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Vers la fin du XVIe siècle, les fortifications des villes de l'intérieur de la Normandie, devenues pour ainsi dire sans utilité, depuis la réunion de la province à la couronne de France, furent négligées ; les rois en abandonnèrent l'entretien aux villes, aux dépens de leurs octrois. En 1670 , Argentan dépensa près de 5,000 fr. pour réparer une partie de ce qui restait; et, par arrêt du conseil, du 13 février 1691, les habitants furent obligés à la continuation de ces réparations. Les dépenses augmentant successivement, ces mêmes habitants sollicitèrent, à plusieurs reprises, l'autorisation de les détruire.
Il ne reste maintenant que deux tours :
Enfin l'on voit encore un fragment du donjon, qui domine la place Mahé. A l'endroit où étaient les portes et tours des fortifications d'enceinte, on avait placé des statues de Vierge au commencement du XVIIIe siècle. Quelques parties des murs de clôture étaient également restées debout, mais chaque jour les voyait détruire.
Source : Histoire d'Argentan et ses environs par Jean-Alexandre Germain 1843.
Après la bataille de Tinchebray, en 1106, Argentan tomba au pouvoir du roi d'Angleterre, Henri Ier, qui le prit en affection et en fit relever les murailles :
Henri Ier entreprit de faire d'Argentan une place de premier ordre sans prévoir ce qui en adviendrait et sans souci des maux dont cette construction serait la cause pour les habitants du pays d'alentour. Il fit venir d'Angleterre une grande quantité d'ouvriers et compléta le système de défense.
(Ordéric Vital. Ed. Le Prévost, t. 5, p. 47.)
A cette époque Argentan devint, en effet, l'importante place de guerre que nous allons décrire brièvement Henri Ier répara les anciennes fortifications puis en ajouta de nouvelles.
Cette place forte présenta alors quatre principales lignes de défense, non compris redoutes, forts détachés et postes avancés qui se trouvaient en dehors de l'enceinte des fortifications et qui servaient à défendre les abords des passages importants. Ces quatre lignes de défense étaient Le bail extérieur, le bail intérieur, le château fort et le donjon.
Nous dirons quelques mots de chacune.
Il était composé par les fossés et les carragues qui formaient l'unique enceinte des anciennes fortifications. Les huit portes qui donnaient accès dans ce bail furent conservées.
Le pourtour de cette seconde enceinte était à peu près carré. Il partait de la tour Magloire (ou Saint-Magloire) située près de l'abside de l'église Saint-Germain, gagnait la tour Marguerite, les rues du Point-du-Jour et du Beigle, le boulevard Mézeray, la place Mahé, le donjon, la rue de l'Hôtel-de-Ville pour revenir a la tour Magloire.
Les murailles du nouvel enclos avaient en moyenne 30 à 35 pieds de hauteur sur 6 à 14 pieds d'épaisseur.
Couronnées de parapets crénelés pour la plupart, elles étaient flanquées de 16 tours tant rondes que carrées, éloignées les unes des autres d'environ 100 pieds. Ces tours étaient surmontées de créneaux et de mâchicoulis, comme on peut en juger par la vue de la tour Marguerite. Du côté de Saint-Martin, de la Chaussée et du Beigle, les fossés présentaient une largeur de 50 à 80 pieds et se trouvaient toujours remplis d'eau.
(Le Vieil Argentanan, par E. Vimont, page 51.)
L'intérieur de cette seconde enceinte était divisé en deux parties séparées par un rempart qui partait du donjon pour aller aboutir près des fontaines du Beigle. Ce rempart était garni de tours et défendu par un fossé.
La première de ces deux parties contenait la ville proprement dite, c'est-à-dire la rue de l'Horloge, la place Henri-IV, les rues Traversière, de la Vieille-Prison, du Grillon, la rue Saint-Martin jusqu'à la rue de la République, la rue du Vicomte et une fraction de la rue Saint-Germain.
La seconde de ces deux parties renfermait le Château et ses dépendances, c'est-à-dire le Palais ou Grand-logis, qui était la demeure du roi Henri Ier dans les fréquents voyages qu'il faisait à Argentan la Maison du Gouverneur, qu'on nommait particulièrement le Château et qui était située vers le milieu de la place actuelle du marché la Salle des comptes, qui était attenante à ce dernier édifice et qu'on nommait ainsi parce qu'on y faisait la recette et la comptabilité des receveurs du domaine enfin, le Donjon.
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