photo : Gaston
Bien que très aride cette description de la Chapelle St-Talbot se trouve être assez complète, nous la devons au travail descriptif de la société archéologique du Morbihan.
Chapelle Saint Talbot. Grand et moyen appareil. Forme de croix latine. choeur terminé carrément. Contreforts simples, adhérents. Toit aigu, couvert d'ardoises ordinaires. Simple larmier. A l'ouest, petite tour carrée en pierre surmontée d'une flèche flanquée de quatre clochetons et des symboles des évangélistes ; on y accède par un escalier extérieur au nord. Porte occidentale en plein-cintre à retraits, avec accolade à chou et crosses et pilastres à pinacles. Porte en cintre brisé au transept sud.
Dimensions du monument dans oeuvre, 18m sur 5m environ. Quatre colonnes cylindriques, à base simple, engagées aux angles de l'intertranssept, étaient destinées à recevoir des arcades. En traits à tètes de crocodiles. Sablières grossièrement sculptées, figures humaines, écusson à 9 besants (Malestroit, puis Ponlcallec).
Fenêtres en cintre brisé , meneaux en flammes , fleurs de lys et trilobes, dimensions de 1 à 2 et 2 1/2 environ. Traces de vitraux. Piscines en accolade. tribune en bois de 1665, présentant un écusson composé de neuf blasons :
Culs de lampe sculptés en feuilles de vigne et de chêne.
Source : Bulletin de la Société archéologique du Morbihan 1857.
Le ministère de la culture complète les informations en précisant que cette chapelle "Saint-Talbot" ou "Saint-Albaub" est construite vers la fin du XVIe siècle pour les Malestroit. Il précise aussi que la flèche du clocher est détruite au XVIIIe siècle.
A propos des deux appellations relevées par le ministère de la culture il est intéressant de consulter l'ouvrage de René Largillière (1891-1926) "Les saints et l'organisation chrétienne primitive dans l'Armorique Bretonne" qui justement apporte un éclairage sur ce nom en Bretagne.
Certains personnages ne sont éponymes d'aucun Plout-, Lan-. Lok- ; tous les lieux qui comportent leur nom sont désignes au cadastre sous la forme Saint-X... ; dans la langue parlée, on dit de même Saint-X... ou X... tout court. Plusieurs exemples sont significatifs et le cas de saint Herbot plus que les autres.
Le centre du culte de ce saint semble être la jolie chapelle de Saint-Herbot en Plounevez-du-Faou, près de la limite de Collorec ; des chapelles très nombreuses sont dédiées à ce saint à travers la Bretagne:
Tous ces lieux-dits sont des chapelles; le saint n'est éponyme d'aucun lieu-dit qui ne comporte une chapelle, et partout saint Herbot est demeuré le patron de la chapelle. sans que jamais on ne l'ait remplacé par un autre personnage. C'est là un élément qui prouve que les établissements de ce culte ne sont pas anciens puisqu'aucun d'eux n'a disparu. L'on peut remarquer aussi que ce personnage a un nombre considérable de statues dans les églises et les chapelles Bretonnes ; les vieux saints, au contraire, ont leur culte localisé ils sont rarement l'objet d'une vénération si étendue ; ces nombreuses statues, qui ne sont probablement pas plus anciennes que les chapelles, indiquent un culte qui s'est propagé à une date relativement récente.
Le saint a partout la même spécialité, il protège les bestiaux. Il y a là encore un élément qui indique un culte d'extension récente, les saints établis depuis longtemps prennent des spécialités différentes selon les régions.
Source : Les saints et l'organisation chrétienne primitive dans l'Armorique Bretonne / René Largillière
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