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Une route qui monte d'Orrouy à Champlieu nous permet de nous rendre promptement aux ruines maintenant célèbres, qui furent mises A découvert à peut près en même temps que la bourgade du mont Berny.
Depuis longtemps le soc de la charrue ou la pointe de la bêche faisaient jaillir, en ces plaines, des monnaies et des outils remontant au temps des Romains. L'empereur Napoléon III ordonna que des fouilles sérieuses fussent entreprises ; elles mirent à découvert les restes d'un théâtre, d'un temple et d'un établissement de bains.
Si l'on en croit la tradition, ces restes proviendraient d'une cité nommée Ratomagus, dont parle Ptolémée, et qui fut peut-être, avant Senlis, la capitale du pays des Sylvanectes. Ce n'est pas ici le lieu de discuter ces origines, la visite des mines offre un intérêt plus vif.
Le théâtre, dont l'hémicycle a 70 mètres de diamètre, en est la partie la plus importante ; c'est lui qu'on aperçoit d'abord si l'on vient aux ruines par la forêt. ll est bien conservé et ses proportions sont parfaitement appréciables ; on en voit la scène, l'emplacement des gradins et les vomitoires ; le mur qui l'entoure atteint A peu prés 7 mètres de hauteur ; il est soutenu par des contreforts et fait de pierres ayant la forme d'une grosse brique. Malheureusement, en beaucoup d'endroits, prés des vomitoires par exemple, ces pierres sont posées les unes sur les autres sans qu'aucun ciment les unisse ; aussi les Anglais qui passent ne se privent-ils point d'en emporter pour se faire des presse-papiers.
Près du théâtre sont les ruines des thermes ; on y peut voir encore les bases des colonnes d'un portique, les restes de l'hypocauste ou fourneau souterrain plus complète que tous ceux qui ont été découverts en France, la trace des baignoires, celle des conduits, enfin toutes les parties d'un établissement de ce genre.
De l'autre coté de la route sont les ruines d'un temple dont on peut apprécier les dimensions, sans qu'il soit possible toutefois de dire à quelle divinité il était dédié. On assure que les Francs ont dû réparer le théâtre et l'approprier à leur usage ; aussi quelques auteurs, contestant son origine, ont-ils prétendu qu'il avait du être construit sous les Mérovingiens. Un examen attentif des sculptures que nous rencontrons dans les ruines suffit pour prouver qu'on est bien en présence d'une construction romaine.