photo : olivierp54
Église paroissiale Saint-Cosme et Saint-Damien, orientée, dont la première pierre fut posée par Ferry, comte de Vaudémont, dans la première moitié du XVe siècle; mais les travaux, longtemps suspendus à cause des guerres, ne furent repris qu'au commencement du siècle suivant ; l'édifice fut enfin terminé en 1520.
Plan rectangulaire, transept apparent, seulement dans les voûtes, abside pentagonale. Tour à l'aspect de l'occident, au milieu du pignon de face : six étages assez nus, le dernier seulement est percé de quatre fenêtres géminées ogivales, sans division dans l'ogive ; flèche très-élancée, en charpente, s'élevant à une hauteur totale d'environ 63 mètres, la tour comptant, à elle seule, 55 mètres. Cette flèche fut incendiée, en 1727, par le feu du ciel ; mais elle fut réparée immédiatement. Le vaisseau se compose d'une nef centrale avec clérestory, et de deux collatéraux; on y compte quatre travées, dont une pour le transept.
Les dimensions, dans œuvre, sont:
Les voûtes sont ornées de nervures prismatiques et supportées par des piliers mono-cylindriques sans chapiteaux, ayant 1m10 de diamètre. Les clefs de voûte sont chargées d'écussons, parmi lesquels on distingue les armes de Lorraine, des insignes de corporations, le monogramme du Christ, le voile de mainte Véronique, etc.
Les fenêtres sont à réseaux flamboyants, très-variés, suivant le goût de l'époque; trois d'entre elles, dans le transept, sont ornées de moulures cylindriques. Vitraux admirables, posés en 1539 dont une grande partie a disparu ; le reste a été réuni, mais mal ajusté dans les fenêtres de l'abside. Parmi les sujets variés qu'on y remarque, on distingue des personnages historiques : le duc René et le cardinal Nicolas-François ; on y trouve aussi deux écussons remarquables, où sont inscrits, sur champ écartelé de gueule et de sinople, les initiales F. R. A., chiffres des princes Ferry, comte de Vaudémont, René et Antoine, ducs de Lorraine, sous lesquels l'église fut bâtie (V. Notice sur le comté de Vaudémont, par Félix Salle).
On admire, sur le milieu du côté méridional de l'église, un portrait latéral, formant porche très curieux.
Le sol est littéralement couvert de pierres tombales ; on en trouve du XIVe siècle, du XVe et de plus récentes ; un grand nombre présente des dessins au trait, sous des pinacles et des inscriptions gothiques ; mais on y cherche en vain des noms historiques: on n'y rencontre que ceux de quelques dignitaires du comté de Vaudémont, de quelques nobles et bourgeois de Vézelise ou des environs. Près du portail latéral, on distingue la dalle tumulaire de Claude Ballot († 1555), argentier de Nicolas-François, comte de Vaudémont; au fond de l'église, on en remarque une autre, mais dressée contre le mur occidental, sculptée en bas-relief très-peu prononcé: quoique assez fruste, on peut observer néanmoins un arbre généalogique dans l'encadrement, supportant des armoiries usées par le frottement, parmi lesquelles on remarque celles de la famille de Gournay.
Il y avait autrefois, dans l'église de Vézelise :
A la fin du XVIIe siècle, l'église était déjà ornée de l'orgue, car alors on y fit des réparations.
Le trésor de cette église possède un fragment de la sainte couronne d'épines, provenant des comtes de Vaudémont : sauvé et caché au moment de la Révolution, il a ensuite été offert à la paroisse de sa ville natale par M. Rabel.
Dans le cimetière, il existait une chapelle dite du Haut-du-Plain, souvent mentionnée dans les archives de la ville.
Le cimetière lui-même porte encore ce nom.
Source : Memoires de la Societe d'Archeologie Lorraine par Societe d'Archeologie Lorraine 1866.