photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Ce fut saint Hugues, abbé de Cluny, qui envoya une colonie de religieux sous la conduite d'un prieur dont il fil choix. Ce prieur, d'origine nivernaise, se nommait Gérard. Il arriva à Seyr en 1056. Doué d'une érudition profonde et surtout d'une grande intelligence, il conçut, assure-t-on, le plan du dernier monastère ainsi que de l'église grandiose (Si l'on en juge d'après les restes architecturaux d'époque romane qui unissent l'église à la tour Sainte-Croix, cet édifice religieux a du être bâti sur un plan gigantesque) de la ville de La Charité, et en fit jeter les premiers fondements. La construction de cette église, remarquable par son architecture hardie, qui prend source dans le style roman passant au style ogival, occasionna une dépense considérable que supportèrent le comte Guillaume II, l'évêque Geoffroy et les seigneurs de La Marche.
Administrateur très-habile, le père Gérard parvint à donner un grand développement et une importance réelle a son monastère en créant en obédiences (3) plusieurs terres octroyées au prieuré. Et par ses soins, des prêtres séculiers, ayant titre de vicaires, desservaient ces obédiences, où ils allaient régulièrement célébrer l'office divin et gouverner le temporel.
L'église de La Charité, commencée vers le milieu du onzième siècle, fut terminée en 1107, époque du passage en France du pape Pascal II, qui en fit la dédicace sous l'invocation de la sainte Vierge et de tous les saints, lui accorda divers privilèges et la plaça sous la dépendance de l'abbaye de Cluny. Dans la suite, l'église reçut le nom de saint Laurent qu'elle n'a pas conservé, puisque actuellement on la connaît sous celui de Notre-Dame ; sans doute parce que la fête patronale de la ville de La Charité tombe annuellement le 8 septembre.