même temps à l'occasion d'un morceau du manteau de ce Saint, qui lui vint du Chapitre de Saint Martin de Champeaux en Brie, lequel l'avait obtenu d'une autre église dans le siècle précédent, ainsi que je le rapporte à l'article de Champeaux. Ce transport de la relique à l'église de Saint Séverin de Paris est marqué sous le nom d'engagement dans l'inventaire des titres de cette Collégiale. J'estime que ce fut la dévotion envers Saint Martin, établie dans l'église de Saint Séverin, qui occasionna la coutume d'attacher à la porte de cette église, tant de fers de chevaux qu'on y voit, soit neufs soit un peu usez, de la même manière qu'il y en a à la porte de l'église Collégiale de Saint Martin de Chablies, et à celle de Saint Martin d'Erblai près Conflans-Saint-Honorine ; car autrefois on ne representait point Saint Martin autrement qu'à cheval et divisant son manteau. Ce Saint était réclamé par les gens voyageant à cheval. On lit aussi dans Grégoire de Toursh que lorsque les chevaux avaient des maladies, on faisait des vœux à ce même Saint, et que l'usage s'était établi pour préserver d'accidents ces animaux, de les marquer avec la clef de la Chapelle de Saint Martin.

Saint Mamert ou Mammés a eu une Chapelle et une célèbre Confrérie à Saint Séverin. Il paraît que l'origine de cette dévotion vînt d'un Joachim de Chanteprime Chanoine d'Auxerre, décédé Archiprêtre de Saint Séverin en 1413, lequel aura pu obtenir de sa Cathédrale quelque relique de Saint Mamert Abbé, dont on y conservait le corps, et cela par dévotion pour un Saint sur la Paroisse duquel il était né à Auxerre, mais qu'il confondait avec Saint Mammés, qu'on honorait aussi en la même Paroisse d'Auxerre. Un rolle rédigé entre 1423 et 1427, fait mention d'une maison sise à Paris rue vieille Platriere, chargée envers la Confrérie Monsieur Saint Marner en l'église Saint Séverin à Paris de 60 sols parisis de rente. La Chapelle fut rebâtie en 1491, et l'Autel béni en 1495, sous le nom de Saint Sébastien l'ancien Titulaire, et de Saint Marner. Elle était située à l'endroit où est l'entrée de la Chapelle de Communion depuis l'an 1673. On commença en 1497 à y célébrer chaque jour pour les âmes de feu noble Sire Jacques de Hacqueville et Dame Gilles de Hanequin sa femme. Deux Étudiants de Sorbonne Prêtres, devaient en être les Chapelains. Par la suite des temps en écrivant on changea le nom Marner en celui de Mammés Martyr de Cappadoce : et c'était lui qu'on honorait vers l'an 1450, ainsi qu'il paraît par le Missel manuscrit de cette Confrérie conservé à Saint Victor. Ce fut aussi sous cette qualité que le Père Senault en fit le Panégyrique en cette église l'an 1656. Lorsque le nouveau Reliquaire d'argent pour renfermer la Relique de Saint Marner eut été fourni l'an 1665 par Jean Rict et autres Marguilliers en charge de cette Confrérie, on y renferma pour tout certificat un écriteau en petit gothique d'environ deux cent ans, qui portait ces mots, Os de Saint Marnez. L'ossement qui n'est qu'un esquille de couleur brune, est encore conservé dans le même Reliquaire fait en forme de volute : et quoique la Confrérie ait cessé en 1676, après qu'on eut bâti la Chapelle du Saint Sacrement (ce qui emporta avec soi la démolition de la Chapelle de Saint Marner) on vit encore durant plusieurs années des Pèlerins venir de loin pour vénérer cette Relique.

On a vu ci-dessus que Jean Simon évêque de Paris bénit l'an 1495 dans l'église de Saint Séverin, entre autres Autels, celui de Notre Dame et de Saint Brigide. Cette église était en effet dès le siècle précédent dépositaire de quelques Reliques d'une Saint Brigide que l'on qualifiait Vierge et Martyre, suivant l'exposé fait alors au Pape pour obtenir des Indulgences en faveur du bâtiment de l'église ; dans lequel exposé on ajoutait que les femmes dans l'enfantement et autres malades y avaient grande dévotion. Mais comme on ne connaît aucune Saint Brigide Martyre, il faut croire que c'était des Reliques d'une des compagnes de Saint Ursule, à laquelle on avait donné ce nom. On ne connaît plus ces Reliques à Saint Séverin.

Le Pouillé Parisien, écrit vers 1450, ne fait mention que de deux Chapelles de l'église de Saint Séverin parmi les Bénéfices, savoir celle de Saint Thomas de Cantorberi et celle de Saint Louis, toutes les deux à la pleine collation de l'évêque. Mais il y en avait bien davantage. On en a déjà vu ci-dessus quelques-unes nommées comme fondées dès le XIIIe siècle. Il faut y ajouter celle du titre de N. D. fondée par Jeanne, veuve d'Etienne de Limoges Bourgeois de Paris, dont les biens furent amortis par Philippe le Bel en 1281 ; savoir, douze livres de rente sur une maison du carrefour derrière Saint Séverin, devant laquelle Chapelle les Marguilliers devaient entretenir une lampe, comme en convinrent Guiard de Charny et Jean dit Marcel citoyen de Paris, qui l'étaient alors. Cette Chapelle quelquefois appelée Notre-Dame et Sainte-Croix, suivant un bail de 1367. En 1431 elle passait pour avoir été fondée par Henri Hemon et Etiennette son épouse, et la famille du nom de Fourquaut en avait alors le patronage. Pierre Fumée, Chapelain du Roi, la posséda. La Chapelle de Saint Nicolas, dite aussi quelquefois de Saint Jacques, existait dès l'an 1365, suivant le Bail d'une maison au bas de la rue de la Harpe, sur laquelle elle avait six livres de rente. Louis du Bellai, neveu de l'évêque de Paris, en fut Chapelain au XVIe siècle. La Chapelle de Saint Louis fut dotée par Guillaume du Bois de six livres de rente, que le Roi amortit en 1326, par lettres données à Villiers près Rets. Avant l'an 1400. Richard de la Mare avait fondé une Chapelle à l'autel Saint Michel ; elle était à patronage lay ; on l'appella quelquefois la Chapelle des Anges ou Angelots. La Chapelle de Saint Thomas de Cantorbery était à l'autel de la Trinité, et à la pleine collation de l'évêque, suivant la démission qu'en fit, l'an 1515, François de Poncher, qui fut depuis évêque de Paris.

Cliché Atget Eugène (1857-1927) fonds de photographies vendu à l'Ecole des beaux-arts.

La Chapelle des Brinons, qui est du côté de la rue, est dite par Sauval fondée en 1471 par Guillaume Brinon, et Guillaume Briçonnet qui avait épousé Jeanne Brinon : elle est à la nomination de leurs descendants ; son titre primitif est Saint Pierre : on l'a aussi appellé la Chapelle des trois Nativités ; on disait en 1565 Capella trium Nativitatum in Ecclesia Sancti Séverini ad altare Saint Pétri.

La Chapelle de N. D. de Lorette était nouvellement bâtie en 1549. L'évêque de Megare en fit alors la bénédiction et celle d'une portion de cimetière, avec la permission de l'évêque de Paris.

Le surplus des Chapelles chargées de Messes dans le dernier siècle, a été rendu public en 1722 dans le petit livre des Paroisses de Paris du sieur Lamesle Imprimeur.

Depuis la construction de la grande Chapelle du Saint Sacrement en 1673, l'ancienne du même nom étant devenue inutile, on y a transféré les Chapellenies de Saint Joseph et de Sainte Geneviève, qui auparavant étaient entre la nef et le chœur ; elles donnaient le nom à une Confrérie dont les Directeurs avaient obtenu des Lettres patentes registrées en Parlement le 1 Août 1667. Mais cette Confrérie ne subsiste plus.

L'église de Saint Séverin est une des premières de Paris où l'on ait vu des orgues : Il y en eut dès le règne du Roi Jean ; mais c'était un petit buffet : aussi l'église n'était-elle alors ni si longue ni si large. J'ai lu dans un Extrait du Necrologe manuscrit de cette église, que « l'an 1358 le lundi après l'Ascension, Maître Regnaud de Douy, Ecolier en Théologie à Paris et Gouverneur des Grandes Ecoles de la Parouesse Saint Séverin, donna à l'église une bonnes orgues et bien ordenees ». Celles que l'on a vu subsister jusqu'en 1747, adossées à la Tour de l'église, n'avaient été faites qu'en 1512 : mais depuis on en a fait de nouvelles.

Sauvai avait lu dans un Compte a de Fabrique de la même église rendu en 1419, que lorsque les pauvres femmes après leurs couches entendaient la Messe de relevée, on leur mettait un manteau fourré sur les épaules afin de les tenir chaudement. Qu'au jour de la Pentecôte on làchait dans l'église par les voûtes un pigeon, comme pour figurer la descente du Saint Esprit sur les Apôtres : ce qui se pratiquait sans doute ailleurs à l'exemple de la Cathédrale. La cérémonie et prière qui y a été fondée l'an 1669 pour le lundi de Pâques, par un Marchand Drapier nommé Bachelier, est plus digne de l'église que la précédente, qui a été abolie partout avec raison : c'est un Salut qui commence par la lecture solennelle de l'Evangile du jour, que fait le Diacre revêtu de dalmatique dans la chaire à prêcher, laquelle tient lieu de tribune ou jubé ; mais qui anciennement était placée dans le côté méridional ; de même qu'elle l'est à l'église de Notre-Dame ; en sorte que les Prédicateurs, comme le Diacre, regardaient le septentrion en annonçant la parole de Dieu. Dans la suite de cet Office on chante l'ancienne formule de louanges et d'acclamations, Christus vincit, Christus régnat, Christus imperat, qui est encore en usage dans plusieurs Cathédrales du Royaume avant l'Epitre de la Messe à certains jours. Ce chant contient des vœux pour le Pape, l'évêque, le Clergé, le Roi, la Reine, leur armée, les Juges et le peuple. A tous les anciens Saluts, l'Evangile qui se chantait au Jubé, est chanté dans la même chaire à Saint Séverin.

La même église est dans l'usage d'aller célébrer au grand autel de Sainte Geneviève du Mont la Messe Paroissiale le mardi de Pâques, et l'on y administre la Communion Pascale. Le premier jour de Mai elle va aussi la célébrer au grand autel de Saint Germain des Prez, et l'on y publie les bans de mariage.

Quant aux reliques que cette église conserve actuellement, elles se réduisent à trois fragments du bois de la vraie Croix renfermés dans le milieu d'une Croix de cristal de travail antique, avec d'autres reliques apportées de la Terre-sainte, dont les écriteaux en parchemin sont en caractères du XVIe et du XVe siècle. Quelques reliques du corps de Saint Séverin solitaire, ancien patron, qu'on dit être dans le grand Autel : quelques fragments de petits ossements des pieds ou des mains, qui ont pour étiquette De ossibus Saint Martini, etc. caractère minuscule du XVe siècle. Ils sont dans un grand reliquaire d'argent doré, représentant Saint Martin qui divise son manteau. Plus au pied d'un reliquaire d'argent doré en forme de bras se voit gravé en lettres gothiques minuscules d'environ la fin du XVe siècle, que c'est Le bras de Monseigneur Saint Séverin, et que Jehan Goupils a donné pour faire ce reliquaire cent livres parisis. On dit que la relique est de Saint Séverin de Cologne, quoique l'écriteau ne le dise point. Mais il y a tout lieu de penser que comme on s'est trompé en donnant le nom de bras à l'ossement qui est certainement le péroné droit, c'est-à-dire le petit fossile de la jambe droite, on s'est aussi mépris au sujet du Saint Séverin du corps duquel il a été détaché. Il est long de plus de neuf pouces ; et il n'y manque qu'un peu du bout supérieur. Je le croirai être un os de Saint Séverin le solitaire, véritable patron de la Paroisse, jusqu'à ce qu'on prouve le contraire. Le titre de Monseigneur dont il est qualifié sert à le désigner. Dans un Compte de l'an 1508 est nommé un Jehan Goupil, bourgeois de Paris, nouvellement mort. Il faut ajouter ici le petit fragment du corps de Saint Marner dont j'ai parlé ci-dessus. Plus, une partie de l'un des bras de Saint Séverin Abbé d'Agaune en Valais qui fut obtenue l'an 1674 de l'Abbé et Chanoines Réguliers de Château-Landon, par François le Tellier Curé et par ses Paroissiens ; laquelle ayant été mise en dépôt à l'abbaye de Sainte Geneviève, en fut apportée avec grande solennité par le même Curé jusqu'en son église, le 3 Juin de la même année, qui était le troisième Dimanche après la Pentecôte, jour auquel on célèbre tous les ans l'anniversaire de cette translation.

Si j'ai qualifié plus haut ce Saint Séverin solitaire, d'ancien patron de la Paroisse de Saint Séverin de Paris, c'est qu'il est constant qu'il était reconnu en 1050 pour patron ou titulaire de l'église, que le Roi Henri accorda à la Cathédrale de Paris, à la demande de l'évêque Imbert, laquelle église de Saint Séverin était à la même place où est celle d'aujourd'hui. Le Père Du Bois qui avait hésité sur cet article au commencement de son Histoire, frappé par les raisons qui ont déterminé M. de Valois à combattre l'opinion de ceux qui ont cru que Saint Séverin Abbé d'Agaune, mort à Château-Landon, était ce patron, et surtout par l'autorité du Diplôme jointe au martyrologe d'Usuard, qui marque à Paris la mort de ce Saint solitaire au 23 Novembre dit ingénuement : Certè prope est ut dicam labentibus temporibus inconsultô alterum pro altero habitum in honore. Sa pensée n'est que trop véritable ; par la suite des temps on est venu à prendre un Saint Séverin pour un autre ; celui de Château-Landon pour celui de Paris. Mais en quel temps, comment et pourquoi ? C'est ce qu'il n'a pas pris la peine de développer. A l'égard du culte de Saint Séverin de Château-Landon, il est certain par tous les Calendriers de l'église et du Diocèse de Paris, qu'il n'a commencé à y être admis qu'au XVIIe siècle. Avant cela la Cathédrale et le Diocèse ne reconnaissaient que Saint Séverin simple Moine et solitaire, décédé à Paris ; et sa fête s'y faisait à neuf leçons de temps immémorial le 24 Novembre, par remise du 23, à cause de Saint Clément Pape qui tombait à ce jour. Il n'est pas moins certain que les Curés de Saint Séverin regardaient encore à la fin du XIIIe siècle Saint Séverin solitaire comme leur patron. Ce ne peut être que par cette raison que Guillaume de Montmorency, Curé, Archiprêtre de Saint Séverin, et Soûchantre de l'église de Paris, voulant que le Chœur de N. D. fût plus fréquenté le 24 Novembre, jour de Saint Séverin Moine, à Matines et à la Messe, y fonda une rétribution pour ces deux Offices, à prendre sur sa maison rue Saint Séverin, chargée de six sols de redevance envers le Curé. Voluit autem Guitlelmus quod.... in Matutinis Saint Séverini Monachi duo denarii et duo in Missa distribuantur. S'il avait connu Saint Séverin Abbé d'Agaune, il en aurait certainement fondé l'office au XI Février, et il n'aurait pas pensé à augmenter les Distributions de la Fête du Saint solitaire. Il me paraît que le changement de patron n'était pas encore fait sous le règne de Charles VI. Les vitrages du sanctuaire de l'église n'ont pu être faits au plutôt que de son temps, ce qui se prouve par l'écu de France réduit à trois fleurs de lys qu'on y voit supporté par Saint Louis. Or, dans la partie de ce vitrage qui regarde l'orient d'été est peint un Saint Moine supporté par une figure de Saint Jean-Baptiste ; et ce Religieux est sans crosse: donc ce n'est point l'Abbé d'Agaune qu'on aurait eu en vue en peignant ; ce qui peut confirmer ce que j'ai dit plus haut, que l'église de Saint Séverin était bâtie sur le fond de l'oratoire de Saint Jean : mais que c'est le saint solitaire Séverin décédé à Paris qu'il faut entendre par ce nom. On voit seulement par le dehors à l'angle extérieur de la première chapelle proche la tour, la statue d'un saint Abbé qui représente peut-être Saint Séverin d'Agaune : mais elle ne peut guères avoir que 200 ans ; d'ailleurs, la niche dans laquelle elle est placée n'a pu être faite qu'avec les derniers accroissements de l'église qui sont du XVe siècle. Je ne vois que le Missel de la Confrérie de Saint Mammès érigée autrefois en cette église, écrit vers l'an 1450, qui puisse servir à fixer l'époque que je cherche, en ce que dans le Calendrier Saint Séverin Abbé y est au 14 Février en lettres rouges : mais une marque de la nouveauté du changement, est que les oraisons propres assignées pour ce Saint n'y sont qu'au Supplément écrit par une main postérieure. C'est là le premier indice du changement de Saint Séverin Moine en Saint Séverin Abbé : car la sculpture d'au-dessus de la rose du frontispice de l'église où l'on voit une crosse au milieu d'une double S parait n'avoir que 200 ans et avoir été faite après coup. Ce changement put être admis d'autant plus facilement que la vie du Saint Abbé étant plus connue que celle du Saint Moine, fournissait de quoi faire neuf leçons à Matines, et une plus ample matière aux Prédicateurs : mais pour ne pas supprimer totalement la solennité du 23 Novembre qui avait été consacrée primitivement au Saint solitaire, on mit en sa place le nom de Saint Clément Pape, qui est mort le même jour ; ce qui l'a fait regarder comme l'un des patrons de cette église, quoique son Office ait été remis depuis au Dimanche. Au reste la Solennité du 23 Novembre pour Saint Séverin le solitaire, vient d'être rétablie en 1753, et placée aussi à un Dimanche voisin de ce même jour.

On a été embarrassé de trouver la raison pour laquelle on voit deux lions de pierre placés à chaque coin du portail de cette église au-dessous de la tour ou clocher. On a pensé qu'ils avaient été mis là à cause du passage qui conduit au Cimetière, pour marquer un lieu privilégié, ainsi qu'on en voit à d'autres Cimetières placés proche l'église, comme à Saint Pierre de Vienne en Dauphiné. Mais ils ne me paraissent pas être assez-anciens pour avoir été placés là comme des symboles de l'asile du lieu saint. Outre que l'écu qui pend à leur col est chargé des armes de France réduites à trois fleurs de lys entremêlées de celles du Dauphin, l'écriture qui avait été gravée à leur collier n'est pas encore si effacée qu'on n'aperçoive qu'elle est en caractères romains, et par conséquent de deux cens ou deux cens cinquante ans seulement, ou un peu plus. Ces lions assez modernes me paraissent avoir été conservés ici très-soigneusement pour tenir lieu d'autres lions plus anciens qui y avaient été et qui avaient servi à supporter le siège du Juge Ecclésiastique, soit Officiai soit Archiprêtre dans les siècles, ou leurs Jugements se prononçaient aux portes des églises, ainsi qu'on en trouve encore qui finissent par ces mots, Datum inter duos leones. On verra dans les Mémoires de l'Académie des Belles - Lettres qui paraîtront par la suite, ce que j'ai écrit là-dessus dans le Mémoire intitulé : Sur la Reine Pedauque.

J'aurais rapporté ici quelques-unes des plus curieuses épitaphes de cette église, de l'âge de quatre et cinq cents ans, lesquelles ont été gravées en lettres capitales gothiques sur des tombes ; mais les inscriptions n'en sont plus lisibles, depuis qu'on a employé ces tombes au-dessus des basses voûtes pour former un bord qui pût servir à faire le tour de l'église par dehors auprès des grands vitrages de la nef et du chœur. On y aurait vu entre autres celle d'une Dame de grande qualité appelée Marguerite de Challon. On peut consulter ce que j'en ai dit dans le Journal de Verdun Octobre 1753 p. 272, par où l'on apprendra les Usages de Paris aux Funérailles sous le règne de Charles V.

Les tombes remarquables dans le Chœur sont celles des derniers Archiprêtres-Curés. Celle de Jacques de Billi, Abbé de Saint Michel-en-l'erm, illustre par ses écrits, et décédé en 1581. Celle de Michel Cotignon, Chanoine de Nevers, Vicaire général de deux évêques de la même ville, mort en 1617. Je pense que c'est le même Michel Cotignon dont on a un Catalogue imprimé des évêques de Nevers ; et enfin la tombe de M. Nicolas d'Anglure, Marquis de Bourlemont, Comte de Buzanci, Général des Armées du Boi, décédé en 1706. Cette église est l'une de celles de Paris où a été inhumé un plus grand nombre d'écrivains et auteurs célèbres. Outre Jacques de Billi nommé ci-dessus, on compte Etienne Pasquier, mort en 1615. Scevole et Louis de Sainte-Marthe, frères jumeaux, décédés en 1650 et 1656, et deux autres du même nom morts en 1662 et 1690. Gilles Personne plus connu sous le nom de Boberval, décédé en 1675. Louis Moreri, mort en 1680. Eustache le Noble, décédé en 1711. Louis Ellies Dupin, mort en 1719. On a perdu le souvenir de l'endroit où a été inhumé en cette église Pierre Grassin, Conseiller au Parlement, fondateur du Collège des Grassins A l'égard du Cimetière, je ne répéterai ici le nom du jeune Prince Alleman Ennon de Emda, qui mourut à Paris en faisant ses études l'an 1545, et qui est représenté sous un mausolée couvert, que pour avertir les étrangers que c'est à l'occasion de ce mausolée que le peuple a inventé qu'on l'avait trouvé dans le tombeau, ayant le bras mangé.

On y voit aussi la tombe du Marquis de Segur, Gouverneur du pays de Foix, Lieutenant Général de Champagne et de Brie, lequel a voulu y être inhumé. Il est mort le 10 Juin 1737. On verra par la suite de cet ouvrage qu'auprès de plusieurs des principales églises de Paris, il y avait autrefois une petite chambre, dans laquelle une femme dévote se tenait enfermée pour le reste de ses jours. L'ancien Nécrologe de l'abbaye de Saint Victor nous fournit le nom d'une de ces Recluses de Saint Séverin. On lit dans le livre rédigé sous le règne de Charles V. au onze Avril, l'obit de Dame Flore, avec cette qualité : Obitus Dominai Florice Reclusce de Sancto Séverino.

On n'a fait remonter le Catalogue des Curés-Archiprètres de Saint Séverin, imprimé avec le Martyrologe de cette église en 1678, que jusqu'à Denis de Sabrevoie, qui l'était en 1452. On en aurait pu nommer d'autres qui ont vécu avant lui : savoir, Guillaume en 1210, suivant un acte rapporté dans Du Breuil . Guillaume de Montmorency, qui fut proviseur de Sorbonne en 1274, Chanoine et Soûchantre de Paris en 1278, et qui vivait encore en 1284u. Pierre de Nonancourt, qui traita avec les Chartreux en 1289. Jean Bourgeois, mentionné dans un accord fait en 1315 avec les Confrères du Sépulcre touchant les sépultures. Miles de Saichenoar, qui, avec sa qualité de Curé et Archiprêtre de Saint Séverin, porte aussi celle de Chanoine de Notre-Dame de Paris sur sa tombe, située dans la partie méridionale de la croisée de Sainte-Catherine de la Couture. Sa mort y est marquée à l'an 1399. Joachim de Chanteprime, fils de Jean General sur le fait des Finances des Aides sous le Roi Charles V, lequel Archiprêtre repose aussi à Sainte Catherine et avait été Chanoine de Sens, d'Auxerre et de Peronne. Il mourut le 14 Juin 1413. Entre les anciens Archiprêtres de Saint Séverin, je ne connais pour Auteur que Guillaume Houpelande, qui a écrit sur l'immortalité de Famé. Il fut Curé depuis 1490 jusqu'en 1496.

L'archiprêtre de Saint Séverin assiste ou en personne, ou par un Ecclésiastique qui le représente, à la bénédiction des saintes Huiles le jeudi-saint dans l'église Métropolitaine. Son district pour l'envoi des Mandements de M. l'archevêque, consiste dans tout le quartier de Paris appelle l'université, les faubourgs et la Banlieue du même côté : il a eu aussi autrefois dans son département une partie de la Cité : l'église de Sainte Geneviève la petite, dite depuis des Ardens, en était, suivant le Pouillé du XIIIe siècle, peut-être parce que son territoire touchait au petit Châtelet.

En 1260, suivant un acte de ce temps-là, était proche la rue Sacalie, une autre rue appelée la rue de l'archiprêtre de Saint Séverin.

M. de Piganiol a très-bien remarqué que Saint Séverin fut l'église que Mademoiselle de Montpensier eut pour Paroisse, avec l'agrément de M. de Perefixe, archevêque de Paris, quoiqu'elle demeurât au Palais de Luxembourg. Elle ne dit point dans les Mémoires qu'elle a laissé, si la difficulté qu'elle eut avec Messieurs de Saint Sulpice était relative, ou non, à la manière dont ils avaient eu ce territoire, qui avait été de la Paroisse de Saint Côme. On m'a dit qu'en conséquence elle fit fermer la grande porte de ce Palais qui donne sur la rue de Tournon, en sorte qu'on n'y entrait plus que par la rue d'Enfer. M. Lizot Vicaire de Saint Séverin, et qui en fut depuis Curé, était son Confesseur.

L'étendue de la Paroisse de Saint Séverin forme un corps de forme oblongue, accompagné de quelques branches. Ce corps est composé des rues qui sont de cette Paroisse comprises dans leur entier, c'est-à-dire des deux côtés. Après le Petit-Châtelet et le cul-de-sac Gloriette qui y touche, il y a sur cette Paroisse les rues du Petit-pont, de Saint Julien le pauvre, du Plâtre, de la Parcheminerie, des Prêtres, d'Erembourg-de-Brie, altéré en Boute-Brie, du Foin, des Maçons. La Place-Sorbonne en plus grande partie ; puis la rue de Richelieu, la rue Serpente, les rues Percée, Poupée, Mâcon, de la Bouderie, de la Huchette, la rue Sac-à-lie, dite Zacharie, la rue Saint Séverin, et le cul-de-sac Saillenbien ou Salenbriere.

Les branches consistent dans les rues qui ne sont de cette Paroisse qu'en partie, et qui en forment les limites: savoir, en partant du Petit-Châtelet, la rue de la Bucherie, de laquelle, en y entrant par la rue du Petit pont, le côté gauche en est jusqu'à une grille basse qui descend à la rivière ; et le côté droit jusqu'à une maison neuve près et en-deca de la rue du Fouarc. De la rue Garlande, en y entrant par le carrefour de la Fontaine Saint Séverin, le côté gauche en est jusques et comprise la onzième maison, comptant pour une maison l'emplacement de Saint Biaise, et le côté droit jusqu'au coin de la rue des Anglois, de laquelle en est aussi tout le côte droit en allant à la rue des Noyers. De cette rue des Noyers la Paroisse a depuis le coin de la rue des Anglois, jusqu'au chevet de l'église de Saint Yves. De la rue Saint Jacques, depuis le carrefour de la Fontaine Saint Séverin, le côté gauche jusqu'à la grande maison neuve de l'université inclusivement, et le côté droit jusqu'à la rue des Mathurins. De cette dernière rue, en y entrant par l'église à main droite, le couvent des Mathurins en est ; après quoi il n'y a que les trois maisons qui sont vis-à-vis la rue des Maçons ; et dans le côté gauche, seulement depuis les deux portes cochères vers la rue des Maçons jusqu'à la rue de la Harpe. Dans la rue de Sorbonne, il n'y a que deux maisons, lesquelles (en y entrant par la rue des Mathurins) sont à droite, et bâties vis-à-vis le petit passage de Saint Benoît. De la rue de la Harpe, en y entrant par le carrefour de la rue de la vieille Bouderie, Saint Séverin a le côté gauche jusqu'à la petite rue neuve de Richelieu, et le côte droit jusqu'à la rue Serpente. De la rue d'Enfer, en y entrant par la Place Saint Michel, depuis la troisième maison après le Séminaire Saint Louis jusqu'aux Chartreux, seulement de ce côté-là. Autrefois la maison de l'institution était de Saint Séverin. De la rue Hautefeuille tout le côté de cette rue qui commence vis-à-vis et derrière le chevet de Saint André, excepté deux maisons près la rue des Cordeliers. De la rue Pierre Sarrazin, en y entrant par la rue Hautefeuille, la seule première maison à gauche. De la rue Saint André des Arcs, depuis la rue Hautefeuille, et du même côté seulement, jusqu'au carrefour de la rue de la vieille Bouderie.

Source : Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris  par Jean Lebeuf et Hiipplte Cocheris en 1863.

photo pour Eglise Saint-Séverin

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 121276
  • item : Eglise Saint-Séverin
  • Localisation :
    • Ile-de-France
    • Paris 05
  • Code INSEE commune : 75105
  • Code postal de la commune : 75005
  • Ordre dans la liste : 35
  • Nom commun de la construction : 2 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • église
    • église paroissiale
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 13e siècle
    • 15e siècle
  • Type d'enregistrement : site inscrit
  • Date de protection : 1862 : classé MH
  • Date de versement : 1993/07/08

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Site inscrit 06 08 1975 (arrêté) . 18 04 1914 (J.O.)
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Un élément répertorié fait l'objet d'une protection : charnier
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : 9f25e8a3cbdb99cd611a328f72a20bfc.jpg
  • Détails : Eglise et ancien charnier : classement par liste de 1862
  • Référence Mérimée : PA00088419

photo : Roi Dagobert

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photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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