fort du Camp des Romains

l'ouvrage dit « le camp des Romains » se presente sous une forme trapézoïdale. la façade est défendue par des caponnières et batteries annexe construite devant la gorge. Ces éléments sont destinés à défendre le passage de la Meuse. L'ouvrage central, qui compred un casernement à étages, est aussi doté d'abris-cavernes et de plateformes d'artillerie périphériques.

Cet ouvrage était, en 1914, pourvu d'un armement assez faiblecomposé d'une vingtaine de pièces de 90mm et 120 mm et de 4 mortiers de 150mm et 220 mm.

Le fort est construit sur l'emplacement d'une enceinte elliptique protohistorique. Celle ci a disparue par le fait de la construction et notament son système défensif en terre qui était particulièrement visible dans sa partie ouest.

Le camp des romains pendant la grande guerre

Il existe de nombreux écrits décrivant la grande guerre de 1914 1918, en voici qui met en lumière les désacords qui ont pu exister au seins même des chefs militaires et qui concerne tout particulièrement le camps des romains qui est passé aux mains des allemands le 25 septembre 1914 et qui a été repris seulement en 1918.

Il est de mode de dire qu'après coup il est facile de juger les faits et de critiquer les actes du Haut Commandement. Nous croyons donc utile d'étayer nos observations ci-dessus en reproduisant les affirmations récentes d'un autre témoin oculaire, mêlé d'une façon intime aux événements dont il s'agit et qui les a appréciés exactement comme nous au moment même où ils se sont déroulés. Il s'agit du Général Tanant, Commandant l'Ecole de Saint Gyr, chargé en septembre 1914 du Bureau des Opérations à l'Etat-Major de l'Armée Sarrail et qui ne peut être taxé d'indulgence à l'égard de la 75e D. R. et de son chef.

Voici ce qu'il écrit dans la «Revue de Paris» du 1er avril 1922 page 543 :

La 2e Armée qui opérait de ce côté est enlevée le 19 septembre et c'est à la 3e Armée qu'incombera désormais la tâche de refouler sur Metz les détachements ennemis qui opèrent en Woëvre. Déjà une division du 8" G. A. est engagée. 11 ressort clairement de la difficulté qu'elle éprouve que nous avons devant nous toute autre cho3e que de simples détachements. L'orage se prépare.

Et voici qu'un personnage demeuré mystérieux, ayant rendu compte au G. Q. G. que par suite du mauvais temps la Woëvre était impraticable en dehors des routes, le 8e corps nous est enlevé.

Il ne reste pins que la malheureuse 15 D. R., pour défendre l'immensité des Hauts-de-Meuse. Vite, il faut parer aux événements et ramasser tout ce dont nous pouvons disposer pour établir un premier barrage.

J'étudie la question. La solution me semble d'autant plus simple que nous pouvons rapidement rendre disponibles quelques éléments du 6e G. A. Précisément le Chef d'Ëtat-Major de la direction des Etapes vient de me téléphoner qu'il peut transporter par camions automobiles un certain nombre de bataillons. C'est la première fois que j'envisage ce moyen de transport.

Nous pouvons aussi prendre une brigade du 15e G. A. et l'emmener à Saint-Mihiel par voie ferrée.

Bref, en attendant mieux, il est possible en un jour ou deux d'appuyer très sérieusement la 75 D. R. perdue dans l'espace.

Hélas ! pour la première fois depuis qu'il a pris ses fonctions, je suis en complet désaccord avec notre Chef d'Etat-Major. 11 ne voit plus du tout les choses de la même façon que moi. Pour lui, le danger réel n'existe pas. Les Allemands font une démonstration. Tout cela, c'est du bluff.

J'éprouve alors la peine la plus profonde de ma carrière. Je connais admirablement tout ce terrain, sur lequel j'ai travaillé, étant en garnison à Saint-Mihiel en 1912 et en 1913. Je sais les facilités d'attaque comme les possibilités de résistance. Chose extraordinaire, dans cet Etat-Major d'Armée, je suis le seul à connaître l'organisation réalisée dès le temps dé paix de la tête de pont de Saint-Mihiel. 11 semble donc que mes amis pourraient être pris en considération.

Mais non 1 car nous différons sur la question de principe. Je crois à l'attaque. Mes chefs n'y croient pas. Pour un peu, je serais taxé de défaitisme.

J'assiste impuissant à la prise des Hauts-de-Meuse et suprême angoisse à celle de Saint-Mihiel et du camp des Romains.

Toutes les mesures de parade arrivent un temps trop tard. C'est tout juste si nous parvenons à arrêter l'ennemi à Ghauvoncourt.

N'insistons pas ; la 75e D. R., perdue dans l'espace, aurait pu être secourue à temps. Le commandant Tanant avait proposé, dès le 19 septembre, les mesures voulues. Mais ses chefs n'ont rien voulu savoir. Ils ont traité de bluff la canonnade de Doncourt du 19 septembre comme celle d'Hattonchattel, le 21. Us n'ont pas voulu croire à l'attaque qui crevait les yeux. Aussi, les mesures de parade sont arrivées trop tard et n'ont pas permis de sauver les Hauts-de-Meuse. Telle est la stricte vérité.

  • Titre : Les Archives de la Grande Guerre
  • Éditeur : Editions et librairie (Paris)
  • Date d'édition : 1919-1924

La suite de cet épisode de la grande guerre a été bien sur été la prise du camp des romains par l'armée allemande ce qui ne manqua pas de faire réagir et de tenter tout ce que l'on pouvait pour le reprendre. L'extrait suivant montre tout l'acharnement mis en oeuvre pour réaliser les ordres du commendement, de même il est aussi teinté d'un certaine forme de contestation envers les décisions prises en haut lieu. Daté d'octobre il se présente donc un mois seulement après que le camp ai été capturé.

Un après-midi d'octobre 1914 un ordre supérieur prescrivait de porter la nuit suivante une batterie de 220 sur plateforme'de sa position actuelle près de la commanderie à une position indiquée par l'u du Bois Mulol sur la carte au 80.000. Ce déplacement avait pour but de mettre cette batterie à bonne portée du Camp des Romains qui devait être l'objet d'un bombardement par gros calibre.

Il fut objecté qu'une batterie de 220 avec ses plateformes ne se déplace pas comme une batterie de campagne. Elle représente un tonnage considérable. Le transport des pièces, leur mise en place exigent l'emploi de chèvres. 11 était vraisemblable d'abord que la batterie ne pourrait matériellement être déplacée en une seule nuit. Son emplacement en terrain plat, était en outre situé à moins de 1500 m. des lignes ennemies du Bois d'Ailly. Il ne paraissait pas douteux qu'ouvrant le feu sans abris, ni pour le personnel ni pour les munitions, elle serait rapidement condamnée au silence.

En présence d'un ordre formel, le déplacement de la batterie fut effectué au prix de grands efforts, en deux nuits, et nous en une seule comme il avait été prescrit.

Le jour suivant elle ouvrit le feu, et peu après elle fut accablée de projectiles. Le lieutenant Getschell qui la commandait éloignait les servants des pièces quand le feu était trop violent et recommençait ensuite le tir. Il arrivait péniblement à envoyer une douzaine d'obus dans la direction du Camp des Romains. Le tir ayant été commencé avant d'avoir pu assurer son observation, le commandant de la batterie lui-même ne savait pas s'il avait atteint le fort du Camp des Romains qui représentait cependant un objectif de grandes dimensions.

En présence de ces résultats l'autorité supérieure finit par autoriser le retour en arrière de la batterie. Cette opération fut réalisée en deux ou trois nuits beaucoup plus heureusement qu'on ne pouvait l'espérer, grâce à l'expérience pratique et au sang-froid du commandant de la batterie.

Le lieutenant Getschell devait être blessé mortellement, quelques mois plus tard, dans une batterie de 120 qu'il commandait dans le bois de la Louvière. Il ne se laissait emporter mourant qu'après avoir donné à un sous-officier auquel il passait le commandement tous les renseignements relatifs au tir de la batterie.

  • Titre : Les Archives de la Grande Guerre
  • Éditeur : Editions et librairie (Paris)
  • Date d'édition : 1919-1924

Résultats de l'excursion de Saint Mihiel au point de vue de l'archéologie préhistorique

L'excursion faite à Saint-Mihiel lors du Congrès des Sociétés savantes n'a pas été sans profit une nouvelle station humaine de l'époque néolithique doit être ajoutée aux gisements déjà connus, aux environs de cette ville. Ces derniers étaient au nombre de trois l'enceinte dite « le camp des Romains », la station de la côte de Bar et celle des Roches. Le plan de la première a été donné par M. Liénarcl dans son ouvrage sur l'Archéologie de la Meuse M. le Dr Ballet, médecin major au 8e cuirassiers, a signalé les deux autres en 1877. A quelle époque remonte l'enceinte dite « Camp des Romains » ? Il est actuellement impossible de résoudre la question le gisement est perdu pour l'étude par suite de la construction du fort qui domine St-Mihiel. Quant aux deux autres, ils semblent bien néolithiques, en dépit des formes archaïques présentées par certains objets trouvés. Les documents anthropologiques fournis par les fouilles, opérées au pied des roches, dans des cavités, paraissant avoir servi d'abris et de sépultures, sont mentionnés trop sommairement dans l'ouvrage de M. Liénard, pourquel'on puisse se prononcer sur la valeur du gisement, sans avoir en mains le mémoire de M. Ballet.

La côte Sainte-Marie m'ayant paru placée dans d'excellentes conditions pour l'emplacement d'une station humaine, de la Pierre polie, nous nous y rendimes, M. le Dr Rivière et moi, en compagnie de M. le professeur Nicklès.

Il y avait, en effet, une riche station néolithique à l'endroit supposé, c'est-à dire un peu en arrière de la crète du versant regardant le midi.

Parmi les objets trouvés, il y avait une petite hachette en silex, taillée en amande, un broyon fait comme ceux de Meurthe-et-Moselle, d'un caillou de quartzite roulé, des fragments de poterie très grossière, noirâtre, très mal cuite, un grand râcloir en silex du Coralien. Les nuclei et les éclats informes étaient en général plus volumineux, et en plus grand nombre que ceux de nos régions, sans que l'on puisse toutefois admettre l'hypothèse d'un atelier de taille. La couleur du silex est noirâtre, comme la plupart de ceux de Cumières, rappelant entre autres celui que nous avons recueilli dans la grotte du Géant. Quant à son origine, l'examen microscopique, seul, pourra déterminer s'il vient, comme celui de Cumières, des environs de Verdun ou de la Champagne.

Les vestiges du séjour de l'homme se trouvent répandus, suivant une ligne allant de l'ouest à l'est, sur une longueur de 200 mètres et une largeur de 100 mais ils sont bien plus abondants dans le voisinage de la crète, à l'est d'un chemin d'exploitation figuré au trait simple sur la carte au 1/80.000. Le sol y est bien moins pierreux, et de nature plus sableuse, particularité qui, à mon sens, n'a pas été sans jouer un rôle prépondérant dans le choix des emplacements de cette époque, où les essais de culture devaient être localisés sur les terres les plus faciles à travailler. Cette station nouvelle doit ètre inscrite sur la carte, de telle sorte que son extrémité ouest se trouve à 400 mètres au sud du point coté 331 mètres.

  • Titre : Bulletin mensuel de la Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain
  • Auteur : J. Beaupré / Société d'archéologie lorraine
  • Éditeur : Société d'archéologie lorraine (Nancy)
  • Date d'édition : 1901-1929

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 87505
  • item : fort du Camp des Romains
  • Localisation :
    • 55
    • Saint-Mihiel
  • Lieu dit : Le Camp des Romains
  • Code INSEE commune : 55463
  • Code postal de la commune : 55300
  • Ordre dans la liste : 42
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : fort
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 19e siècle
    • 4e quart 19e siècle
  • Années :
    • 1874
    • 1894
  • Enquête : 1995
  • Date de versement : 2000/06/15

Construction, architecture et style

  • Materiaux: 5 types de matériaux composent le gros oeuvre.
    • calcaire
    • moellon
    • pierre de taille
    • béton
    • pierre
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) : 2 types de matériaux de couverture entrent en jeux dans le couvrement de cet ensemble
    • terre en couverture
    • ciment en couverture
  • Autre a propos de la couverture :
    • Un mode de couvrement relevé : 'voûte en berceau segmentaire'
  • Etages : 2 types d'étages mentionés :
    • sous-sol
    • 2 étages carrés
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de l'etat © région lorraine
  • Auteurs de l'enquête MH :
    • Guillaume Jacques
    • Jacops Marie-France
  • Référence Mérimée : IA55000123

photo : Jo