photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Il semble que le pape Pie VII se soit arrêté à Tronsanges en juin 1812, lors de son transfert secret de Savone à Fontainebleau (il était alors prisonnier de Napoléon 1er). La croix a une vocation commémorative de cet événement et est dressée en bord de route à l'intersection entre l'ancienne nationale 7 et la D174.
Monument érigé pour rappeler la mémoire d'un accident arrivé a Pie VII, lors de sa translation de savone a fontainebleau, en 1812
(extrait de la semaine religieuse de nevers, d'après le bien public du 30 juillet 1867)
« Au mois de juin 1812, Pie VII fut transféré de Savone à Fontainebleau, et on le faisait voyager nuit et jour, malgré son état de faiblesse et de maladie. Le 19 du même mois, le Saint Père traversait Nevers, et, entre Pougues et La Charité, il s'arrêta au bord de la route, devant une maison isolée, en un lieu appelé Barbeloup, dans la paroisse de Tronsanges. Pour éviter les manifestations que le passage du Pape eut fait naître dans les populations, on envoyait des chevaux l'attendre sur la route en dehors des relais de poste, et c'est ainsi qu'on fit relayer la voilure de Pie VII à Barbeloup.
« Le Souverain-Pontife, dévoré de fièvre et de soif, descendit un instant pour se reposer sous un cerisier, alors paré de tous ses fruits, et Sa Sainteté demanda un peu de lait aux habitants de cette maison. Une femme courut en chercher, et l'offrit à genoux au Vicaire de Jésus-Christ, qui remercia cette nouvelle Véronique et lui donna une pièce de monnaie. La tradition rapporte que cette femme fil un trou à la pièce pontificale, la suspendit à un cordon et la porta désormais à son cou comme une médaille et une relique.
« Après ce léger rafraîchissement, Pie VII reprit son douloureux pèlerinage, entre les persécutions de la terre et les consolations du ciel, (Saint-Augustin.)
« Depuis lors, on a vénéré, dans le pays, le cerisier sous lequel Pie VII s'était reposé ; mais cet arbre a été abattu dans ces derniers temps, et Monseigneur a eu l'heureuse inspiration de le remplacer par un monument plus durable, qui rappellerait à l'avenir cette station de la voie douloureuse du Pape. Cette pensée a pu se réaliser, grâce au concours empressé de M.Victor Servoie, maire de Tronsanges. De nombreuses souscriptions ont permis d'élever une élégante colonne en pierre, sur le dessin de M.Bouveault, architecte à Nevers. Sur cette colonne repose une tiare délicatement sculptée et surmontée d'une crois dorée. Sur le socle on lit cette inscription :
Hic
Die XIX jvnii M.D.CCC.XII,
Pivs VII P. M.
Peregrinvs et aegrotans
Modico lacté reficiebatvr.
De torrente in via bibet, propterea exallabit caput