pouilly sur loire

En quittant le canton de Prémery, si l'on coupe brusquement à l'ouest, on entre sur le territoire de Pouilly, renommé pour ses vins blancs, rivaux des produits les plus délicats du Bordelais, de la Bourgogne et même de la Champagne. Voici le chef-lieu, situé sur la grande route de Paris à Lyon, et dans une position comparable aux sites enchanteurs de la Touraine et de l'Anjou. Quoique placé sur la voie de Noviodunum à Genabum, Pouilly, Pauliacum, n'offre aucune trace du séjour des Romains. On y a pourtant trouvé quelques pièces antiques et une médaille à l'effigie de l'impératrice Sabinie, cette princesse, digne d'un meilleur sort, qui, après avoir favorisé les savants, partagea le trépas de l'empereur Gallien, son époux, qu'elle surpassait en magnanimité. Il a été découvert aussi sur les coteaux qui dominent Pouilly quelques fragments de mosaïque, mais appartenant à une époque de décadence, et tout porte à croire que ce pavé était un reste du palais que saint Vigile, évêque d'Auxerre, possédait en ce lieu au VIIe siècle. Ce prélat légua, par son testament, cette élégance villa, comme terre de son patrimoine, au monastère de Notre-Dame, qu'il avait fait construire hors des murs de la ville épiscopale. En 868, Charles le Chauve, marchant contre Gérard de Roussillon, comte de Nevers, passa la Loire à Pouilly, pour se porter à la rencontre de ce seigneur. Treize ans plus tard, Carloman, guerroyant contre l'ambitieux Boson, roi de Provence, séjourna quelque temps au lieu qui nous occupe. A la fin du XIe siècle, ce fief était possédé par un baron nommé Humbault, qui , partant pour la Terre-Sainte, le céda aux Bénédictins de la Charité, moyennant trois mille cent sous, et le cadeau d'un marc d'argent à sa femme. Le noble croisé-avait stipulé dans cette donation, que s'il revenait des terres lointaines où sa piété le conduisait, dans un âge déjà avancé, les religieux lui rendraient ses biens au prix qu'il avait reçu d'eux. Humbault ne revit jamais les bords de la Loire, et ses trois fils, Mathieu, Raymond et Hugues, ainsi que sa fille Élisabeth, confirmèrent l'acte d'abandon signé par leur père. Précédemment, le frère du premier donataire avait cédé également au prieuré de la Charité la moitié de la justice de Pouilly, avec cette sorte de marchandise qui formait alors le complément de toute cession de biens territoriaux, des hommes et des femmes serfs.

Les Anglais occupaient Pouilly en 1364 ; mais ayant voulu de ce point tenter une expédition contre la forteresse aérienne de Sancerre, ils échouèrent dans cette entreprise, et se virent contraints de repasser la Loire, qu'ils avaient traversée à Tracy.

En 1569, un capitaine protestant nommé Marafin, s'empara de Pouilly. Huit ans plus tard, le fameux Helyot, chassé de la Charité, se rendit à son tour maître de cette place, alors fortifiée, ainsi que l'attestent quelques vestiges de son enceinte, dont on reconnaît la circonvallation des hauteurs environnantes. Ces fortifications avaient été, sans doute, construites en même temps que l'église paroissiale, c'est-à-dire vers le milieu du XVe siècle. Durant le séjour des protestants à Pouilly, l'église fut incendiée en partie. Il est probable que la destruction des murs date aussi de cette époque, ainsi que la dégradation du château, qui fut reconstruit vers le milieu du XVIIe siècle. La façade nord de ce dernier édifice est assez imposante.

La cure de Pouilly était sous la dépendance des Bénédictins de la Charité, et le curé à la nomination de leurs prieurs. L'un de ces dignitaires, Pierre Passalaigue, vendit au duc de Nevers, Charles de Gonzague, la justice haute, moyenne et basse de la Charité, y compris Pouilly et dépendances, moyennant deux mille livres de rente au profit du couvent. Les religieux voulurent former opposition à cette cession ; mais, nonobstant leurs efforts, la justice demeura annexée au duché-pairie.

Pouilly dépendait anciennement de la contrée nommée la Puysaye ; ce fut autrefois le siége d'une élection. Durant la période républicaine, on y avait placé une administration de district ; ce n'est plus aujourd'hui qu'un chef-lieu de canton, mais rendu opulent par les produits de son vignoble d'élite. Celui-ci ne comprend pas moins de 1,500 arpents, y compris le cru de Nozet, situé près de Tracy. Les vins de Pouilly, que les habitants font valoir avec une active sagacité, sont capiteux, pétillants, d'une saveur agréable ; mais il ne faut pas leur laisser atteindre la quatrième année, ils tourneraient au gras.

Chapelle du cimetière

La chapelle dite « de Lorette », est un petit bâtiment de l'époque Louis XIII, elle est située dans le cimetière du village. Cette chapelle du cimetière date du XVIIe siècle ; sur la porte, au-dessous d'une niche qui renferme une statue de la sainte Vierge

Eglise

Au Moyen-âge apparait l'église paroissiale de Saint-Pierre, composée d'un chœur flanqué de chapelles, terminé par un chevet à pans coupés, d'une nef avec bas-côtés et d’un clocher-porche : XIIIe siècle, commencement du XVIe et époque moderne. Chevet récemment construit dans le même style que le chœur, dont les deux travées sont voûtées sur croisées d'Ogives