photo : Manuel Bazaille
Monument élevé dans le 2e quart 20e siècle en souvenir des soldats de la 12e division morts à la bataille des Eparges, par le statuaire Lefèvre Klein, de Reims.
Parmi les plaques commémoratives visibles sur le monument on peut voir :
ORDRE DU CORPS D’ARMEE N° 68
Pendant cinq mois, avec un courage et une ténacité dont les guerres précédentes n'avaient pas encore fourni d'exemples, les troupes de la 12e D.I. ont poursuivi le siège de la formidable forteresse que nos ennemis avaient établie sur la hauteur des Eparges. En dépit des obus, des mitrailleuses et des torpilles, ces troupes héroïques, libérant chaque jour au prix de leur sang quelque nouvelle parcelle du sol national, ont gravi pas à pas les pentes escarpées de la hauteur. Soutenues par une artillerie admirable dont la vigilance n'a jamais été surprise, elles ont repoussé dix-huit contre-attaques, infligeant aux troupes opposées des pertes si sanglantes qu'elles durent être complètement relevées. Hier enfin, le succès définitif est venu couronner leurs efforts. Combattants des Eparges, vous avez inscrit une page glorieuse dans l'Histoire.
La France vous en remercie.
Général HERR.
ORDRE GENERAL DE L’ARMEE N° 147
Le général commandant l'armée cite à l'ordre de l’armée : La 12e division d'infanterie et le 25e bataillon de chasseurs.
Ont donné depuis le début de la guerre de nombreuses marques de haute valeur, qu'ils viennent encore d'affirmer en s'emparant, après une lutte qui a duré plus d'un mois, de la position fortifiée des Eparges, dont ils ont complètement chassé l'ennemi.
Parmi les actions brillantes de la Ire armée, ce combat est le plus brillant. Il a valu à la Ire armée un radiotélégramme du général commandant en chef qui a été communiqué à toutes les armées et qui est ainsi conçu :
« Le général commandant en chef adresse l'expression de sa profonde satisfaction aux troupes de la Ire armée qui ont définitivement enlevé la position des Eparges à l'ennemi. L'ardeur guerrière dont elles ont fait preuve, la ténacité indomptable qu'elles ont montrée, lui sont un sûr garant que leur dévouement à la patrie reste toujours le même, il les en remercie.
Général ROQUES. »
De nombreux Régiments participèrent à la bataille des Eparges citons pour exemple un court résumé de l'action de la compagnie 6/5 su 9e Génie
Du 25 mars au 14 juillet, à la disposition de la 12e division soit avec les chasseurs à pied, soit avec l’infanterie, la compagnie attaque sans cesse la hauteur des Eparges, repousse les contre-attaques et organise le terrain conquis pas à pas. Malgré les obus, les mitrailleuses et les torpilles, elle fait preuve d’une ardeur guerrière et d’une ténacité indomptable, mais ses pertes sont très élevées. En récompense de sa belle conduite, elle obtient deux citations successives : une au corps d’armée et l’autre à l’armée. Les phases les plus importantes de cette bataille où la compagnie est engagée sont les suivantes :
Le 27 mars, attaque avec le 25e bataillon de chasseurs à pied : 5 tués et blessés.
Les 5, 7 et 9 avril, la compagnie attaque successivement avec les 132e, 106e et 8e régiments d’infanterie et perd 23 tués et blessés.
Le 11, le capitaine LANE est grièvement blessé d’une balle à la tête au cours d’une reconnaissance.
Le 11 juillet, attaque du point X, la compagnie fournit trois sections d’attaque et une de réserve à la disposition du commandant du régiment de première ligne. Le combat est terrible, et les pertes, pour cette seule journée, s’élèvent à 25 tués, blessés ou disparus. Ce jour-là, le détachement du sergent LEFÈVRE ayant commencé un second barrage est très éprouvé. Seul, avec trois sapeurs, ce gradé lutte contre une vingtaine d’Allemands et doit se replier tout en se défendant à la grenade.
Le 12 juillet, une nouvelle attaque est décidée, la section de réserve y prend part, ses pertes s’élèvent à 5 tués et blessés.
Les 11 et 12 juillet, il y avait 36 tués, blessés ou disparus.
Source : 9e Régiment du Génie : Historique de la Compagnie 6/5 pendant la guerre 1914-1918.