douai

Douai, chef-lieu d'arrondissement (Nord), porte:

De gueules, à la flèche d'or, partant de l'angle dextre et frappant le coeur de l'écu, d'où sort un flot de sang qui laisse tomber plusieurs gouttes.

Cimier : un D gothique d'or.

Philippe d'Alsace, comte de Flandre, ayant, en 1175, accordé à Douai le droit de commune, les bourgeois prirent pour signe de ralliement et armoiries, l'écu plein de gueules, surmonté du D gothique d'or. Ce fut sous cette bannière qu'ils combattirent, en 1214, à Bouvines; mais après les batailles de Pont à Verdin et de Mons en Pévèle, en 1304, où une grande partie des troupes fournies par la commune resta sur le champ de bataille, Douai, pour honorer la mémoire de ses braves, chargea son écu des pièces que nous avons décrites.

Douai (Duacum) existait du temps de César, et était habité par les Catuaci. En 870, c'était déjà une place très-forte, puisque les efforts des Normands échouèrent devant ses murs. En 932, Hugues le Grand s'en étant rendu maître, la donna au comte Roger, lequel la céda ensuite pour sa rançon à Louis d'Outremer. Lothaire s'en empara en 965. Les comtes de Flandre y rentrèrent en 988. Robert le Frison prit Douai en 1072, et Robert le Jeune en 1102; mais, en 1107, l'empereur l'attaqua vainement, Les Français s'en rendirent maîtres en 1212, les comtes de Flandre y rentrèrent en 1302, et leur souveraineté fut reconnue en 1368 par Charles V. En 1479, Louis XI échoua dans une tentative qu'il fit contre cette place, et Coligny ne fut pas plus heureux en 1557. On ne sait pas à l'occasion duquel de ces deux sièges la fameuse fête de Gayant a été établie. Le roi d'Espagne, Philippe II, y fonda une université en 1562. Louis XIV prit cette ville en 1667, et y établit le parlement de Flandre en 1709. L'année suivante, il la perdit; mais elle fut reprise par Villars, et le traité d'Utrecht l'assura à la France.

Source : Armorial national de France par Léon Vaisse, Traversier 1842/1860.