photo : Lomyre
L'église de Mont-devant-Sassey, monument roman dans ses œuvres essentielles, est complétée par un portail latéral plus récent (probablement du XIVe siècle) qui possède au tympan, entre autres sculptures (Nativité de Jésus Adoration des Bergers Adoration des Mages; Fuite en Égypte; Massacre des Innocents), l'image en rondebosse d'un personnage. en costume royal, assis de face sur un trône ». Dans deux articles, dont l'un complète l'autre, à deux ans d'intervalle, le regretté L. Germain de Maidy a montré qu'il convient de reconnaître dans cette figure, non Salomon, Hérode ou Charlemagne, ainsi que l'ont affirmé d'autres érudits, mais le Père Éternel. La discussion ne laisse pas d'être ardue, en raison de diverses circonstances fort particulières l'église de Mont-devant-Sassey, comme tant d'autres de la région meusienne, a souffert des bombardements allemands, et la statue n'existe plus aujourd'hui qu'en partie; les descriptions du monument, antérieures à la guerre, sont suspectes de parti pris; enfin il n'y a pas grand'chose à tirer non plus des reproductions anciennes, qui ne sont point nettes. Les conclusions de l'auteur paraissent néanmoins fort plausibles; elles ont été confirmées par un document qu'il ne pouvait connaître au moment où il a écrit son premier article et que lui a signalé, peu après, M. d'Arbois de Jubainville la photogravure du portail de Mont dans l'ouvrage capital de Reiners et Ewald, "Kunstdenkmàler zwischen Maas und Mosel", paru en 1921, mais préparé dès avant 1918, c'est-à-dire antérieurement à la destruction partielle de la statue. Le plus curieux de l'affaire, c'est que, commentant ce précieux cliché, les deux archéologues allemands, sans doute sous l'influence de leurs devanciers français, en ont donné, eux aussi, une interprétation erronée, celle-là même à laquelle s'est attaquée avec le plus de vivacité la critique de M. Germain de Maidy. La méprise est surprenante de la part d'historiens de l'art aussi avertis.
S'occupant à nouveau du même tympan gothique de Mont-devant-Sassey, M. L. Germain de Maidy a recherché quel sujet (aujourd'hui disparu), pouvait avoir été sculpté, à côté du Massacre des Innocents, dans la zone horizontale que surmonte la figure du Père Éternel. Son hypothèse, inspirée par une comparaison entre le tympan de Mont et celui du portail sud d'Avioth, est que l'imagier avait représenté à cette place « la légende du moissonneur » (ou du semeur), « si populaire au Moyen Age », et l'un des épisodes assurément les plus touchants, parmi ceux auxquels faisait place l'iconographie traditionnelle de la Fuite en Égypte.
M. Oudet adresse un mémoire manuscrit sur la crypte de l'église de Mont-devant-Sassey, accompagné de deux dessins. Ce mémoire constate que cette crypte est ta seule dans le département de la Meuse, qui compte cependant 600 églises; elle a beaucoup d'anatogie avec les cryptes de Yauvergne, de Notre-Dame du Port et d'issoire (Source : Journal général de l'Instruction publique 1840)