photo : Sébastien Dusart
« Quelques uns escrivent que cette rue se nommoit jadis les trois rues, et qu'elle fut appelée Fossart pour avoir autrefois servi en une publique récréation à représenter l'bistoire de Curtius, romain, qui se jetoit à cheval dans une fosse ardente. »
(H. d'Oultr.)
Source : Le culte de N-D. Du Saint Cordon à Valenciennes du XIe au XIXe 1864.
A l'ocasion du traité de Campo-Formio (signé le 18 octobre 1797 entre Napoléon Bonaparte, général en chef de l'armée française en Italie représentant la République française et le comte Louis de Cobentzel, représentant l'Autriche et qui met fin une première fois à la guerre franco-autrichienne) la rue du Grand Fossart sera un point de passage pour une fête données par les habitants de la ville :
L'heureuse Révolution qui s'est opérée en France, a procuré à ses habitants le règne de la. Liberté fondé sur l'empire des lois.
Les puissances étrangères, jalouses de notre bonheur, ont voulu y porter atteinte et en arrêter la durée.
Pour cet effet, elles ont rassemblé des armées nombreuses pour envahir la terre sacrée de la liberté, conduire au supplice les amis de cette heureuse Révolution, et partager entre eux les débris de ce vaste Etat.
Tout a été mis en usage pour y parvenir la trahison, la corruption, le brigandage, l'assassinat, la famine et le poison, rien n'a été oublié. A tous ces maux, ajoutez-y le brandon du fanatisme, le feu de la guerre civile, et les poignards de la royauté, qui par leurs excès ont cherché à faire de la France un vaste cimetière
Tous ces maux accumulés à la fois sur notre malheureuse patrie, au lieu de l'anéantir, lui ont donné plus d'énergie elle a appris à vaincre à l'école du malheur.
Les phalanges républicaines conduites par des généraux justes et vertueux, ont fait trembler sur leurs trônes les tyrans coalisés elles les ont combattus sous l'égide de la Liberté et leurs victoires multipliées ont sauvé la République naissante, et menacée de toutes parts.
Gràces vous soit rendues, ô généreuses armées gloire vous soit rendue, o vertueux généraux c'est à vos fatigues, à vos privations, à votre valeur et à votre sang que nous devons la paix.
L'administration municipale, pénétrée de la plus vive reconnoissance, et voulant stimuler ce généreux sentiment dans le coeur de ses concitoyens, Arrête, le commissaire du Directoire exécutif entendu,
Qu'il sera célébré une fête )e 20 nivôse 1 pour la ratification de la paix entre la République française et l'empereur.
La veille, à 6 heures du soir, il sera tiré une salve de canons, tant sur les remparts de la ville que de la citadelle les carillons du beffroy et du collège exécuteront des airs patriotiques depuis 7 heures du soir jusqu'à 8 le 20, à C heures du matin, une salve d'artillerie annoncera que ce jour est un jour de joye, et que tous les républicains y doivent prendre part.
Les carillons exécuteront, depuis 7 heures du matin jusqu'à 8, des airs patriotiques.
Ils exécuteront les mêmes airs depuis midi jusqu'à une heure. A une heure trois quarts, les autorités constituées, civiles et militaires, se rendront au lieu des séances de l'administration municipale.
A deux heures précises, le cortège partira de la maison commune et par- courera les rues de Cambray, Carmes-Déchaussés, place Notre-Dame, rue Notre-Dame, place et rue du Neuf-Bourg, place à Lille, derrière les Recollets, pont Saint-Jacques, rue Derrière les Murs, rue de Tournay, pont Néron, marché au Poisson, rue du Moulin Saint-Gëry, rue des Carmélites, rue Sous la Vigne et des Mois Fromages, rue Cardon, Grand Fossart et Delsaut, pont Delsaut, rue d'Audregnie et de Cambray.
Pendant cette marche, il sera, aux endroits ordinaires, annoncé au peuple que la paix est conclue entre la République française et l'empereur. Pendant cette promenade civique, les salves d'artillerie auront lieu et les carillons exécuteront des airs patriotiques.
Arrivé sur la Grande Place, les autorités constituées se rangeront autour de l'Autel de la Patrie, où il sera prononcé un discours par un des membres de l'administration le discours prononcé, il sera exécuté des airs patriotiques par les amateurs de musique.
Le soir à cinq heures, il sera allumé un bûcher sur la Grande Place; à six heures, la cloche du beffroy annoncera aux habitants d'illuminer la façade de leur maison.
Source : La défense nationale dans le Nord, de 1792 à 1802. Tome 2