cambrai

Cambrai, capitale du Cambresis, qui faisait partie de l'Artois, aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement (Nord), porte:

D'or, à un aigle à deux têtes, aux ailes èployées, de sable, portant en cœur un écusson d'argent chargé de trois loups de sable.

Cambrai, ancienne capitale des Nervii, reçut des Romains le nom de Cameracum, et devint, après la destruction de Bavay, une des places les plus importantes de la Gaule Belgique. Clodion, s'en étant rendu maître en 445, prit le titre de roi de Cambrai. Chilpéric s'y retira en 584 avec ses trésors. En 870, les Normands y entrèrent et y firent un immense butin. Charles le Simple céda Cambrai à Henri I en 922. Les évêques se firent concéder par l'empire la souveraineté de la ville. Fulbert, qui occupait le siège en 953, la fit entourer d'un rempart pour la mettre à l'abri des attaques des Hongrois. Les bourgeois, cependant, ne supportaient qu'impatiemment l'autorité de leurs pieux seigneurs; aussi firent-ils diverses tentatives pour secouer leur joug. Trois fois, de 957 à 1076, la commune constituée par les habitants de Cambrai fut détruite par les armes impériales. Les bourgeois n'en continuèrent pas moins la lutte jusqu'au milieu du quatorzième siècle. La victoire finit par leur rester, et la charte qu'ils se donnèrent fut longtemps citée comme un modèle d'organisation politique. Un traité venait de donner cette place à la France, lorsque, sous Philippe de Valois, elle fut inutilement assiégée par une armée de quatre-vingt mille Anglais. Après être passée aux ducs de Bourgogne, elle revint à Louis XI, qui, en 1478, la rendit à l'empire. Charles-Quint y fit construire une des plus fortes citadelles de l'Europe. C'est à Cambrai que furent conclues, en 1507, la ligue du roi de France, de l'empereur d'Allemagne, du roi d'Aragon et du pape contre la république de Venise, et, en 1529, la paix entre François I et Charles-Quint. Après la reprise des hostilités, Cambrai échappa de nouveau à la France en 1544. Henri II l'assiégea inutilement en 1553; mais le duc d'Alençon, fils de ce prince, y entra en 1581, et le duc de Parme échoua dans une tentative qu'il fit pour la reprendre l'année suivante. Cependant, en 1595, elle ouvrit ses portes aux Espagnols, qui la gardèrent jusqu'en 1677. Cette année là, Louis XIV la prit après neuf jours de tranchée ouverte, et la réunit définitivement à la France. Les Autrichiens tentèrent vainement de s'en emparer en 1793.

Source : Armorial national de France par Léon Vaisse, Traversier 1842/1860.