photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
La fondation de l'église Saint-Jacques, paroisse royale de la ville, remonte à 1199. En effet, les parties principales de cet édifice portent le cachet de la première moitié du XIIIe siècle, et appartiennent au style ogival primitif. Ces parties sont : le chœur, les transepts en totalité, enfin les trois nefs moins leurs voûtes. Les piliers qui supportent les arcades ont cet aspect robuste, cette variété de chapiteaux qui rappellent encore le plein-cintre ; les ogives sont à gros cordons, et les fenêtres du chœur ne sont point partagées par ces compartiments que l'on commence à rencontrer dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Les contre-forts du chœur, massifs et sans ornements, indiquent aussi cette transition. L'église, lors de sa première construction, devait rappeler les anciennes basiliques. Les bas-côtés du chœur datent de la fin du XVe siècle : on y distingue même quelques pilastres portant les traces de la renaissance. Ces bas-côtés, écrasés derrière le maître autel, et irréguliers dans plusieurs de leurs parties, portent l'empreinte d'un goût indécis et abâtardi, et contrastent avec les proportions nobles et pures de la partie primitive du monument ; les compartiments des fenêtres sont contournés à l'excès ; les piliers sans chapiteaux sont formés d'un faisceau de baguettes qui s'écartent ensuite pour former les nervures de la voûte.
La construction de cette partie de l'église est d'ailleurs vicieuse, et n'a que peu de solidité ; à l'extérieur elle offre quelques niches variées et quelques dessins remarquables. Les voûtes de la nef, quoique ressemblant par leur effet total à celles du chœur et des transepts, doivent cependant appartenir au XVe siècle, et, ce qui le prouve, ce sont les nervures évidées qui remplacent dans cette partie les nervures arrondies des deux autres. Les fenêtres aussi n'y présentent plus les mêmes caractères de force et d'ancienneté, et les balustrades peu élégantes qui entourent les combles de la nef, achèvent de confirmer dans cette opinion.
Les ornements du choeur et le maître-autel, d'un beau marbre rouge, sont dus à M. Boulanger, curé de Saint-Jacques en 1765. On a placé, il y a quelques années, deux statues en pierre d'un bel effet, quoique d'un dessin incorrect (saint Pierre et saint Paul). Une balustrade dorée couronne la partie supérieure du chœur, qui, pavé et revêtu de marbres diversement nuancés, est fermé par une grille dorée.
Les deux chapelles latérales, également revêtues de marbre, possèdent chacune un tableau de Brenet. Le premier représente l'Assomption ; le second, saint Pierre et saint Paul.
Parmi les tableaux, on remarque quelques copies des grands maîtres : une belle copie des disciples d'Emmaüs, de Paul Véronèse ; un ex-voto peint à l'occasion d'une maladie de Louis XIV, de l'école de Mignard ; une copie du Christ au tombeau, du Titien, par Philippe de Champagne ; Jésus-Christ chez Simon le Pharisien, tableau italien qui ne manque ni de style ni de chaleur ; Jésus-Christ, la Vierge et saint Jean, tableau à fond d'or, attribué par M. Vitet à l'ancienne école allemande ; saint Louis rendant la justice sous un chêne, petit tableau de Brenet. Nous signalerons encore à l'attention du visiteur, la chaire autour de laquelle sont sculptés les quatre Évangélistes, et un bénitier de sculpture romane, près du portail.
La tour de l'église, pesante de construction, quoique d'un assez bel effet, appartient au XVe siècle. Les ornements en sont de mauvais goût et nullement motivés. La partie au-dessus de la balustrade est encore d'une époque postérieure au reste, ainsi que l'indiquent les pilastres d'un style corrompu, et la petite coupole d'un aspect assez disgracieux. Cette tour devait être accompagnée d'une seconde, avec laquelle elle eût formé un portail complet.
Cette église paya aussi son tribut à la révolution, et servit, pendant cette calamiteuse époque, de temple à l’Être-Suprême.
Source : Compiègne et Pierrefonds par Cottu-Delorme, Baillet, Garanger 1843.
photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
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