photo : olivierp54
Chemin-le-Comte, passant à l'extrémité orientale du territoire. Débris de constructions antiques, tuiles à rebords au Trésor, où l'on a trouvé des monnaies en or. Ruines de la même époque, aux Noires-Terres, et en Raimoy, ruines semblables.
Église paroissiale Saint-Pierre, orientée, composée de diverses parties ajoutées successivement à différentes époques. Tour et nef non voûtée, du style roman de transition : longueur de cette nef, 11m 30; largeur, 8m 25 ; chœur et avant-chœur ajoutés au XVe siècle pour agrandir l'église ; longueur totale, 10m 35 ; largeur, 5m 60 ; arc triomphal en ogive, dont la retombée est supportée, de chaque côté, par deux colonnes romanes accouplées, ornées de chapiteaux de même époque et d'un dessin élégant; au fond du chœur, une grande et belle fenêtre dans les réseaux flamboyants de laquelle on remarque quelques fragments de vitraux historiés du XVe siècle ; de chaque côté de cette baie, deux culs-de-lampe, veufs de leurs statues, et dais très-ouvragés, délicatement sculptés, contemporains de cette partie de l'édifice.
Il existe deux chapelles adossées au mur méridional de la nef et du chœur; la première est formée de deux travées, dont l'une sert de sacristie; elle a été érigée, vers la même époque que le chœur, pour quatre chapelains, par les seigneurs du lieu, c'est-à-dire les Pfaffenhoven ; la seconde chapelle, attenante à la nef, ne date que du XVIe siècle; dans le cimetière, une porte murée, donnant accès à ces chapelles, offre, sur son linteau, un écu chargé de trois tètes de maurins, armoiries de la famille Wisse. Au-dessus de la porte de la sacristie, dans le chœur, on voit le fragment d'une inscription du XIVe siècle ; sur le sol de la sacristie, pierre tombale, avec armoiries, sur laquelle on lit :
"Ci gist noble dame Isabel sadit feme à noble, home Mess Jehan, de Monsteruels li sire Chilier seigneur, de Theloud .... (* 1413) [G. de B.]".
Dans la nef, autres dalles tumulaires avec effigie au trait ; l'une est de Michel de la Baize (* 1520) ; une autre porte le millésime 1626, et les autres, frustes, sont indéchiffrables.
Thelod, érigé en haute justice dès le XIIe siècle, donna son nom à une ancienne famille issue des comtes de Vaudémont; elle subsista jusqu'en 1381, époque à laquelle mourut Jehan, le dernier mâle de cette maison (S.). Le blason de cette terre était : d'argent à trois bandes de sable (G. de B.). On remarquait autrefois, dans cette localité, un château qui a joué un certain rôle au moyen âge : c'était une forteresse avancée du comté de Vaudémont ; elle s'élevait dans le quartier du village appelé encore maintenant au-Château ; mais on n'en voit plus que l'emplacement, formant plate-forme, avec quelques traces des fossés. Dans les ruines, en 1864, on a trouvé une grosse clef, déposée au Musée lorrain (J.), avec des sépultures nombreuses ; précédemment, on y avait déjà découvert un fusil d'une forme bizarre. Vers 1820, on y voyait encore des caveaux, dont les murs étaient chargés d'inscriptions gothiques (M.). Ce château n'est mentionné qu'à partir de 1427 (C.); Antoine de Vaudémont y fit construire, en 1458, une grosse tour ronde (A, 1865) ; il subit un siège, pendant la guerre d'Antoine de Vaudémont contre René Ier, à la suite duquel les murailles et la tour furent abattues (S.). En 1458, le comte Antoine donna ce château aux Pfaffenhoven; il l'avait acheté précédemment à Jean de Monsteruels, seigneur de Thelod (G. de B.). En 1627, un membre de la famille Haraucourt, qui en était alors en possession, ayant refusé foi et hommage à son suzerain, Charles IV prit possession du château de Thelod et plaça, sur la grosse tour, une lanterne de bois comme marque de félonie ; enfin, en 1633, Richelieu le fit démolir (S.). Sur le sommet de la côte, fosses nombreuses, lignes de retranchements, ouvertes probablement par les troupes qui assiégèrent la forteresse à différentes époques (J.). On remarque dans le village plusieurs linteaux de portes et des dessus de fenêtres ornés d'ogives tréflées du XVe et du XVIe siècles.
Le fief de Thelod relevait du comté de Vaudémont : c'était, dans les derniers temps, une seigneurie, qui fut incorporée au comté de Chaligny, en 1714 (D. T.). Il y avait, en outre, le fief de Prémont, la seigneurie de Bariscy et celle de Tantonville (S.) On trouve encore, sur le territoire, les ruines d'une chapelle dite de Saint-Claude, en un canton appelé l'Hermitage. Suivant la tradition, on aurait enterré les pestiférés sur le chemin de Parey, à la Belle-Croix.
Source : Mémoires de la Société d'archéologie lorraine par Société d'archéologie lorraine 1866.