st mihiel

St-mihiel, meuse, commune de 5500 hectares, à 220 mètres d'altitude, au pied d'un sommet de 295 métres qui se rattache au Nord Est à un massif boisé de 393 mètres d'altitude, sur la rive droite de la Meuse et sur le canal de l'Est, au débouché d'un vallon latéral, chef-lieu de canton, arrondissement de Commercy (18 kilomètres), 36-31 kilomètres Est Nord Est de Bar-le-Duc, 504 kilomètres de Paris, octroiv frères des Ecoles chrétiennes, soeurs de St-Charles, synagogue; tribunal de 1er instance de l'arrondissement de Commercy (cour de Nancy), cour d'assises du département de la Meuse, juge de paix, collège communal, écoles primaire superérieure, 5 écoles publique, 4 écoles privées, bibliothèque (15 500 volumes).

Commissariat de police, 2 brigades de gendarmerie dont 1 à cheval, perception, receveur des contributions indirecte, hypothèques, caisse d'épargne (succursale), sous-inspection et garde général des eaux et forêts, avoués, notaires, huissiers, commissaire-priseur, maison d'arrêt, maison de justice et maison de correct; hôpital, (161 lits), hôpital militaire bureau de bienfaisance.

Port, sur le canal mouvement, on 1898, 11 290 tonnes, dont 5695 aux embarquements (bois de chauffage et d'industrie), et 5595 aux débarquements (pierres cassées et pierres brutes), Fabrique de bonneterie, de broderies sur tissus, d'huiles, de limonades et sirops, de lunettes et pince-nez, moulin, scieries, teintureries, vannerie.

St-Mihiel est agréablement situé sur la rive droite de la Meuse, au débouché du petit vallon de Marsoupe, descendu des hauteurs boisées des Côtes de Meuse. La ville, très étendue, percée de rues larges et propres, se compose de deux grands quartiers distincts.

la Ville-Neuve ou la Halle, et le Bourg, partie ancienne, dans le vallon de Marsoupe. Eglise Saint-Michel, du XVe du XVIe siècle et surtout de la fin du XVIIe siècle, surmontée de trois tours, et renfermant, entre autres oeuvres d'art anciennes les restes d'un jubé du XVIe siècle dont les sculptures sont du célèbre Ligier Richier; la Vierge défaillante soutenue par saint Jean, admirable groupe en bois, du même artiste; une charmante sculpture des premières années du XVIIe siècle attribuée à Jean Richier, fils de Ligier un buffet d'orgues et de belles stalles du XVIIIe siècle; de beaux vitraux modernes. Beaux bâtiments de la fin du XVIIe siècle, qui, avec l'église St-Micbel, constituaient l'abbaye de ce nom, et qui sont aujourd'hui occupés par divers services publics.

Eglise St-Étienne, en majeure partie gothique (XVIe siècle), avec débris d'ancien vitraux, en elle-même peu remarquable, mais célèbre par le groupe en pierre (monument historique) qu'exécuta pour elle, en 1550, le plus grand des sculpteurs lorrains de la région, Ligier Richier, dont cette église était la paroisse. Ce groupe ou saint-sépulcre, représentant, en treize statues de grandeur plus que naturelle, l'ensevelissement du Christ, est abrité par une voûte gothique et se trouve dans un parfait état de conservation. La Vierge défaillante et Madeleine sont surtout distinguées par les connaisseurs. On remarque en outre à St-Etienne un beau retable du XVIe siècle et divers morceaux de sculpture de l'école des Richier.

Maisons du XVe au XVIIe siècle; la plus intéressante est celle que Richier se fit bâtir pour lui-même de 1535 à 1540 et qu'il orna des caissons en terre cuite que l'on y voit encore. Monument (par Martin Pierson, 1874) du général Blaise, né â St-Mihiel, tué dans les combats du Bourget, durant le dernier, siège de Paris, le 21 déc. 1870. Dans les environs, beau menhir (monument histoire), dit la Dame Schonne.

Les habitants sont appelés Sammiellois.

La forêt communale contient 1056 hectares (dont 48 dans la commune de Lacroix-sur-Meuse et 48 autres dans la commune de Laheymeix), sur le calcaire corallien et portlandien, à 250-400 mètres Essences chêne, hêtre, charme, bois blancs, etc. Traitement taillis sous futaie. Coupes annuelles à la révolution de 30 ans. Réserve, 251 lied. La forêt est grevée, en faveur de l'hos|iice de St-Mihiel, d'un droit d'usage représenté par le prix de vente de la valeur de 81 ares de la coupe annuelle.

Canton, 28 communes Ailly, Apremont, Bislée, Bouconville, Brasseitte, Broussey-en-Woëvre, Chauvoncourt, Han-sur-Meuse, Lacroix-sur-Meuse, Lahayville, Liouville, Loupmont, Maizey, Marbotte, Montsec, les Paroches, Rambucourt, Ranzières, Raulecourt, Richecourt, Rouvrois-sur-Meuse, St-Agnant, St-Mihiel, Spada, Troyon, Varnéville, Woinville, Xivray-Marvoisin; soit 28 525 hectares

Aux abords de la ville, au Nord, sur la route de Verdun, célèbres Falaises de St-Mihiel. Grotte de la Brêha (80 mètres de profondeur).

Histoire

A 1 kilomètres Sud du St-Mihiel actuel, au sommet de la colline que couronne aujourd'hui le fort appelé "Camp des Romains", se trouvait, au IIe ou IIIe siècle de notre ère, comme le nom de ce fort l'indique encore, un camp ou un oppidum gallo-romain dont les retranchements sont restés bien visibles jusqu'à ces dernières années.

Au pied de la colline s'était formé vers le Ve siècle le village de Godinécourt, où fut fondée sous l'invocation do saint Michel, en 709, par un comte du pays appelé Vulfoade, une importante abbaye bénédictine, grâce à laquelle le ville devint bientôt une ville prospère.

La ville et le monastère prirent au XIe ou au XIIe siècle le nom de St-Michel-sur-Meuse, qui, par une altération dont ce vocable n'offre pas d'autre exemple, est devenu St-Mihiel. Les moines ayant voulu, vers 1050, se mettre sous la juridiction immédiate du St-Siège, au préjudice des droits des évêques de Verdun, de qui ils dépendaient, un de ceux-ci, Thierry, dit le Grand, vint à main armée attaquer l'abbaye et la ville, qu'il livra aux flammes.

En 1655, après un siège victorieux, Louis XIII fit raser les fortifications et les deux châteaux qui avaient fait de St-Mihiel, aux XVe et XVIe siècle, une place assez importante.Aux XVIIe et XVIIIe siècle, la ville fut le siège des Etats du Barrois. Pendant la révolution, la commune s'appela Roche-sur-Meuse.

Personnages célèbres

  • Ligier Richier (1506-1572), de pâtre devenu une des gloires de la sculpture française.
  • Guillaume de Marcillat (1467-1529), dit à tort le Marseillais, ce qui l'a fait souvent considérer comme Provençal, religieux dominicain, peintre sur verre et artiste de premier ordre, qui manifesta son talent en Italie, par exemple au Vatican, à Cortone, dans diverses églises d'Arezzo..
  • Le dessinateur Jean Bérain (+1697).
  • Le savant Benoît de Maillet (1656-1758),auteur d'une curieuse Description de l'Egypte et d'un système cosmologique imprimé sous le titre anagrammatique de Telliamed, et auquel Buffon a emprunté quelques points de son propre système.

Les falaises de St-Mihiel

Accident pittoresque du département de la Meuse, au Nord de la ville, les falaises de St-Mihiel se dressent à la sortie de la ville, à droite de la route de Verdun. Ce sont des escarpements naturels des coteaux qui bordent la rive droite de la Meuse; elles forment sept blocs énormes de rochers alignés, adossés à la colline et séparés par des intervalles à peu près réguliers. Les falaises de St-Mihiel sont en elles-mêmes un accident topographique de modeste importance, mais elles ont de tout temps frappé les imaginations dans cette contrée très douce de lignes, et ont dû à leur proximité de la ville de St-Mihiel de jouer un rôle en vue et d'acquérir une grande célébrité. Elles figurent même sur le blason de la ville de St-Mihiel, qui. porte "d'azur à trois falaises d'argent posées sur deux et une"

attention source ancienne :

  • Titre : Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies.
  • Éditeur : Hachette (Paris)
  • Date d'édition : 1890-1905