Hôtel des Rats

L'hôtel des Rats était appelé hôtel d'Arras en 1329 et encore en 1406. Cette maison paraît avoir été construite vers 1267. Elle s'étendait de la place du Change à la rue d'Estrées, aujourd'hui des Cordeliers.

Elle subsista jusqu'en 1843, année où elle fut divisée en deux immeubles, par Deverson, propriétaire à cette époque, maire de Compiègne en 1852 et 1853.

A droite était l'hôtel de Bourgogne, à gauche l'hôtel du Cerf, maison toute en bois, absorbée en 1484, par la Halle-au-Pain, et qui reprenait son indépendance vers 1550, pour passer dix ans plus tard l'hôtel des Rats et redevenir propriété distincte en 1612; démolie en 1860, elle est reconstruite en pierres avec quatre étages.

Le premier propriétaire de l'hôtel des Rats fut Adrien Lescrivain, ensuite Jehan de Sarry, vers 1358, dont la famille le posséda près de deux siècles. Il était sergent, conseiller du Roy et prévôt en 1460. Cette maison ayant été très abîmée pendant les guerres de Jeanne d'Arc, le roy Charles VII permit de prendre du bois dans la forêt pour sa réparation.

De 1550 à 1648, elle appartint à la famille Ponlletier, qui fit refaire la façade en 1550 (Guynemer, page 49, 1911).

Ensuite Le Caron en fut propriétaire, de 1648 à 1683. Deverson, de 1816 à 1843. Mirguay, père et fils, serruriers, de 1843 à 1862, Marcel, de 1862 à 1909. Enfin, Leriche, dont la femme est une petite fille des Mirguay.

Cette maison habitée par la famille d'Estrées, est devenue historique par les sept visites de Henri IV à Gabrielle d'Estrées, qui décéda en 1599 à l'âge de vingt-huit ans.

Henri IV était alors marié à Marguerite de Valois, troisième fille de Henri II et de Catherine de Médicis. Ils se séparèrent en commun accord, et un peu plus tard en 1600, Henri IV se remaria à Marie de Médicis, qui fut la mère de Louis XIII.

Henri VI se montra en toutes circonstances très reconnaissant de l'attachement des Compiégnois. En 1590 le gouverneur alla lui offrir un vin d'honneur à l'hôtel des Rats (Pélassy 150).

La famille d'Estrées est très ancienne, un de ses membres a été maire en 1207, et seigneur du bois de Lihus. Plusieurs ont été barons fieffés de l'Abbaye de Saint-Corneille, jusqu'en i520 (de Goya, page 159).

A l'angle de la rue des Boucheries existait, jusqu'à 1791, à côté des deux maisons ci-dessous, une maison qui était le siège de la corporation des Bouchers, composée autrefois de dix bouchers, ayant chacun leur étal et qui occupait toute la longueur de la rue.