photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Dès le commencement du XIe siècle, on voit les établissements religieux se multiplier à Cosne. On ne sait où se trouvait l'église paroissiale, et Lebœuf semble faire dépendre Cosne de St.-Père de Nuzy ; mais cette opinion ne nous paraît pas soutenable, puisque nous avons vu Cosne avec un clergé organisé dès le VIe siècle. Nous serions plutôt portés à croire que cette église était celle de St.-Front dont parle l'historien Nitard. Quoi qu'il en soit, vers l'année 1020, Hugues de Châlons fit construire l'église de St.-Laurent, et en 1212 Guillaume de Seignelay y plaça des chanoines en unissant cette collégiale à l'église de Nuzy. En 1240, Bernard de Sully réduisit les chanoines au nombre de dix, craignant qu'ils n'eussent pas suffisamment pour vivre, nisi necessaria mendicarent. Ils avaient pour chef le chantre. Dans la suite on érigea un titre paroissial sous le vocable de saint Jacques, et ou l'unit au chapitre en 1486 ; le chantre devint curé primitif sous le patronage de l'évêque.
L'église actuelle de St.-Jacques de Cosne présente bien tous les caractères de l'époque que nous venons d'indiquer, si on en excepte quelques substructions à la base de la tour qui accusent une époque antérieure. Elle n'offre au reste rien de bien remarquable ; c'est une église à trois nefs : les nefs latérales se terminent en angle droit à la naissance de l'abside polygonale. Les voûtes sont écrasées, tandis que des églises voisines et contemporaines, telles que celle de Donzy, se font remarquer par leur élancement. Nous avons fait observer ailleurs que l'ancienne Bourgogne semblait adopter avec peine les formes prismatiques, que le plus souvent cette forme était réservée pour les bas-côtés, tandis que les moulures toriques régnaient dans la grande nef ; l'église de Cosne en est un exemple. Quant aux fenêtres, un œil peu exercé, en considérant ces lancettes géminées surmontées d'une ouverture simple se rapprochant du trapèze, pourrait les confondre avec des ouvertures du XIIIe siècle, mais les pied droits garnis d'une gorge qui remplace les pans coupés de l'ogive primitive, les caractérisent assez pour faire éviter la méprise.
Source : Notice historique sur la ville de Cosne-sur-Loire et l'église de Saint-Aignan par Augustin Joseph Crosnier
photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
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photo : pierre bastien
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