Enceinte de Philippe-Auguste

Philippe-Auguste, soucieux de mettre Paris à l'abri des attaques imprévues, construisit de 1190 à 1202 cette enceinte de 273 hectares, qui englobe pour la première fois rive droite et rive gauche de Paris. La forteresse du Louvre, flanquant l'enceinte à l'ouest, représentait le point fort d'une défense principalement opposée à un attaquant attendu à l'ouest, le roi d'Angleterre.

Sur la rive droite, la nouvelle enceinte inclut un marché, qui était hors de la première enceinte, et où va se fixer le commerce de l'alimentation, les Halles, le ventre de Paris. Sur la rive gauche est enclos le quartier Latin, mais non les bourgs voisins qui s'étaient développés autour des abbayes Saint-Victor et Saint-Germain-des-Prés. Cette enceinte couvre très largement le périmètre du Paris d'alors, y incorporant des terrains encore inhabités. Elle est utilisée pendant un siècle et demi puis remplacée dans sa partie nord par celle de Charles V, Paris s'étant étendu sur la rive droite.

Un document nous la montre avec ses murs et allées de murs, ses escarpes et contrescarpes, ses tours, portes, poternes, pont-levis et fossé. Le rempart était constitué par deux murs en petit appareil, reliés entre eux par un blocage de moellons noyés dans un ciment assez tenace. L'épaisseur de l'enceinte était d'environ 3 mètres, la hauteur moyenne, elle, était de 9 m. Le sommet de la muraille formait chemin de ronde, il était dallé et protégé de l'extérieur par un parapet garni de créneaux. De distance en distance, le rempart était flanqué de tours ou tournelles, assez régulièrement espacées. Treize portes ouvraient sur la ville : elles étaient fermées par des vantaux de chêne bardés de fer, et encastrées entre deux grosses tours. De cette célèbre enceinte subsistent encore de nos jours quelques vestiges.

Source : Ministère de la culture.

Partie septentrionale de Paris d'après un plan allemand (1572 et 1574) sur lequel est parfaitement tracé l'enceinte de Philippe Auguste.

Partie septentrionale de Paris d'après un plan allemand (1572 et 1574) sur lequel est parfaitement tracé l'enceinte de Philippe Auguste.

Philippe-auguste n'est pas le premier de nos rois qui ait entouré Paris de fortifications. Avant l'enceinte que fit construire ce monarque, il en existait une autre dont on ne connaît, avec certitude, ni l'auteur ni l'origine. On ignore même quelle était l'étendue de cette première enceinte sur la rive gauche de la Seine. Sauvai assure qu'elle commençait au Petit-Pont, renfermait la place Maubert, et allait se terminer a la rue de Bièvre. Mais l'existence, en 1292, d'une ancienne porte située dans la rue Saint-Victor, au bas de la rue de Versailles, reculerait de beaucoup, vers l'est, les limites assignées par Sauvai à cette première clôture.

Du côté du nord, nous en connaissons d'une manière certaine trois points principaux, à l'aide desquels on peut facilement rétablir l'enceinte presque entière. Ce sont la porte de Paris, l'Archet Saint-Merri et la porte Baudoyer, dont j'ai fixé la position dans mes notes topographiques.

Depuis la construction de cette première enceinte, plusieurs bourgs, qui existaient tout près de Paris, s'étaient étendus de proche en proche jusqu'à devenir contigus aux murs mêmes de la capitale, et à ne former avec cette dernière qu'une seule et même cité. Tels étaient le bourg de Saint-Germain à l'occident, au nord, le bourg l'Abbé, à l'orient, le bourg Tybout et le beau Bourg. La contiguité même de ces bourgs rendait la première clôture de Paris inutile pour la défense de la ville. Aussi devait-on l'avoir laissée dépérir peu à peu, et l'on peut croire qu'il n'en existait plus que des ruines quand Philippe-Auguste entreprit de faire élever de nouveaux remparts. En effet, tous les auteurs qui parlent des fortifications construites par ce monarque se contentent de dire qu'il entoura sa capitale de murs flanqués de tours, sans que rien, dans leur narration, puisse même faire soupçonner que Paris eût été auparavant protégé par d'autres murailles. Et si l'existence de ces anciens murs ne nous était attestée d'ailleurs par d'autres documents authentiques, on pourrait conclure du récit de Rigord, de Guillaume le Breton, de Guillaume de Nangis, que Philippe-Auguste fut le premier de nos rois qui songea à renfermer Paris dans une enceinte de fortifications.

Du reste, on doit l'avouer, aucun prince, avant lui, n'avait autant fait pour l'ornement et l'agrandissement de la première ville du royaume, et cette considération aurait encore pu servir à Rigord pour justifier l'étymologie du surnom d'Auguste, qu'il a le premier donné à ce monarque.

Déjà, l'an 1185, ce prince avait fait paver les rues de Paris en pierres carrées très fortes et très dures, entreprise, dit Rigord, dont l'exécution devait être difficile autant qu'elle était nécessaire, et dont les difficultés et les frais avaient toujours effrayé ses prédécesseurs.

En 1192, avant départir pour la Terre-Sainte, il pourvut à la sûreté de sa capitale, en ordonnant la construction d'une nouvelle enceinte de murailles, pour remplacer l'ancienne clôture qui était devenue insuffisante. Il laissa la conduite des travaux, pendant son absence, aux échevins de la ville de Paris, qui levèrent sur les habitants les sommes nécessaires pour fournir à cette dépense. Les remparts, sur la rive droite de la Seine, furent terminés en peu de temps.

L'enceinte méridionale de Paris ne fut entreprise que lorsque le Roi fut de retour de son voyage d'outre-mer. Elle était terminée en 1210.

Voici la direction que suivait ce vaste contour de fortifications.

Sur le quai du Louvre, à l'endroit où débouche aujourd'hui le pont des Arts, était la première porte de la Ville, la porte du Louvre, flanquée d'une grosse tour qu'on nommait la Tour de bois. Là commençait la ceinture de murailles qui environnait Paris au nord ; elle se dirigeait, en suivant une ligne courbe vers la rue Saint-Honoré où elle venait aboutir, entre la rue du Coq et la rue de l'Oratoire, laissant hors de l'enceinte la rue du Coq et le château du Louvre. A l'endroit de la rue Saint-Honoré que je viens d'indiquer, était la porte Saint-Honoré.

De là, les murs, suivant une direction oblique entre la rue d'Orléans et la rue de Grenelle-Saint-Honoré, arrivaient au coin de cette dernière rue, et se joignaient à la porte au Coquillier, ouverte dans la rue Coquillière.

L'enceinte se prolongeait ensuite entre la rue du Jour et la rue Jean-Jacques Rousseau, parallèlement à ces deux rues, et débouchait dans la rue Montmartre, où s'élevait la porte Montmartre, à peu près entre les n° 15 et 32.

Ici, les murailles prenaient leur direction vers l'est; elles allaient aboutir, en longeant le côté septentrional de la rue Mauconseil, dans la rue Saint-Denys, en face de l'impasse des Peintres. A ce point se trouvait une des principales portes de la Ville, que notre manuscrit appelle la porte Saint-Denys, mais qu'on a aussi nommée la porte aux Peintres, ce qui avait fait primitivement donner à l'impasse voisine le nom de cul-de-sac de la porte aux Peintres, nom que nous avons aujourd'hui simplifié. Entre cette porte et la porte Montmartre, il en existait une autre, dans la rue Comtesse-d'Artois. Le rôle de 1313 lui donne deux noms : la porte Nicolas-Arrode, et la porte au Comte-d'Artois.

De la rue Saint-Denys, la ligne des fortifications allait joindre la rue Saint-Martin, en longeant, au nord, la rue aux Ours qui restait ainsi dans l'intérieur de l'enceinte. On arrivait de l'extérieur dans le milieu de cette rue, par une fausse porte appelée poterne Boure-l'Abbé. La porte Saint-Martin, nommée aussi porte Saint-Merri, était à l'angle méridional formé par la rue Saint-Martin et la rue Grenier-Saint-Lazare. Cette dernière rue se trouvait hors des murailles, qui la bordaient au midi, en déviant un peu du parallélisme vers son extrémité orientale.

Un peu au-dessous du point où les rues Grenier-Saint-Lazare et Michelle-Comte aboutissent dans la rue Beaubourg, était une fausse porte nommée la poterne Nicolas-Huidelon ou la poterne Huidelon.

Parvenue à ce point, la clôture tournait un peu brusquement vers le sud-est, et venait joindre la porte du Temple, ouverte dans la rue Sainte-Avoie, qu'on appelait alors rue du Temple, à l'angle méridional formé par cette rue et la rue de Braque.

De cet endroit, les murailles allaient aboutir dans la Vieille-Rue du Temple, en suivant l'emplacement de la rue de Paradis. La porte de la ville qui se trouvait dans la Vieille-Rue-du-Temple, au coin de la rue des Francs-Bourgeois, se nommait la porte Barbette, à cause de la famille Barbette, qui avait près de là une maison de campagne nommée la Courtille-Barbette, dont le souvenir se conserve encore aujourd'hui dans le nom d'une rue moderne, ouverte à peu près sur l'emplacement que devait occuper cette maison.

Les murs allaient de la porte Barbette à la porte Saint-Antoine, qui était située sur la place de Birague, en décrivant une ligne légèrement recourbée, de manière à laisser dans l'intérieur de l'enceinte l'impasse Coquerelle et l'hôtel du roi de Sicile.

Enfin, de la porte Saint-Antoine, la clôture suivait une ligne perpendiculaire à la Seine, et allait se terminer au milieu du quai Saint-Paul, où se trouvait la dernière porte du quartier d'Outre-Grand-Pont, nommée porte Barbelle, flanquée d'une grosse tour qu'on appelait la Tour de Billi. Entre la porte Saint-Antoine et la porte Barbelle, étaient deux fausses portes ou poternes, l'une dans la rue des Prêtres-Saint-Paul, appelée primitivement porte Saint-Pôl, et, plus tard, porte des Béguines et de l'Ave-Maria, l'autre dans la rue des Barrés, nommée poterne des Barrés.

La ligne des murailles recommençait sur la rive gauche de la Seine, entre le pont de la Tournelle et la rue des Fossés-Saint-Bernard. De ce point jusqu'à la tête du pont des Arts, à l'extrémité orientale du quai Malaquais, où se terminait la clôture, sa direction est facile à suivre, même sur un plan moderne, puisqu'elle s'est conservée jusqu'à la fin du XVIIe siècle, et que toutes les rues qui la bordaient à l'extérieur ont gardé, à l'exception d'une seule, le nom de rue des Fossés. Ce sont les rues des Fossés-Saint-Bernard, Saint-Victor, Saint-Jacques, Monsieur-le-Prince et Saint-Germain-des-Prés. La rue Mazarine, qui continuait la ligne des fossés jusqu'à la rivière, s'appelait aussi anciennement la rue des Fossés.

Ces noms ne doivent cependant pas leur origine aux fortifications construites par Philippe-Auguste. Rigord, Guillaume le Breton, les Chroniques de Saint-Denys, Guillaume de Naugis, nous apprennent que ce monarque lit élever autour de Paris des murailles flanquées de tourelles, qu'il les fît percer de plusieurs portes, mais aucun ne dit qu'il ait creusé des fossés autour de ces murailles, soit sur la rive gauche, soit sur la rive droite de la Seine. Ce fut seulement sous le règne du roi Jean, en 1356, qu'on recula au nord les limites de l'enceinte de Paris, et qu'on la fortifia par un fossé et un arrière-fossé. Le circuit des murailles du côté du midi parut assez étendu pour qu'on n'eût pas besoin de l'agrandir davantage ; mais l'on jugea indispensable de creuser des fossés tout à l'entour. Lorsque les guerres désastreuses qui, pendant les XIVe et XVe siècles, ensanglantèrent le sol de la France, furent enfin terminées, et que la sécurité commença à se rétablir, on laissa peu à peu combler ces fossés ; des maisons s'élevèrent sur leurs bords, et c'est ainsi que se formèrent les rues que j'ai nommées plus haut. Mais quoiqu'elles soient bien postérieures à la construction de l'enceinte de Philippe-Auguste, leur direction n'en est pas moins propre à nous faire reconnaître avec précision celle de cette enceinte elle-même, puisqu'elle subsistait encore en son entier lorsque ces rues ont été bâties.

Essayons de reconnaître maintenant, parmi toutes les portes qui ont existé à diverses époques sur la rive gauche de la Seine, celles dont la construction remontait jusqu'au règne de Philippe-Auguste. Nous avons une évaluation des frais qu'avaient entraînés les travaux de l'enceinte exécutée par les ordres de ce monarque sur la rive gauche de la Seine, et, dans cette évaluation, il n'est fait mention que de six portes. Notre manuscrit indique également six portes dans la partie méridionale des murs de Paris. La porte Saint-Victor était dans la rue du même nom, entre la rue d'Arras et la rue des Fossés Saint-Victor. La porte Saint-Marcel s'ouvrait à l'extrémité méridionale de la rue Descartes actuelle. La porte Sainte-Geneviève donnait entrée dans la rue de Savoie, qui alors se prolongeait, à travers le terrain occupé aujourd'hui par le Panthéon, jusqu'à la place de la Vieille Estrapade. La porte Saint-Jacques se trouvait dans la rue du même nom, au coin de la rue Saint-Hyacinthe. La porte Gibert ou Gibart, qu'on a aussi appelée porte d'Enfer et porte Saint-Michel, était au coin de la rue de la Harpe et de la place Saint-Michel. Enfin la porte Saint-Germain était située dans la rue Saint-André-des-Arts, qu'on appelait primitivement la Grant Rue-Saint-Germain. L'un des côtés de cette porte touchait au coin de la rue Contrescarpe, dont les murs de la ville occupaient remplacement.

Nous savons positivement qu'outre ces six portes, il en existait encore quatre autres dont je fixerai plus bas la position. Sur ces quatre dernières, portes, trois au moins remontaient à l'époque de la construction de l'enceinte méridionale. Je conclus de là que l'état des frais de construction, cité plus haut, contient seulement l'indication des portes principales, entre lesquelles on avait pratiqué quelques poternes ou fausses portes, dont l'ouverture n'avait pas demandé un surcroit de dépenses, probablement parce qu'elles n'étaient pas, comme les grandes portes, défendues par des ouvrages de fortification.

Avant d'indiquer la position de ces quatre poternes, qu'on me permette quelques observations sur une des six grandes portes dont j'ai fixé plus haut l'emplacement. Je veux parler de la porte Sainte-Geneviève, dont j'ai déjà dit quelques mots ailleurs. Sa situation ne me parait pas douteuse ; elle est clairement indiquée dans notre manuscrit. Mais si l'on compare cette indication avec le plan de la Tapisserie, sur lequel la porte Papale est marquée, on est forcé de convenir que notre porte Sainte-Geneviève est la même que la porte Papale. L'origine du nom de porte Papale a donné lieu à bien des conjectures. La plus raisonnable serait celle qu'ont émise l'abbé Lebeuf et Jaillot. Ces deux auteurs ont pensé que la porte dont il s'agit avait été ouverte pour faire honneur au pape Eugène III, lorsqu'il vint à l'abbaye de Sainte-Geneviève en 1147. Mais alors la porte Papale aurait été pratiquée dans les murs mêmes de l'abbaye, et non pas dans les murs de la ville, qui n'étaient pas encore construits. Cependant, dans le plan de là Tapisserie, où, comme je l'ai dit, la porte Papale est marquée, elle se trouve en dehors des murs de l'abbaye, à l'extrémité de la rue des Sept-Voies qui se prolonge, à travers l'emplacement actuel du Panthéon, jusqu'à la place de la Vieille Estrapade, en longeant la clôture occidentale des jardins de Sainte-Geneviève. Il faut donc ou rejeter entièrement l'opinion proposée par Jaillot et l'abbé Lebeuf, ou supposer que la porte Papale ouverte, pour donner entrée au pape Eugène III dans l'abbaye Sainte-Geneviève, fut refermée dans la suite, et que plus tard on transporta son nom à la porte de la ville qui en était la plus voisine.

Je reviens maintenant aux quatre poternes ou fausses portes qui s'ouvraient dans l'enceinte méridionale de Paris. Il en existait une en 1292 à l'extrémité méridionale de la rue Clopin ; notre manuscrit la nomme la fausse porte de Saint-Marcel. Il est probable qu'elle remontait a l'époque de la construction des murailles ; cependant j'avoue que je ne puis citer aucune autorité à l'appui de cette opinion. Je ne sais sur quel fondement Jaillot a pu avancer que la fausse porte Saint-Marcel était située à l'une des extrémités de la rue des Hauts-Fossés Saint-Marcel : je ne connais aucun document qui puisse faire conjecturer ni que l'enceinte de Paris se soit jamais étendue, au midi, au-delà des limites que lui avait assignées Philippe-Auguste, ni que le bourg de Saint-Marcel ait jamais été circonscrit dans une enceinte particulière dont la fausse porte en question aurait fait partie.

Dans la rue de l'École de Médecine, vis-à-vis la fontaine qui se trouve à l'angle de cette rue et de la rue du Paon, s'ouvrait, dès l'an une poterne appelée la porte des Frères mineurs ou des Cordeliers. Cette porte est désignée dans un acte de l'an 1254, par lequel un certain Thomas de Mauleon vend à Raoul d'Aubusson une terre, contiguë aux maisons qui touchaient à la porte de Paris nommée des Frères mineurs.

Dans un terrier de Saint-Germain-des-Prés, de l'an 1285, j'ai trouvé la mention d'une maison appartenant à l'archevêque de Léon, située dans la rue Saint-Germain-des-Prés (aujourd'hui Saint-André des Arts),, qui fut « anciennement (la maison) à mestre Symon de Bucy, chevalier, tenant d'une part à la porté des murs de la ville de Paris, dite la vieille porte Saint-Germain, une allée entre deux. » Dans un autre article, la même porte est nommée la vieille porte Saint-Germain, dite de Bussy.

Plus loin on lit: « L'hôtel de l'archevêque de Rouen, joignant la porte de Saint-Germain par où l'on passe de présent, une ruelle entre deux. » Ailleurs, dans le même manuscrit, j'ai trouvé la mention suivante : « La porte de Saint-Germain, par où l'on passe de présent, jadis appelée la porte des Cordeliers. »

C'est donc à peu près vers la fin du XVe siècle que la porte Saint-Germain, située dans la rue Saint-André-des-Arts, commença à recevoir le nom de porte de Bussy, à cause de la maison de Symon de Bussy qui était près de cette porte. Vers le même temps, la poterne des Cordeliers avait été probablement agrandie ou reconstruite, car ces mots par où l'on passe de présent, annoncent qu'elle avait été interceptée pendant quelque temps et l'on avait transporté à cette poterne, le nom de porte Saint-Germain qui servait primitivement à désigner la grande porte située dans la rue Saint-André-des-Arts.

Aux deux bouts de l'enceinte méridionale, sur les bords de la Seine, il y avait deux tours, plus grosses que les autres tours qui flanquaient les murs de distance en distance. L'une, si connue depuis sous le nom de tour de Nesle, porta, dès le moment de sa fondation, le nom de tour Philippe-Hamelin. Elle est ainsi désignée dans la sentence arbitrale de l'an 1210, par laquelle fut terminée la contestation qui s'était élevée, relativement aux droits curiaux, entre l'abbaye de Saint-Germain et le curé de Saint-Sulpice, d'une part ; l'évêque de Paris, le chapitre de Notre-Dame et le curé de Saint-Séverin, de l'autre. Cette tour correspondait à la tour de Bois, élevée au côté méridional de la porte du Louvre.

L'autre tour, simplement nommée la Tournelle, se trouvait entre le pont qui a conservé ce nom et l'endroit où débouche sur le quai la rue des fossés Saint-Bernard ; elle correspondait à la tour de Billi, construite à côté de la porte Barbelle, et à une autre tour intermédiaire élevée dans l'île Notre-Dame (aujourd'hui l'île Saint-Louis). Pour continuer, en quelque sorte, la clôture, que le cours de la rivière interrompait en deux endroits, on avait tendu de grosses chaînes, qui joignaient d'un côté, la tour de Bois à la tour Philippe-Hamelin ; de l'autre, la tour de Billi à la Tournelle, en se rattachant aux fortifications intermédiaires élevées dans l'île Saint-Louis, sur le bord du grand fossé qui coupait cette île en deux parties. Ces chaînes étaient portées par des bateaux liés à de gros pieux, et cet ensemble formait deux ponts qui traversaient la rivière, et complétaient de cette manière la ligne des fortifications.

Jaillot assure que la porte Saint-Bernard, à laquelle touchait la Tournelle, était une des portes de l'enceinte de Philippe-Auguste. Il est probable qu'il existait une autre porte correspondante à l'autre bout de l'enceinte méridionale, à côté de la tour Philippe-Hamelin. Celle-ci changea de nom plus tard, en même temps que la tour sur laquelle elle s'appuyait. On les appela la tour de Nesle et la porte de Nesle. Mais, comme je l'ai dit, il faut que, dans le principe, ces deux portes n'aient été considérées que comme de simples poternes, puisque le devis de l'enceinte méridionale de Paris ne fait mention que de six portes, dont j'ai donné plus haut le nom et la position.

Source : Paris sous Philippe-le-Bel par Hercule Géraud

photo pour Enceinte de Philippe-Auguste

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 121180
  • item : Enceinte de Philippe-Auguste
  • Localisation :
    • Ile-de-France
    • Paris 04
  • Adresse : 17, 19, 21 rue des Jardins-Saint-Paul
  • Code INSEE commune : 75104
  • Code postal de la commune : 75004
  • Ordre dans la liste : 38
  • Nom commun de la construction : 2 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • fort
    • agglomération
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : vestiges (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1889 : classé MH
  • Date de versement : 1993/06/24

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Site inscrit 06 08 1975 (arrêté) . 18 04 1914 (J.O.)
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Un élément répertorié fait l'objet d'une protection : enceinte
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : 1992
  • Photo : f5c4f29dfc72acb25b54ffedfc0248e0.jpg
  • Détails : Vestiges de l' enceinte : classement par liste de 1889
  • Référence Mérimée : PA00086265

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies