pierrefonds

Après avoir traversé le pont sous lequel s'écoule le trop plein des eaux du lac, on passe devant l'établissement des bains. L'église s'élève près de là, à droite. Cette église, fondée sous l'invocation de saint Sulpice par Nivelon Ier, sire de Pierrefonds, offre le mélange de plusieurs époques d'architecture. La crypte, cruciforme, date de 1060. Le chœur et les chapelles sont de 1206 ; la nef et le portail, du style flamboyant. Enfin le clocher, très élégant, est de 1552. Plusieurs pierres funéraires et quelques vitraux datent du XIVe s.

Au Sud de l'église, il reste des anciens bâtiments du prieuré de Pierrefonds, plusieurs arcades, des chapiteaux romans et des caves voûtées en plein cintre, d'où l'on communiquait, dit-on, avec le château primitif de Pierrefonds, maintenant détruit et qui, s'élevant à 300 mètres du château actuel, occupait, sur le plateau qui domine l'église, l'emplacement de la ferme du Rocher.

Pour aller visiter le château, on prend à gauche, et l'on passe devant l'hôtel des Ruines C'est là que s'arrêtent les voitures. Un peu au-dessus, on arrive au pied de l'escarpement du château ; deux chemins se présentent qui conduisent tous les deux sur la plate-forme, en contournant les bases de la forteresse : le premier est escarpé et taillé dans le roc ; le second, d'une pente aisée, fait un plus long détour.

Pierrefonds était, dès le IXe siècle, la résidence de seigneurs puissants, dont la juridiction était fort étendue. « Presque tous les villages situés sur les rives de l'Oise étaient devenus en quelque sorte leurs tributaires.... Ils avaient dans leur dépendance, au XIIe siècle, un grand nombre de territoires au delà de Soissons, et même le village du Bourget, près de Paris. Le concours des vassaux qui venaient discuter leurs intérêts à leur tribunal était continuel. Le chemin qui conduit de la Croix-Saint-Ouen à Pierrefonds, à travers la forêt, porte encore le nom de chemin des Plaideurs.... »

Les seigneurs de Pierrefonds avaient droit de justice haute et basse ; un juge-gruyer exerçait la police dans leurs bois, et ce juge avait sous ses ordres de nombreux sergents. La lignée directe des premiers seigneurs de Pierrefonds s'étant éteinte, les rois de France parvinrent à se rendre possesseurs de cette forteresse et à s'y faire représenter par des officiers de la couronne. Philippe Auguste renouvela l'ancienne charte des bourgeois de Pierrefonds et fit cession d'une grande partie des bâtiments du château, qui tombait de vétusté, aux Bénédictins de Saint-Sulpice et de Saint-Mesmes, desservants de l'église. Ces religieux finirent par les posséder tous et les convertirent en ferme.

vue de Pierrefonds

Le premier château de Pierrefonds avait été bâti au XIe siècle. Louis, duc d'Orléans, habile constructeur de forteresses, devenu seigneur de Pierrefonds, éleva, vers 1400, sur une autre assiette mieux choisie, le château actuel, qui dès lors, fut cité comme une merveille. C'est, dit un historien du XVe s., « un chastel moult bel et puissamment édifié, moult fort défensable et rempli de toutes choses appartenantes à la guerre. »

En 1411, Bosquiaux, commandant du château, défendit Pierrefonds, au nom du fils du duc d'Orléans, contre les Bourguignons, qu'il repoussa ; plus tard, il le rendit moyennant 2000 écus d'or comptant. A la paix, en 1413, le comte de Saint-Pol, auquel le château avait été remis en garde, dut le restituer au duc d'Orléans; mais, celui-ci ayant refusé de lui rembourser aucune indemnité, au moment de rendre la place, Saint-Pol y alluma un incendie qui consuma une partie de la toiture et endommagea quelques tours. Bosquiaux reprit son commandement. Après divers exploits, ce capitaine dut céder Pierrefonds aux Anglais, qui lui permirent de se retirer dans le château délabré de Choisy-sur-Aisne. L'année suivante, il y fut assiégé par le duc de Bedford, et s'y défendit jusqu'à l'extrémité ; il fut pris et mené à Paris, où ses ennemis le firent décapiter et ensuite écarteler. Le château de Pierrefonds, rendu à Charles VII en 1429, puis réparé par Louis XII, tomba en 1588 au pouvoir des Ligueurs : le commandement en fut donné en garde par les Seize à un sieur de Rieux, personnage assez important pour avoir eu part au suvenirs acrimonieux des auteurs de la satire Ménippée. (...)

Depuis le commencement de l'année 1858, sur l'ordre de l'empereur Napoléon III, la restauration du château de Pierrefonds a été entreprise, en grande partie au moyen des ressources tirées de la cassette de S. M. Les travaux, conduits d'abord avec lenteur, ont été poussés très-activement de 1865 à 1868. Si bien que l'ancienne place forte sera rétablie avec ses logis, ses salles, cours et dépendances vers la fin de 1869. Déjà le donjon est habitable et la belle collection d'armes de l'Empereur (40 armures environ) est placée dans la grand'salle du château qui n'a pas moins de 50 mètres de longueur sur 10 de largeur. Cette salle, intérieurement peinte et boisée, est terminée à l'une de ses extrémités par une immense cheminée à deux foyers sur le manteau de laquelle sont sculptées, en grandeur naturelle, les statues des neuf preuses ; la voûte est en fer.

Source : Les environs de Paris illustrés par Adolphe Laurent Joanne

Ancienne gare

L'ancienne gare de Pierrefonds est constituée d'un pavillon central de plan rectangulaire et d'un étage, agrémenté d'un pignon sur chacune de ses façades. Aujourd'hui désaffectée, elle fut ouverte en 1884 et a été fermée au service des voyageurs le 25 février 1940.

Eglise

La fondation de l'église Saint-Jacques, paroisse royale de la ville, remonte à 1199. En effet, les parties principales de cet édifice portent le cachet de la première moitié du XIIIe siècle, et appartiennent au style ogival primitif. Ces parties sont : le chœur, les transepts en totalité, enfin les trois nefs moins leurs voûtes. Les piliers qui supportent les arcades ont cet aspect robuste, cette variété de chapiteaux qui rappellent encore le plein-cintre...

Château de Pierrefonds

Château emblématique de l’architecture palatiale et défensive du XVe siècle bâti au tournant de ce siècle par Louis d’Orléans, fils cadet de Charles V, démantelé au début du XVIIe siècle sur ordre de Louis XIII, Pierrefonds est aujourd’hui célèbre grâce à sa reconstruction par Eugène Viollet-Le-Duc à partir de 1858.