Eglise Saint-Louis-en-l'Ile

PARIS - Eglise SAINT LOUIS en l'Ile - La NefL'extérieur de cet édifice ne présente rien d'imposant, ni même de gracieux. Son architecture gréco-romaine naturellement lourde, les maisons particulières qui l'avoisinent et dans lesquelles il est enchâssé, la hauteur de ces mêmes habitations particulières, la rue trop peu large dont il forme, en ce point, un des côtés, ne contribuent pas médiocrement a déprécier son aspect. La galerie dont nous avons parlé domine tout ce collatéral. La balustrade en pierre qui en fait le parapet unit le pavillon qui, surmonté de son obélisque, forme le clocher, au pavillon placé à l'extrémité orientale.

Cette galerie, qui sert d'avenue aux appartements pratiqués sur les chapelles, entre les arcs-boutants de la grande nef, a une hauteur de douze mètres au-dessus du pavé de la rue, sur une longueur de quarante-huit mètres. Le clocher est élevé d'environ trente mètres, et le pavillon qui lui correspond, a l'est, en a environ vingt-et-un, Au bas de celui-ci est une petite porte donnant entrée a un escalier de soixante-six marches qui conduit à la susdite galerie, ainsi qu'aux appartements ménagés au-dessus du pourtour du chevet. Mais le collatéral du midi en est dépourvu. A gauche du clocher est le grand portail. Le transept ne fait qu'une légère saillie sur les murs extérieurs des collatéraux. Une seconde porte d'entrée, percée sous le pavillon oriental, en retour d'équerre, au coin de la rue Poulletier, donne accès dans l'église, moyennant plusieurs marches qu'on monte pour y pénétrer, Une troisième porte, mais que rien ne distingue d'une entrée particulière, est pratiquée a l'autre extrémité du mur du chevet, dans la même rue ; Le comble de tout l'édifice est en ardoise, et la charpente, une des plus belles qui existent a Paris, est tout en bois de chêne. Le côté méridional et le mur occidental où devait, comme il a été dit, s'élever le beau portail a colonnes, sont obstrués par des maisons, des cours et des jardins.

Si les abords de cette église sont assez peu remarquables, il n'en est pas de même pour l'intérieur. Quoique nous professions peu d'estime pour l'architecture païenne appliquée aux monuments du Christianisme, surtout pour celle dont plusieurs églises bâties a Paris, depuis un demi-siècle, nous offrent de déplorables exemples, nous ne pouvons refuser nos éloges a celle de Saint-Louis. En se plaçant sous le porche qui soutient la tribune de l'orgue, et dont l'arc surbaissé et l'ornementation sont d'un grand mérite, l'œil est agréablement frappé de l'harmonie architectonique de l'ensemble et des détails de l'édifice.

Du point le plus rapproché du mur de ce porche sans portail, jusqu'à l'extrémité orientale du rond-point, nous comptons, dans oeuvre, plus de cinquante-sept mètres ou cent soixante douze pieds. Sa plus grande largeur, prise du seuil de la grande porte latérale jusqu'au mur de la chapelle qui est vis-a-vis, est de vingt-huit mètres ou quatre-vingt-quatre pieds. La forme de la grande nef est une croix latine, dont le centre est surmonté d'une coupole très surbaissée que supportent quatre grandes arcades. Seize piliers quadrangulaires, flanqués, sur chaque face, d'un pilastre a chapiteau corinthien, soutiennent la grande voûte, dont l'élévation est de vingt mètres. La coupole du transept n'a que deux mètres de plus en hauteur. Elle a trente-trois mètres de circonférence. Ses pendentifs présentent des caissons où sont figurés en relief plusieurs emblèmes religieux, soutenus par des anges. Son pourtour est une belle guirlande en saillie. Une magnifique corniche, formant un large entablement appuyé sur des consoles, règne au-dessus des arcades, sous les fenêtres, dans toute cette partie de l'édifice et dessine admirablement la croix latine. Il ne manque a cet entablement qu'une balustrade en fer, telle qu'on la voit dans l'église de Saint-Paul-Saint-Louis, rue Saint-Antoine, et par ce moyen on pourrait circuler sans danger le long de cette galerie. Dix sept grandes fenêtres introduisent le jour dans la nef. Il est inutile de dire que le plein-cintre caractérise toutes les baies de cette église, où domine le style gréco-romain dans toute sa correction classique.

La grande nef a une largeur de près de onze mètres, et c'est celle des deux branches du transept. Les quatre arcades qui portent la coupole ont la même hauteur que la voûte. Les arches de la nef et du chœur ont dix mètres d'élévation sur quatre d'ouverture a leur base. Celles du chœur sont au nombre de cinq, mais, au point où celui-ci s'arrondit pour former l'abside, sont percées deux grandes niches ajour, dont chacune a près de cinq mètres de hauteur sur trois d'ouverture. Contrairement au système du plein-cintre adopté pour toutes les ouvertures, ces deux niches ont leur entrecolonne en linteau, ce qui est le style grec pur, mais ce contraste produit un très bon effet.

Les deux collatéraux partant des deux extrémités vont se réunir, par une équerre légèrement arrondie, derrière le chœur. Ils ont une largeur de quatre mètres d'un pilier a l'autre. Vis-a-vis de chacune des arcades est une chapelle ayant sa fenêtre. Nous reviendrons a ce sujet après avoir décrit l'ornementation de la nef. Avant de commencer, nous devons consigner le fait historique du vandalisme qui, en 1795 et 1791, dépouilla complètement cette église du plus mince objet d'ornementation, que nous appellerons accidentelle, dans le but officiellement annoncé de raser tout l'édifice pour construire a sa place un marché. Les lumières progressives de la philosophie du dix-huitième siècle avaient enfin élevé le génie humain jusqu'à la hauteur d'un emporium pour les poissons et les légumes... aux dépens des chefs-d'œuvre de l'art que l'esprit chrétien avait inaugurés. Son excellent buffet d'orgues, réparé et augmenté par le célèbre Cliquet ; ses bancs d'œuvre, les superbes grilles du chœur et des chapelles, les dalles mêmes de son pavé disparurent pendant ce terrible ouragan. Trois autels de marbre et deux statues que l'on métamorphosa en déesses de la Raison et de la Liberté, mais seulement d'une manière provisoire, purent se conserver pour des meilleurs temps. Néanmoins, comme il fallait faire des dépenses pour abattre l'église et construire le marché, on se ravisa. L'édifice fut vendu a un particulier : le bénéfice des meneurs était ainsi plus réel. Lorsque la Providence eut ramené le calme, l'église de Saint-Louis fut rachetée moyennant la somme de 60 mille francs. Au Concordat, elle devint, pour l'île, succursale de Notre-Dame. Les réparations les plus urgentes y furent faites, et aussitôt après la prise de possession de cette cure par M. Jean Baptiste Hubault-Malmaison, en 1821, l'église de Saint-Louis reconquit, par ses soins, une très grande partie de son ancien lustre. Depuis ce moment jusqu'à celui où nous écrivons ces lignes, on n'a point cessé de la réparer et de l'embellir, et quoique cette paroisse, qui compte une population inférieure a sept mille âmes, soit une des plus minimes de la capitale, son église est une des mieux ornées.

Grande Nef de Saint-Louis-en-l'Ile

Nous venons de dire que l'ancien orgue et sa belle menuiserie ont été détruits. Le nouveau buffet n'est pas, a beaucoup près, digne successeur de l'ancien, mais l'instrument, tel qu'il est, remplit très bien sa destination ; il est du facteur Dallery.

Au-dessus de l'orgue et en face de l'abside a été récemment placé un grand tableau qui représente saint Louis faisant enterrer les victimes de la peste de Sidon. Il a été peint par Vautier, pour le maître-autel, où il bouchait l'arcade centrale du chevet. Quand on dégagea cette arcade pour laisser apparaître le vitrail de la chapelle du rond-point latéral, il fut relégué provisoirement sur la boiserie qui fermait la chapelle voisine. Dès ce temps, nous faisions des vœux pour qu'il fût placé a l'endroit où il est maintenant, et qui est le seul convenable. Sous le porche ou tribune de l'orgue est une statue en plâtre de saint Jean-Baptiste par Guichard, et sur le mur, au-dessus de celle-ci, est un tableau de Mignard représentant le Repos de la sainte famille en Égypte. C'est bien, sans contredit, le plus précieux de l'église.

Le banc-d'œuvre du Saint-Sacrement, a droite, n'a rien que de très ordinaire. Celui de la Fabrique, un peu plus haut et sur la même ligne, est d'un goût excellent ; il est en bois de chêne verni ; son large dossier, orné de deux pilastres Corinthiens, offre a l'admiration un superbe, Christ de stuc blanc, de proportion naturelle, appliqué sur une croix d'acajou plein : nous le croirions sorti des mains de Jacques Sarazin. Vis-a-vis est une chaire en bois de chêne d'une assez élégante simplicité ; elle coûta six mille francs et remplaça, après le Concordat, l'ancienne chaire qui était une des plus estimées de Paris.

L'entrée du chœur est marquée par une grille de fer doré, au centre de laquelle est une porte pareille, a deux vantaux. A ses extrémités est, dans l'intérieur du chœur, un ambon auquel on monte par deux marches, pour l'Épitre et l'Évangile. De chaque côté est un double rang de stalles, au nombre de quarante-deux, pour le clergé. Deux petites grilles latérales en fer doré introduisent dans le chœur et le sanctuaire : on monte a celui-ci par quatre marches en pierre ; l'entrée en est marquée par une balustrade en quart de cercle, se rattachant aux pilastres des arcades d'un côté et se terminant a l'autre par des socles chargés de deux candélabres dont le fût porte une girandole a six branches dorées, sur bronze, d'or moulu. Les deux niches dont on a fait plus haut la description sont ornées des statues en plâtre, plus fortes que nature, par Bra. Celle de saint Pierre est du côté de l'Évangile, qui était autrefois le côté droit des églises, et par conséquent le plus honorable. La raison liturgique en est que le prêtre était considéré comme se tournant vers le peuple. Saint Paul était donc alors a gauche, tandis que selon notre point de vue actuel, où l'on considère le célébrant tourné vers l'autel, cette statue est a droite. Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans d'autres explications a cet égard. Nous dirons seulement que ces deux statues sont la première épreuve ou premier modèle de l'artiste, tandis que celles qu'on voit a Saint-Paul-Saint-Louis sont du second jet en moule.

Deux marches en marbre blanc conduisent a la table du maître-autel en marbre blanc veiné, portant au centre un très beau médaillon de Notre-Dame des Douleurs. Les gradins supérieurs, du même marbre, sont décorés de six candélabres en bronze de la hauteur de quatre pieds deux pouces métriques, et d'une croix de même métal ayant cinq pieds métriques de hauteur. Le carton-pâte doré a envahi cet autel en ce qui concerne son tabernacle … ; a la place du nouveau en était un, en marbre griote d'Italie, qu'on a estimé trop petit pour cette place. Ce maître-autel occupe l'arcade peinte en marbre vert, avec rosaces dorées. Il paraît qu'avant la révolution cette arcade était remplie par un tableau, comme elle l'a été depuis jusqu'à 1829. Un ouvrage imprimé en 1792, que nous avons sous les yeux, parle ainsi qu'il suit : « Je voudrais qu'on supprimât le tableau du maître-autel, et le retable de bois doré, et la table de l'autel, qu'on y substituât un autel en marbre, et qu'on aperçût la chapelle derrière le chœur. » Le désir de cet écrivain fut outrepassé dans quelques mois …

Exposition de chasubles à Saint Louis en l'Ile, photographie de presse : Agence Meurisse

Les chapelles de l'église Saint-Louis-en-l'Ile

Elles correspondent aux arcades de la grande nef, a droite et a gauche de chaque bas-côté. A chaque flanc du porche sur lequel est l'orgue est une chapelle sans autel ; celle de droite conduit a une belle salle bâtie en dehors du plan de l'église ; celle de gauche est occupée par la piscine baptismale. En partant de la première, qui est adossée au pignon occidental, on trouve :

  • 1/ Une chapelle, aujourd'hui sans vocable, qui fut longtemps celle des Âmes du purgatoire ; elle est close en menuiserie, avec porte, et sert de lieu de décharge pour plusieurs objets.
  • 2/ La suivante est celle dite de la Communion, se dirigeant du nord au sud. Elle occupe en longueur un espace a peu près trois fois plus profond que toutes les autres. Quatre fenêtres l'éclairent, deux sur chaque flanc de sa nef. On y remarque un bel autel en marbre. Son retable est orné d'un tableau de Coypel représentant la Fraction du pain aux disciples d'Emmaüs. Le sanctuaire, pavé de marbre, est fermé d'une balustrade ou grille de fer pour la communion. Dans sa petite nef, la porte a droite conduit a la salle ou charnier dont nous venons de parler ; celle a gauche dans une salle a peu près semblable, construite en dehors du plan. Le tableau de Coypel est accompagné, a droite d'une Naissance de Jésus-Christ, par Perrin, et a gauche d'une Résurrection de Notre-Seigneur, par Perron.
    Le tabernacle, qui est en marbre du Languedoc comme celui de tout l'autel et du pavé, possède une porte en bronze doré, représentant le crucifiement de Jésus Christ ; deux groupes de figures en grand relief, dans l'attitude de la douleur, accompagnent le principal sujet; on attribue ce morceau au célèbre Girardon ; il a été employé pour servir de fermeture a ce tabernacle ; mais telle ne fut pas sa destination primitive. Enfin, sur le mur latéral de droite est une Communion de saint Louis, par Scheffer.
  • 3/ Cette chapelle, qui a dix pieds métriques de profondeur, porte le vocable du Sacré-Cœur. Son retable est décoré d'un tableau de Bazin représentant Jésus Christ montrant son cœur rayonnant. Vis-a-vis est un tableau qui figure la Conversion de saint Martin ; ce tableau, assez ancien, est très estimable ; son auteur est inconnu. Avant d'arriver a la croisée se présente une petite porte introduisant dans la seconde salle, qui a aussi une porte dans la nef de la chapelle de la Communion. Cette dernière salle servait anciennement de sacristie pour les messes basses.
  • 4/ La chapelle de la sainte Vierge est ménagée, avec un rare bonheur, au fond de l'aile droite de la croisée qu'elle occupe en entier. Les angles en sont élégamment arrondis et chargés de très beaux reliefs. Une balustrade semi-circulaire, ne gênant point la voie du collatéral, entoure ce sanctuaire élevé sur deux marches. Son autel, en marbre de Languedoc, est surmonté d'une grande niche de marbre où est placée, sur une console, la belle statue de la sainte Vierge, en pierre, ayant sept pieds métriques de hauteur, ouvrage du sculpteur La Datte, un des plus habiles du dix-septième siècle. Deux pilastres de marbre, soutenant un fronton qui s'élève jusqu'à l'entablement de l'édifice, encadrent richement ce bel autel et sa statue. Celle-ci traversa les jours mauvais de la révolution, travestie en déesse de la Raison. La largeur des ailes de la croisée est la même, avons-nous dit, que celle de la grande nef. Cet autel est dirigé vers le sud, comme celui de la Communion. Tous les autres ont leur direction vers l'orient, excepté celui qui, a l'autre extrémité du transept, symétrise avec l'autel de la sainte Vierge, et conséquemment se dirige au nord. Il en est de même de celui de la nouvelle chapelle du purgatoire, placée vis-a-vis la chapelle de la Communion.
  • 5/ Chapelle de Saint Jean-Baptiste. C'est la première qui, de ce côté, existe autour du chœur. Au retable de son autel est un tableau de Noli me tangere. La Madeleine aux pieds de Jésus-Christ est fort bien dessinée.
  • 6/ Chapelle de Saint-Vincent de Paul, qui y est représenté sur un assez bon tableau peint par Bodem.
  • 7/ Celle-ci est dédiée a Saint-Louis, patron de la paroisse. Un tableau de Simon Vouet, décédé en 1649, représente ce pieux monarque descendant de son lit de mort pour recevoir le saint Viatique. Ce petit tableau est digne du célèbre peintre qui a enrichi Saint-Nicolas-des-Champs du magnifique tableau, en deux parties, qu'on voit sur le grand retable de son maître-autel, représentant l'Assomption de la sainte Vierge. La châsse, qui renferme quelques reliques de saint Louis et de sainte Isabelle sa sœur, est placée dans l'intérieur de son autel, où une ouverture pratiquée sur le devant permet de l'apercevoir a travers une glace.

A l'angle arrondi qui se présente après cette chapelle, placée a l'extrémité orientale du collatéral du sud, est la grande porte de la sacristie. Le vestibule de celle-ci est le palier d'un escalier qui conduit, par l'intérieur, aux appartements ménagés sur les chapelles de l'est et du nord, ainsi qu'aux combles. A droite de ce palier est la porte interne de la sacristie principale. Celle-ci est assez petite, mais commode. Nous n'avons point à décrire les objets qu'elle renferme, tels que vases sacrés, habits sacerdotaux, etc.

Trois petites chapelles occupent le fond de ce collatéral. On orne en ce moment leurs trois fenêtres de vitraux peints dans le goût du moyen âge ; l'effet en est très beau. On nous permettra cependant de faire observer que l'architecture romaine s'accommode beaucoup moins de ces verrières de couleur que les styles roman, gothique, ou de la renaissance du milieu du seizième siècle. A chaque genre, dirons-nous, l'ornementation qui lui est intime. Chacune de ces fenêtres se trouve placée, par une fort heureuse disposition, au sommet oriental des trois nefs. La voussure de la chapelle centrale, que l'on peut voir du fond de l'église par l'arcade ouverte de l'abside, est décorée, sur fresque a la cire, de plusieurs peintures qui retracent des traits des croisades et de la vie de saint Louis. Au point culminant, deux anges portent une châsse dans le goût roman. Les quatre évangélistes, deux sur chaque face, occupent des espaces latéraux de la fenêtre. Le génie chrétien a-t-il bien inspiré ces quatre têtes ? et ne dirait-on pas qu'il y a ici plus de mythologie que de christianisme ? Le vitrail de cette fenêtre présente saint Louis en habits royaux. Pour être juste, nous devons dire que les encadrements et la facture de ces vitraux s'harmonisent bien avec le style architectural de l'édifice, et que l'écueil qu'on devait redouter a été vaincu. Les dessins des vitraux sont de Baltar, et exécutés par Vigne. Les peintures sont confiées au pinceau ou a la direction de M. Jollivet.

A l'angle opposé, et qui va être notre point de départ pour les chapelles du collatéral du nord, est la porte latérale percée au coin des rues Saint-Louis et Poulletier. Ses vantaux intérieurs symétrisent avec ceux de la sacristie, qui est a l'angle du sud. En donnant a ces trois chapelles les numéros 8, 9 et 10, celle d'après, en descendant, est :

  • 11/ La chapelle de Saint-François de Sales. Son tableau, par Daniel Hallé, passe pour être un très fidèle portrait du saint évêque de Genève. Ce peintre fut le père de Gag Hallé, un des plus distingués du dix-septième siècle.
  • 12/ Chapelle de l'Assomption. Le tableau du retable a été peint par Lemoine. Cet habile artiste naquit a Paris en 1688, et fut l'élève de Galloche. Le plafond du grand salon de Versailles, qui représente l'Apothéose d'Hercule, est de Lemoine ; mais c'est surtout la coupole de la chapelle de la Vierge, a Saint-Sulpice, qui l'immortalise.
  • 13/ Un petit tableau de Notre-Seigneur crucifié a fait donner a cette chapelle le nom de la Passion.
  • 14/ Cette grande chapelle ne se distingue de celle de la Sainte-Vierge, décrite sous le numéro 4, que par sa statue de sainte Geneviève, qui est aussi de La Datte. Cette belle statue, digne sœur de la première, fut conservée, en 1794, grâce a son travestissement en déesse de la Liberté.
  • 15/ Chapelle de saint-Louis de Gonzague. Un joli tableau par Bodem, honoré de l'exposition au salon de 1827, représente, sur le retable, le saint que nous venons de nommer. Vis-a-vis est un autre tableau qui montre saint Louis roi de France prosterné devant les reliques de la Passion de Notre-Seigneur ; l'auteur en est inconnu.
  • 16/ Depuis peu de temps, cette chapelle, décorée sous la direction de M. l'abbé Potier, premier vicaire de la paroisse, porte le nom de chapelle des Âmes du Purgatoire. Son retable, appliqué contre la fenêtre qui a été aveuglée, est orné d'un tableau de Bodem représentant la Délivrance des âmes. La décoration de cet autel fait preuve de beaucoup de goût.
  • 17/ C'est le porche du grand portail et de la petite porte qui l'accompagne, sous le pavillon du clocher. Celui-ci sert de tour pour l'horloge du quartier qui y est placée. Si le plan du portail eût été exécuté, comme on a dit, l'église aurait été enrichie d'une chapelle, a la place de ce porche.

Telle est la charmante église de Saint-Louis-en-l'Ile, généralement assez peu connue des habitants de la capitale, quoiqu'elle soit située presque au centre de la grande ville. Nous n'hésitons pas a dire qu'en fait d'archilecture païenne, employée depuis plus de deux siècles pour la construction des temples chrétiens, l'église de Saint-Louis est une des plus heureuses applications qui en aient été faites. En ce genre, il serait difficile de trouver une aussi parfaite harmonie de proportions ; et, sous ce rapport, la vaste église de Saint Sulpice est inférieure a celle que nous venons de décrire, parce que le grand vaisseau dont nous parlons, quoique Louis Levau, premier architecte de Saint Louis, en ait tracé les dessins, ne présente pas l'unité architectonique qu'on admire à Saint-Louis-en-l'Ile. Qui ne sait, en effet, que Gittard, Oppenord, Servaudoni, Maclaurin et Chalgrin, ont tour-à-tour altéré les dessins de Louis Levau ? Il est vrai que, pour Saint-Louis-en-l'Ile, Gabriel Le Duc et Jacques Doucet en ont été les continuateurs ; mais il est vrai aussi qu'ils ont su mériter ce titre par leur respect scrupuleux pour les plans du premier architecte. Pour l'église de Saint-Sulpice, on n'a pas pu se soustraire a la lourdeur qui est innée a l'architecture gréco-romaine, en ce qui concerne l'ordonnance intérieure ; a Saint Louis, la même architecture est svelte et pleine de grâce, dans ses voûtes et la distribution de ses piliers. Nous ne parlons point de l'aspect extérieur de Saint Louis, comparativement a Saint-Sulpice, dont le magnifique portail et les portes latérales sont d'un prix inestimable, sous le point de vue classique du style gréco-romain.

Parmi les principales églises de Paris qui sont de la même époque, on compte Saint-Nicolas-du-Chardonnet, Saint-Jacques-du-Haut-Pas, Saint-Louis de la rue Saint-Antoine, auquel est joint le vocable de Saint-Paul, Notre-Dame-des-Victoires, Saint-Louis-des-Invalides, Sainte-Marguerite, les Missions-Étrangères, Saint-Roch, Saint-Thomas-d'Aquin. Aucune de ces églises n'a deux cents ans d'antiquité. Saint-Philippe-du-Roule est du siècle dernier. Enfin, Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, Saint-Denis, rue Saint-Louis au Marais, Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, Notre-Dame-de-Lorette, Saint-Vincent-de-Paul sont de notre siècle. Que l'homme impartial compare ces églises a celle de Saint-Louis-en-l'Ile, et qu'il prononce en connaissance de cause. Nous avons la ferme conviction que cette dernière obtiendra, la préférence, en faisant abstraction du dôme des Invalides, qui est en réalité une seconde église, du dôme de Saint-Paul-Saint-Louis, et enfin des pittoresques prolongements au-delà du chœur de la prétentieuse église de Saint-Roch.

Source : Notice sur l'île Saint-Louis à Paris par Jean-Baptiste Étienne Pascal 1841.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 121175
  • item : Eglise Saint-Louis-en-l'Ile
  • Localisation :
    • Ile-de-France
    • Paris 04
  • Code INSEE commune : 75104
  • Code postal de la commune : 75004
  • Ordre dans la liste : 33
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1915/05/20 : classé MH
  • Date de versement : 1993/06/24

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Ile Saint Louis. Site inscrit 06 08 1975 (arrêté)
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise Saint-Louis-en-l' Ile : classement par arrêté du 20 mai 1915
  • Référence Mérimée : PA00086258

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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