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TOUL, Tullum Leucorum, ville forte de France, sur la Moselle (Meurthe), chef lieu de l'arrondissement de Toul, à 24 kilomètres 0uest de Nancy.

Autrefois siège d'un évêché. Tribunal de première instance, collége communal Cap. des Leuques, Leuci, au temps des Romains, elle fit ensuite partie du royaume d'Austrasie, devint. ville impériale et plus tard l'un des Trois-Evêchés.

Théodebert, roi d'Austrasie, y fut défait, en 612, par Thierri H, roi de bourgogne, ce fut Henri II qui la réunit à la France en 1552, et elle a été lchef lieu de l'un des huit anciens petits gouvernements de la France. Hab. 6,757. L'arrondissement de Toul a cinq canton Colombey, Domèvre, Thiaucourt,... 119 communes et 62,054 hab.itants.

Source :

  • Titre : Nouveau dictionnaire d'histoire et de géographie anciennes et modernes.
  • Éditeur : Lecoffre et fils (Paris)
  • Date d'édition : 1868

Toul, Tullo, Tullum, Tulli-Leucorum, ancienne et forte ville peuplée de 8,506 habitants, et située à 22 kilomètres à l'ouest de Nancy, sur la Moselle; autrefois évêché, dépendait de l'intendance et du parlement de Metz, formait un gouvernement particulier, avait bailliage, présidial, justice consulaire, chapitre, etc., etc. Aujourd'hui chef-lieu de l'arrondissement communal et de deux cantons, avec tribunal de 1er instance, société d'agriculture, collège communal, etc., etc., etc.

Avant la conquête romaine, Toul était la capitale des Leuces, peuple guerrier et dont les Romains appréciaient la valeur. Dans la division de la Gaule en provinces, le pays de Toul fut compris dans la Belgique première. Sous les successeurs de Clovis, Toul fit partie du royaume d'Austrasie. Ce fut aux environs de cette ville que les deux fils de Childebert II, Théodebert et Thierry, se livrèrent en 611 une sanglante bataille dans laquelle Théodebert fut vaincu. Il parait que les rois de la première race faisaient frapper à Toul des monnaies sur lesquelles se voyaient avec l'effigie du prince les mots Tullo civitas. On a retrouvé aussi des monnaies carlovingiennes avec le nom de Toul. Sous les successeurs de Charlemagne le pays de Toul fut compris dans la Lotharingie, et à l'époque où cet État fut disputé entre la France et l'empire germanique, l'empereur Henri l'Oiseleur accorda a l’évêque, pour le détacher du parti de Charles le Simple, le titre et l'autorité de comte de Toul. Plus tard Frédéric Barberousse accorda aux évêques le droit de frapper monnaie à leur effigie, non-seulement à Toul, mais encore au château de Liverdun, qui leur appartenait.

Mais les évêques de Toul choisirent pour exercer en leur nom cette autorité souveraine des seigneurs laïques, qui devinrent bientôt leurs adversaires ; l'histoire de Toul est pleine des incidents de cette lutte des évêques et des comtes, qui parvinrent à rendre héréditaire une charge toute personnelle et révocable dans l'origine. Un intérêt plus sérieux s'attache aux efforts que firent à plusieurs reprises les bourgeois de Toul pour mettre un terme à la tyrannie féodale et obtenir des garanties de liberté.

Dès le Xe siècle, sous l'évêque Gérard qui avait succédé à Gauselin, des discordes éclatèrent entre l'évêque et la population de Toul. A cette époque, les évêques redoutaient également la turbulence des bourgeois et l'ambition des comtes, qui souvent faisaient cause commune avec les bourgeois. Nous passons sur l'histoire de plusieurs évêques en mentionnant seulement Menon, qui gouverna le diocèse de 1027 à 1049, et qui devint ensuite, souverain pontife sous le nom de Léon IX, pour arriver à l'épiscopat de Gilles de Sorcy, qui pourra donner une idée de l'état de Toul au XIIIe siècle.

Dès le commencement de son épiscopat, il eut à lutter contre la bourgeoisie. « Il établit, dit M. Bégin, un maître échevin et dix justiciers chargés de rendre la justice en son nom ; mais bientôt ce nouveau tribun populaire, alarmé des mesures coercitives du prélat, surtout depuis l'érection d'une citadelle destinée à dominer la ville, souleva la bourgeoisie, rasa la forteresse et pilla l'évêché. Gilles de Sorcy s'enfuit à Nancy et revint accompagné de Ferry III et du comte de Bar ressaisir les armes a la main l'autorité qu'il avait perdue. D'autres contestations s'élevèrent bientôt ; une servitude étrange en fut la source : les Toulois étaient obligés de défrayer chaque année la maison de leur évêque pendant le mois des versaines (avril) ; Gilles de Sorcy voulut relever cet usage tombé en désuétude et réclama les arrérages. Le peuple se révolta; il prétendit à son tour que l'évêque payerait son droit de joyeux avènement. Trois arbitres furent nommés et l'on convint que les bourgeois donneraient chaque année à l'évêque seize livres, monnaie de Toul, et que l'évêque, de son côté, livrerait pour la milice et les pauvres, le jour de son ordination ou de son entrée solennelle, quarante mesures de vin, huit cents livres de pain et un bœuf entier bouilli avec des panais. »

Ce fut Gilles de Sorcy qui racheta au duc Ferry III le comté de Toul, c'est-à-dire l'exercice de la puissance temporelle, qui était déléguée à des seigneurs laïques depuis l'évêque Gauselin.

A la mort de Gilles de Sorcy des troubles violents éclatèrent à l'occasion de la nomination de son successeur; les princes voisins intervinrent, et le pape se décida à nommer lui-même un évêque, le franciscain Conrad Probut. La bourgeoisie, qui pendant la vacance du siège épiscopal s'était attribué de larges libertés, se révolta bientôt contre les exigences du nouveau prélat. Nous serions entraîné trop loin, si nous voulions entrer dans le détail de tous ces événements. Rappelons seulement que ces luttes interminables inspirèrent aux bourgeois l'idée de se donner un protecteur plus désintéressé, au moins en apparence, que les princes de Lorraine, et en 1300 ils conclurent un traité avec le roi de France, Philippe le Bel. Le roi les prenait sous sa protection, à condition qu'ils payeraient une redevance annuelle et feraient le service militaire deux jours l'an sur les frontières de Champagne. Les empereurs d'Allemagne ne pouvaient voir qu'à regret le protectorat du roi de France s'étendre sur une ville considérée comme relevant de l'Empire; et c'est sans doute pour s'y rattacher plus étroitement que l'empereur Charles IV accorda aux bourgeois, en 1367, une bulle fameuse par laquelle il continuait tous leurs privilège, déclarant que ladite ville et ses habitants fidèles lui avaient toujours été affectionnes et obéissants de même qu'à l'empire romain. Mais les rois de France convoitaient cette importante possession ; c'était un débat bien vieux que celui des limites de la France et de l'Empire, et le temps approchait où la question ferait un pas au profit de la France. En 1445 Charles VII étant en Lorraine réclama des bourgeois une rente annuelle de deux mille livres et un fort arriéré ; le protecteur commençait à prendre un ton de maître. Sur le refus des bourgeois les troupes royales arrivent devant Toul et brûlent les faubourgs. Les bourgeois se soumettent, puis refusent de s'exécuter ; les hostilités allaient recommencer, quand un accord fut conclu : le roi avait consenti à rabattre quelque chose de ses prétentions. Un siècle plus tard Toul passait sous l'autorité du roi de France. Le traité conclu par Henri II avec la ligue protestante d'Allemagne portait que le roi s'emparerait de quatre villes impériales qui ne sont pas de la langue germanique : Cambrai, Metz, Toul et Verdun.

En 1552,l'armée française, commandée par Montmorency, se présenta devant Toul, dont les habitants remirent leurs clefs au connétable sans résistance. Peu après Henri II fit à Toul une entrée solennelle, accompagné du duc de Guise et de sa maison militaire ; il jura de garder les privilèges de la ville et fit prêter serment de fidélité aux habitants.

Pendant les troubles de la Ligue les ligueurs occupèrent Toul, qui ne reconnut Henri IV qu'après son abjuration. Une ordonnance de Louis XIII, en date du mois d'août 1634 , créa le bailliage de Toul. Même sous Louis XIV, la ville conserva une partie de ses antiques franchises. On peut remarquer aussi qu'au XVIIIe siècle encore les évêques de Toul prenaient le titre de princes du saint-empire et accolaient dans leurs armes l'épée avec la crosse, quoiqu'ils eussent perdu leur puissance temporelle.

En 1700, Louis XIV fit renverser les anciens murs et les vieilles forteresses de Toul, et y forma une nouvelle enceinte beaucoup plus étendue. En démolissant les anciens murs de la ville on trouva une grande quantité de médailles et de monnaies romaines. D. Calmet assure qu'à cette époque les antiquités et les médailles étaient si communes à Toul que les plus curieuses et les plus rares ne se vendaient qu'au poids, et que les enfants s'en servaient dans leurs jeux comme de pièces de menue monnaie.

En 1790, Toul fut compris dans le département de la Meurthe.

Les fortifications de Toul sont remarquables. La ville renferme de beaux édifices, tels que l'hôtel de ville, le quartier de cavalerie, et surtout une magnifique cathédrale commencée par saint Gérard en 965 et achevée en 1496 par l'architecte Jacquemin de Commercy ; elle est surtout estimée par sa légèreté.

Toul est la patrie du maréchal Gouvion Saint-Cyr, de l'amiral de Rigny et du baron Louis, ancien ministre des finances, mort en 1837.

Les armes de Toul sont: de gueules à la lettre capitale T d'argent (alias d'or), le bas terminé en fleuron.

Source : La France illustrée par Victor-Adolphe Malte-Brun

Hôtel des Ducs des Hazards

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Hôtel des Ducs des Hazards' à toul (meurthe et moselle 54200). Il y avait à Toul plusieurs hôtelleries qui ont eu un certain renom nous citerons d'abord celle du Gros-Navet, rue Pont-de-Bois, au n° 24 celle de Saint-Hubert, rue Traversière-du-Murot.

hôpital des Bourgeois et hôtel de Pimodan

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Immeubles (ancien hôpital des Bourgeois et ancien hôtel de Pimodan)' à toul (meurthe et moselle 54200). L'hôpital des Bourgeois a été bâti avant le milieu du XIIIe siècle; car nous lisons que Nemeric Barat qui était Maître Échevin en 1238, demanda des Religieux hospitaliers du Saint Esprit pour leur en donner l'administration.