vezelise

Époque romaine

Sépultures avec armes antiques, trouvées, en différents endroits du territoire, en 1809, 1815 et 1816. Vers 1822, au Haut-de-la-Côte-ferrèe, découverte de tombeaux très-nombreux et orientés : l'un d'eux, qui était fait de grandes pierres brutes, renfermait un squelette avec une épée, un anneau en cuivre, deux lames de poignard, un fer de lance, une fibule et deux poteries ; dans la bouche du squelette, il y avait une monnaie de Crispus; les autres cadavres étaient placés côte à côte ou séparés par des pierres brutes; près de quelques-uns, on remarquait une épée ou une lance, des boucles de cuivre, des fragments de colliers, des grains de verre très-vert et des poteries gauloises (V. Bottin). Traces d'antiques habitations, avec tuiles à rebords et divers produits gallo-romains, au Rondieux, à la Fomarie, aux Grands-Friches et à la Croisette. Sur tout le plateau, à l'orient de Vézelise, entre cette ville, Omelmont et Tantonville, sur une étendue de plus de quinze cents mètres en longueur et en largeur, il existe des ruines de la période gallo-romaine et du moyen âge, très-évidentes, accusées par la terre noire, l'exhaussement du sol en certains endroits, des pierriers, des fondations et de nombreux débris antiques, tels que fragments de meules portatives, de briques, de tuiles, de poteries diverses; on y a trouvé des médailles et des monnaies romaines, des ossements et des armes. Presque tous les cantons où l'on remarque ces vestiges d'habitations, portent le nom de Viller. On peut supposer qu'il existait là, autrefois, une villa importante, et plusieurs tronçons de voies, supposées romaines, pavées en pierres debout, venant de Vandeléville, de Clérey et de Tantonville, semblent converger sur ce point.

Moyen âge

On pense que la ville et le château de Velaine s'élevaient sur le plateau de Viller, et que les ruines du moyen âge, qu'on remarque en cet endroit, mêlées aux débris gallo-romains, seraient celles de cette antique localité. La voie qui, de Vézelise, conduit sur ce plateau, s'appelle Chemin-de-Velaine, et la tradition a conservé, à cet endroit, la dénomination de Ban-de-Velaine. Ce château, qui fut la résidence des comtes du Saintois, existait encore en 998 (D. T.), et il fut détruit à une époque encore inconnue; quant à la localité, elle est mentionnée dans des titres jusqu'à la fin du XVe siècle, et parait avoir été complètement détruite par un incendie, en 1489 (A, 1865); à la suite de ce désastre, elle ne s'est probablement pas relevée de ses ruines. Selon quelques auteurs, Vézelise aurait été bâti sur les ruines et après la destruction de Velaine ; mais il est prouvé que ces deux localités existèrent à distance et conjointement, pendant plusieurs siècles, puisque Vézelise, sous le nom de Vexillum, est déjà mentionné dans des diplômes de 965, tandis que Velaine est encore cité en 1291, et même en 1397. A la fin du XIe siècle, il parait que Gérard, premier comte de Vaudémont, fit bâtir un château dans cette petite ville, et qu'il la fit entourer de murailles flanquées de cinq grosses tours qui commandaient les coteaux voisins : la première s'appelait Nyberte, et se trouvait près de la porte Sainte-Cosme; la seconde se nommait Gabion, et s'élevait au coin du cimetière ; la troisième, dite Malconeste, était à côté de l'hôpital; la quatrième, appelée Tour-du-Comte, était construite sur les bords du Brénon et à proximité du château ; enfin, la cinquième, dite Tour-des-Sarrazins, était aussi tout près du château. Ce château servit de résidence aux comtes de Vaudémont, surtout au XIVe siècle. Vézelise, entouré de murs et de fossés, avait alors la forme d'un trapèze, compris entre le Brénon et l'Uvry, d'environ 400 mètres de longueur sur 100 et 300 mètres de largeur. On y voyait trois portes, dont il ne reste plus que des traces presque invisibles ; l'une d'elles était surmontée d'une tour de 25 pieds de long sur 15 de large, dont il est fait mention en 1557, dans un dénombrement donné par un nommé Jean Lemoine.

Cette ville subit bien des vicissitudes : attaquée, en 1425, par Jean de Remicourt, sénéchal de Lorraine, pendant la guerre de succession entre Antoine de Vaudémont et René Ier, duc de Lorraine, elle subit un siège qui dura trois ans ; Remicourt fut tué, mais la ville se rendit, forcée de capituler par le manque de vivres. On éleva, au lieu où périt d'une flèche le vaillant capitaine lorrain, un monument, qui fut mutilé d'abord par les Suédois et disparut ensuite totalement à la Révolution. Vézclise eut encore beaucoup à souffrir, par suite de la continuation de la guerre entre les deux compétiteurs, en 1432 d'abord, où il fut assiégé de nouveau et pris au bout de six jours, et en 1439, époque à laquelle il fut brûlé. En 1476, la guerre de Charles-le-Téméraire fut encore désastreuse pour cette petite forteresse: « la dicte ville fut brullée et destruite et les dictes murailles, ponts, portes, foussez, démolues et arruynées.... » (A, 1862). Peu de temps après, elle fut reprise par les capitaines lorrains sur les Bourguignons qui s'en étaient précédemment emparés. René II fit rétablir les fortifications et reconstruisit le château, qui était spacieux, à en juger par la description donnée dans les Communes de la Meurthe (V. tome II, page 659). En 1617, on fit de nouvelles réparations aux murailles et barrières de Vézelise, à cause des gens de guerre, notamment des Hollandais.. Enfin, en 1636, cette ville subit le sort des forteresses et châteaux forts de la Lorraine : les fortifications furent rasées. En 1414, il y avait déjà des Halles dans cette capitale du comté de Vaudémont, et, vers cette époque, le comte Antoine y établit un atelier monétaire ; sur les pièces très-rares frappées à ce coin, ce prince prend le titre de duc de Lorraine.

Les armes de Vézelise étaient : écartelé, savoir : au premier et quatrième, fascé d'argent et de sable de dix pièces, qui sont les armes du comté de Vaudémont; au second et troisième, d'azur à trois moutoiles (poissons) d'argent, l'une sur l'autre, qui sont les armes de la ville.

Vézelise était le siège de la prévôté, pour tout le comté de Vaudémont. Le signe patibulaire, construit sur son ban, au lieudit la Justice, sur quatre piliers de pierre de taille, était le seul pour tout le comté, à l'exception des villages où il y avait une haute justice.

Epoque moderne

On rencontre, dans cette petite ville, beaucoup d'habitations ou des vestiges de constructions remontant au XVe siècle, au XVIe et au XVIIe La maison de M. Andrieux, marchand de fer, est un petit hôtel, assez curieux et bien conservé, de la Renaissance ; on remarque, sur la façade, des pilastres à panneau surmontés de chapiteaux à corbeille aplatie, ornée d'arabesques et autres sujets suivant le goût de l'époque. On trouve ensuite:

  • 1° les Halles ;
  • 2° l'ancien Palais-de-Justice, sur la frise de la porte duquel on lit : Lex imperio major 1561 ; il appartient actuellement aux demoiselles Contal ;
  • 3° la porte assez basse d'une maison de peu d'apparence, derrière l'église, sur le linteau de laquelle on lit : Jean Pian 1588;
  • 4° l'Auditoire du bailliage, bâti en 1586 par ordre de Charles III ;
  • 5° le couvent des Minimes fondé en 1619, aujourd'hui propriété de M. Dubois d'Effre, gendre du général Pouget ;
  • 6° celui des religieuses de la Congrégation, construit en 1629, sur les ruines de l'ancien château, converti, aujourd'hui, en habitations particulières, appartenant, partie à M. le curé actuel de Vézelise et partie à M. Thouvenin, banquier;
  • 7° l'Hôpital, élevé en 1630 ; néanmoins il en existait déjà un au XVe siècle auquel on fit des réfections en 1482 ;
  • 8° les Capucins, qui datent de 1633 ; mais il reste peu de choses des constructions primitives : c'est là qu'est établie la maison-mère des frères dits de Vézelise, le couvent appartenait auparavant à Dom Fréchard, bénédictin de Moyen-Moutier;
  • 9° l'Hôtel-de-Ville, bâti en 1737, en avant des Halles, sur le fronton duquel on voit les armes de Vézelise;
  • 10° enfin, la Justice-de-Paix, qui a été élevée à l'autre extrémité des Halles, vers le milieu du siècle dernier.

Après la ruine de Vaudémont, on a vu précédemment que Vézelise devint la capitale du comté; en 1751 cette ville fut le siège du bailliage de ce nom. Il existait trois fiefs sur le territoire : le Paradis, la Cour et Bellefontaine. Au temps des pestes, on portait les malades à l'Epinotte et à la Côte-Ferrée. En 1637, Vézelise était abandonné: « il n'y avait plus que les restes de sept familles, qui se réfugièrent au château d'Etreval ». Dans une requête, les habitants disent que leur ville, pendant les guerres du XVIIe siècle, a été l'une des plus ruinées de tout le pays de Lorraine.

Source : Memoires de la Societe d'Archeologie Lorraine par Societe d'Archeologie Lorraine 1866.

Eglise Saint-Cosme et Saint-Damien

Église paroissiale Saint-Cosme et Saint-Damien, orientée, dont la première pierre fut posée par Ferry, comte de Vaudémont, dans la première moitié du XVe siècle; mais les travaux, longtemps suspendus à cause des guerres, ne furent repris qu'au commencement du siècle suivant ; l'édifice fut enfin terminé en 1520.