Vestiges du couvent des Jacobins et ancienne enceinte de la ville

Annecdotes

  • Titre : Compiègne pendant l'invasion espagnole, ouvrage publié sous les auspices de la Société historique de Compiègne
  • Auteur : Bazin, Arthur
  • Éditeur : H. Lefebvre (Compiègne)
  • Date d'édition : 1896

(1636 / 1638) : Cette année, ce fut le révérend père François Durand, prieur du couvent des Jacobins, qui annonça la parole de Dieu, durant l'Avent, et les gouverneurs attournés, selon la coutume, ne manquèrent pas d'assister à ses prédications. (...)
Le révérend père François Durand qui avait prêché le dernier A vent, prêcha aussi durant le Carême et le couvent des Jacobins toucha 30 livres pour ces deux stations.

quartier

  • Titre : Les anciens quartiers de Compiègne, ses vieux hôtels et leurs enseignes.
  • Auteur : Rendu, Zacharie (architecte)
  • Éditeur : Impr. impériale (Paris)
  • Date d'édition : 1863

Le tour du Chastel du Roy et des Gourneaux. Ce nom, d'origine très-ancienne, se rattache au Château-Royal, qui était situé sur l'emplacement des Jacobins. Il se composait de la rue du Vieux-Pont, d'une maison sur le vieux pont, à quelques pas de l'endroit où Jeanne Darc fut faite prisonnière, du moulin construit en tête de ce pont, côté du Petit-Margny; d'une étable y attenant et de la tuerie.Ces derniers bâtiments ont été démolis lors de l'établissement du Pont-Neuf, en 1732. La grosse tour, la place et le jardin, sur le rempart des Jacobins, en faisaient partie.

Ce tour comprenait aussi l'hostel de la Galère (*) et l'hostel des Trois Maillets. Nous supposons, sans l'affirmer, que ce logis était placé au numéro 39 de la rue Jeanne-Darc (**). Trois maillets sont encore sculptés sur des abouts de poutres, à l'extérieur de la maison. Peut-être aussi était-ce l'habitation d'un sire de Mailly.

Ce pâté contenait, en outre, l'hostel Saint-André, attenant à la porte des Tanneurs.

* Situé derrière le couvent des Jacobins, près le rempart et la Tannerie.(Registre de Saisines, Archives de la mairie de Compiègne, 1682 à 1686, page 2.)

** La partie de cette rue comprise entre l'hôtel de Barillet et la place aux Toiles se nommait rue des Marchands.

La prise de Jeanne d'Arc devant compiègne

  • Titre : La prise de Jeanne d'Arc devant Compiègne et l'histoire des sièges de la même ville sous Charles VI et Charles VII
  • Auteur : Sorel, Alexandre (1826-1903)
  • Éditeur : A. Picard (Paris)
  • Date d'édition : 1889

Je yray voir
mes bon amys
de Compiengne

1430 - 1880
1895

le religieux Morel prit la parole, exposa à Charles VII la situation pénible où se trouvait la ville de Compiègne, et le supplia d'accorder aux habitants un nouveau délai, en les faisant bénéficier de l'armistice que, disait-on, il avait conclue avec le duc de Bourgogne. Non seulement le roi ne voulut pas accueillir cette requête, mais encore il déclara aux envoyés de Compiègne, que, si le lendemain, à quatre heures du matin, la ville n'était point rendue, il l'assiégerait (*). (...)

* « A maistre Pierre Morel, religieux du couvent des Jacobins, maistre Lorens Conne, Pierre de Durcat, Jehan Le Féron, Symon Le Fèvre. qui furent esleuz pour aler en ambaxade par devers le Roy N. S. à Crespy luy remonstrer les affaires de la dicte ville (Compiègne), et pour luy respondre sur ce qu'il avoit mandé par son hérault lui rendre lobéissance de la dite ville, laquele response les diz esleuz par l'ordonnance des habitans d'icelle ville, firent au Roy N. S. que il lui pleust les tenir ès abstinences, quil avoit avec Mgr le duc de Bourgoigne où ils estoient comprins, comme on leur avoit rapporté, et pour ce, se partirent du dit Compiengne le samedi XIIIe jour du dit mois daoust et revindrent au dit Compiengne le landemain, et rapportèrent qu'ilz avoient faict la response au Roy N. S. tele que dit est. Cependant le Roy ne leur avoit riens voulu accorder et n'avoient peu avoir aulcun délay pour avoir advis sur le faict de la dite reddition que jusques au lendemain quatre heures au matin. LVIII s. vi d. p. » (Archives de Compiègne, CC. 13, f° 249.)

La première préoccupation du duc de Bourgogne fut d'établir un passage sur l'Oise, afin de pouvoir attaquer la place sur la rive gauche, et, au besoin, se ménager une retraite à la suite de cette attaque.; à cet effet, il fit construire un pont de bois un peu au-dessus de la Tour des oziers, dans l'îlot près duquel se trouve actuellement un établissement de bains froids. Déjà, dans les premiers jours du mois de mai, au moment où son armée marchait sur Choisy, il avait fait remettre en état le pont d'Ourquans qui avait été précédemment rompu.
Une fois les troupes réparties dans leurs campements respectifs, les capitaines qui les commandaient tinrent un conseil de guerre, que présida le duc de Bourgogne.
Il fut convenu alors que l'attaque porterait tout d'abord sur le pont, sur le boulevard qui en formait la tête, et sur la partie de rempart qui se trouvait devant le couvent des Jacobins. Il semblait, en effet, qu'une fois maîtres de la tête du pont, les assiégeants réduiraient promptement la ville ; aussi, les ordres furent-ils donnés pour commencer au plus vite les tranchées qui devaient permettre de se rapprocher du boulevard, et d'établir, à portée de canon, une bastille qui en facilitât le bombardement. C'est au moment où l'on se disposait à exécuter ces travaux que, le 22 mai 1430, dans l'après-midi, la nouvelle du siège de Compiègne parvint à Jeanne d'Arc. (...)

Mais en dehors de ces ouvrages multiples, il avait été facile de voir que certaines parties des fortifications laissaient à désirer. Les deux points vulnérables étaient surtout le couvent des Jacobins et la tour des Osiers. Guillaume de Flavy s'en rendit compte ; aussi chercha-t-il à y remédier, autant que possible, en faisant élever, devant les Jacobins, un retranchement en terre, et en faisant percer une poterne qui permît de communiquer directement avec le couvent ; puis, à l'autre extrémité des remparts, le long de l'Oise, il fit couler un grand bateau près de la tour des Osiers, de façon à garantir Vile de la Palée et à en rendre la pointe inaccessible. De plus, on garnit les fossés de haies d'épines, on ménagea dans les murs quantité de sarbacanes, et on creusa en dehors du donjon, une galerie souterraine donnant la facilité de circuler à couvert tout le long de la rivière. (...)

De leur côté, les attoumés visitèrent tous les quartiers de la ville et constatèrent les dégâts importants qu'y avait causés le bombardement des Anglo-Bourguignons. Un grand nombre d'habitations n'existaient plus.
C'était surtout dans le quartier du couvent des Jacobins que les boulets ennemis avaient fait fureur. Outre ce couvent très endommagé, presque toutes les maisons de la rue des Chevaux (aujourd'hui de Pierre d'Aiily) étaient démolies ; plusieurs de celles de la rue du Pont et de la rue des Gourneaux, notamment la grange du Lendit, qui appartenait à Guillaume de Flavy, n'avaient pas eu un meilleur sort. Sur la place du Change, les hôtels de la Rose, des Rats, de la Belle dame et les logettes des changeurs avaient aussi beaucoup souffert. Il en était de même de quantité de bâtiments situés dans les rues de Saint-Antoine, du Coq-Bacille (clos Bazile), des Domeliers, de Pierrefonds, aux Charons (ancienne rue du Paon), de Soissons, Amisart (Saint-Jacques) où se trouvait l'hôtel d'Offémont; et au Tour du Clos dans lequel l'habitation de Robert le Féron « qui estoit une très notable maison fut arse et détruite. » Partout ce n'était que ruine et désolation ; mais chacun se consolait en pensant qu'il avait échappé à la domination étrangère. (...)

les Anglais postés à gauche dans le village de Venette, puis Jeanne sortant par le boulevard et marchant droit sur Margny. Or, pendant qu'elle opérait ainsi, que devait faire Guillaume de Flavy ? Surveiller du haut des remparts ou de l'une des tours ce qui allait se passer : réunir à l'avance dans l'enceinte du boulevard, une troupe toute prête à sortir et à porter secours à celle de Jeanne d'Arc s'il y avait lieu ; et par dessus tout, empêcher les Anglais de venir se joindre aux Bourguignons, c'est-à-dire, les tenir en respect au moyen des batteries disposées à cet effet.
Le gros canon, on le sait, était braqué près du couvent des Jacobins ; toutes les tours, ainsi que le boulevard avaient le leur, de telle sorte, qu'aussitôt les Anglais mis en marche, ils devaient être pris en flanc par les pierres à canon jetées de la place. Or, au lieu de cela, rien, absolument rien. (...)

Guillaume de Flavy a trouvé dans Quicherat un défenseur énergique au point de vue de la trahison, encore bien que le savant éditeur du Procès de Jeanne d'Arc se soit trompé, quand il a dit, que du vivant du Capitaine, aucune accusation ne s'était produite contre lui à cet égard. Or, on a vu plus haut, qu'en 1444 un avocat du Parlement de Paris l'avait dénoncé publiquement comme ayant facilité la prise de la Pucelle et que le défenseur de Guillaume de Flavy n'avait rien répondu.
Quicherat d'ailleurs est obligé de reconnaître que le personnage n'était pas très recommandable. « Une suite interminable de forfaits, écrit-il, ont rendu sort nom tellement sinistre, que l'on conçoit que par la suite du temps, on lui ait imputé des crimes dont il n'était pas coupable. Il fut de ces hommes qui, jetés dès leur enfance sur les champs de bataille, y avaient contracté la férocité et le dérèglement des barbares ; ses violences publiquement exercées le rendirent redoutable même au roi, qui n'osa pas le poursuivre après la séquestration et la mort plus que suspecte d'un de ses maréchaux. En revanche sa femme l'ayant assassiné, obtint sa grâce * Pendant vingt ans, ses frères poursuivirent la vengeance des morts sur les complices de leur belle-soeur. Trois meurtres assouvirent à peine leurs ressentiments. Enfin, la justice s'en mêla, et avec ses lenteurs d'autrefois, en l'année 1509 seulement, après l'extinction totale de la ligne masculine des Flavy, elle rendit un arrêt qui flétrissait la mémoire de Guillaume, comme assassin du maréchal mort dans ses prisons. Une croix commémorative du crime et du jugement fut érigée devant la Grosse-Tour de Compiègne. ** »

 * Guillaume de Flavy fut assassiné « au château de Neele en Tardenois; » son corps fut ramené à Compiègne et inhumé dans le choeur de l'église du Couvent des Jacobins.

** Cette croix avait été placée « en la rue du Pont (aujourd'hui de Jeanne d'Arc), au droit de la grosse tour de Compiègne, de l'ordonnance de maistre Lecoq, conseiller, exécuteur de l'arrêt. » Elle n'existe plus depuis longtemps.

Extraits du registre des comptes de la ville de Compiègne a propos du siège de 1430

F° 133 r°. A Jehan Lefeuve et Jehan Picart, manouvriers, pour avoir ou mois d'avrilz IIIIe et XXXI, après Pasques, descombré emprès les poultres qui estoient en dehors du coing des Jacobins dont on avoit fait un bolvart.... et ont mis les dites poultres dedans le jardin des Jacobins à l'aide des charpentes par la poterne qui a esté pendant le siège ou dit couvent des Jacobins VII s. IIII d.p.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 99183
  • item : Vestiges du couvent des Jacobins et ancienne enceinte de la ville
  • Localisation :
    • Oise
    • Compiègne
  • Adresse : 1 rue d'Austerlitz
  • Code INSEE commune : 60159
  • Code postal de la commune : 60200
  • Ordre dans la liste : 50
  • Nom commun de la construction : 3 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • fort
    • agglomération
    • couvent
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : vestiges (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 13e siècle
    • 16e siècle
  • Dates de protection :
    • 1930/05/20 : inscrit MH
    • 1931/03/19 : classé MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :16 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • enceinte
    • courtine
    • galerie
    • porte
    • cour
    • arcade
    • mur
    • logis
    • cloître
    • monument
    • logis abbatial
    • monument aux morts
    • port
    • baie
    • ARC
    • Abbatial
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • Cette construction a été affectée a l'usage de : musée

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détail :
    • Les restes de l' ancienne enceinte et du couvent, à l' exception des parties classées : inscription par arrêté du 20 mai 1930 - Les restes du couvent et l'ancienne enceinte ci-après désignés : fragment du mur de l' enceinte
    • fragment de l' ancienne courtine
    • arcades d' une des galeries du cloître
    • fenêtre de la salle des gardes du vieux palais
    • porte des anciens bâtiments abbatiaux ainsi que les monuments funéraires du maréchal d' Humières et de Jeanne de Hangest : classement par arrêté du 19 mars 1931
  • Référence Mérimée : PA00114610

photo : gpw

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